Mort et sépulture dans les statuts synodaux du Midi de la France.
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Titre
Mort et sépulture dans les statuts synodaux du Midi de la France.
Résumé de l'article :
Les moments principaux de la pastorale des malades et des défunts (visite du prêtre, réconciliation et confession, extrême-onction, sépulture) restèrent longtemps définis par les principes élaborés à l’époque carolingienne, en dépit des infléchissements et des gauchissements survenus dans la pratique depuis lors. Un renouvellement devait s’opérer à la fin du XIIe siècle et au commencement du XIIIe avec la rédaction des premiers statuts synodaux, écrits à l’initiative de l’évêque de Paris, Eudes de Sully. Ce manuel, à la fois concis et précis, mettait en application les mutations théologiques et canoniques en cours. C’est ainsi que la nouvelle législation plaçait en particulier l’accent sur la réconciliation, la nécessité du viatique et de l’extrême-onction. Après le IVe concile du Latran, la compilation parisienne fut utilisée non seulement dans les diocèses situés au nord et à l’ouest de la France, mais encore dans les diocèses méridionaux : Albi (1230), Bordeaux (1234), Narbonne (vers 1240), Sisteron (vers 1249). Certaines évolutions se précisent avec la place prise par la réconciliation des excommuniés ou les refus de la sépulture religieuse. Une nouvelle étape fut franchie dans la littérature synodale méridionale avec la parution en 1252 de la codification de l’évêque de Nîmes, Raimond Amaury. Cette œuvre, ensuite utilisée en d’autres diocèses méridionaux, et aussi ailleurs, fait une place prépondérante aux développements canoniques (pénitence des mourants, réconciliation et sépulture des excommuniés, refus de la cérémonie religieuse), et elle insiste aussi sur le privilège de l’église, ses « droits » en matière de sépulture des habitants du territoire paroissial. Les prescriptions nîmoises devaient être insérées en tout ou en partie dans les législations promulguées à la fin du XIIIe siècle : statuts additionnels de Bordeaux (1262-1263), constitutions de Clermont (1268), livre synodal de Rodez (1289) et de Mende (1292). Les manuels savants de ces deux derniers diocèses portent l’empreinte des prélats qui les publièrent : Raimond de Calmont d’Olt et Guillaume Durand. Les caractères propres de ces deux législations diocésaines ne manifestent dans l’introduction d’un enseignement théologique, ou encore dans l’abondance des précisions liturgiques. Surtout, dans tous les cas, s’accentue, depuis la parution des statuts de Nîmes, l’aspect juridique des livres synodaux.
Résumé de l'article :
Les moments principaux de la pastorale des malades et des défunts (visite du prêtre, réconciliation et confession, extrême-onction, sépulture) restèrent longtemps définis par les principes élaborés à l’époque carolingienne, en dépit des infléchissements et des gauchissements survenus dans la pratique depuis lors. Un renouvellement devait s’opérer à la fin du XIIe siècle et au commencement du XIIIe avec la rédaction des premiers statuts synodaux, écrits à l’initiative de l’évêque de Paris, Eudes de Sully. Ce manuel, à la fois concis et précis, mettait en application les mutations théologiques et canoniques en cours. C’est ainsi que la nouvelle législation plaçait en particulier l’accent sur la réconciliation, la nécessité du viatique et de l’extrême-onction. Après le IVe concile du Latran, la compilation parisienne fut utilisée non seulement dans les diocèses situés au nord et à l’ouest de la France, mais encore dans les diocèses méridionaux : Albi (1230), Bordeaux (1234), Narbonne (vers 1240), Sisteron (vers 1249). Certaines évolutions se précisent avec la place prise par la réconciliation des excommuniés ou les refus de la sépulture religieuse. Une nouvelle étape fut franchie dans la littérature synodale méridionale avec la parution en 1252 de la codification de l’évêque de Nîmes, Raimond Amaury. Cette œuvre, ensuite utilisée en d’autres diocèses méridionaux, et aussi ailleurs, fait une place prépondérante aux développements canoniques (pénitence des mourants, réconciliation et sépulture des excommuniés, refus de la cérémonie religieuse), et elle insiste aussi sur le privilège de l’église, ses « droits » en matière de sépulture des habitants du territoire paroissial. Les prescriptions nîmoises devaient être insérées en tout ou en partie dans les législations promulguées à la fin du XIIIe siècle : statuts additionnels de Bordeaux (1262-1263), constitutions de Clermont (1268), livre synodal de Rodez (1289) et de Mende (1292). Les manuels savants de ces deux derniers diocèses portent l’empreinte des prélats qui les publièrent : Raimond de Calmont d’Olt et Guillaume Durand. Les caractères propres de ces deux législations diocésaines ne manifestent dans l’introduction d’un enseignement théologique, ou encore dans l’abondance des précisions liturgiques. Surtout, dans tous les cas, s’accentue, depuis la parution des statuts de Nîmes, l’aspect juridique des livres synodaux.
Auteur
AVRIL, Joseph
Année
1998
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
1998, n° 33 (<i>La mort et l’au-delà en France méridionale</i>), p. 343-364
Mot-clé
Cimetières - Sépulture
Statuts synodaux
Languedoc
Droit canonique
Rodez (Aveyron)
Rouergue (Aveyron)
Villes - Villages
Mort - Décès
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Rodez (Aveyron)
Rouergue (Aveyron)
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Mort - Décès
URL
www.persee.fr/doc/cafan_0575-061x_1998_act_33_1_1707