Délinquance, justice et société en Lyonnais (fin XIIIe siècle-début XVIe siècle). [Rhône]. [Thèse, 4 volumes].
Item
Titre
Délinquance, justice et société en Lyonnais (fin XIIIe siècle-début XVIe siècle). [Rhône]. [Thèse, 4 volumes].
Résumé de la thèse :
Seigneurie d'empire, le lyonnais dispose d'une administration judiciaire complexe, sous la responsabilité de l'archevêque de Lyon et des chanoines cathédraux. Devenu sénéchaussée du royaume de France, après son annexion a celui-ci en 1312, le comté doit accueillir les représentants de la police et de la justice royales qui entrent en concurrence avec les officiers des seigneurs ecclésiastiques. Cette concurrence donne lieu a des excès de zèle, a des abus de pouvoir qui compromettent la réputation des justiciers mais elle conduit plus souvent a un perfectionnement de la procédure, a un souci d'équité et d'efficacité particulièrement positifs. Le sérieux des instructions, la large part laissée a l'arbitraire du juge, la modération des sentences figurent comme les principales caractéristiques de la justice lyonnaise. La région présente des conditions favorables a la délinquance : terre de passage pour les marginaux, elle subit les exactions des routiers et les populations connaissent les crises économiques qui exaspèrent les tensions sociales. Cependant, au-delà des différences de style remarquées entre la délinquance rurale et la délinquance urbaine, on constate que l'agressivité génerale reste modeste et que la tendance majeure est davantage au vol qu'a la violence meurtrière. Parmi les délinquants, les artisans, les femmes, et les jeunes gens sont les plus nombreux, devant les clercs et les étrangers. Aux femmes et aux clercs on reproche surtout les adultères et les concubinages, tandis que les jeunes gens comparaissent fréquemment pour des viols ou des rixes. Des étrangers on redoute surtout les vols et les escroqueries, des artisans les fraudes et les violences. Si l'appauvrissement suscite des délits mineurs, l'âpreté au gain et l'ambition, en revanche, poussent les notables a des actes fort graves. Plus généralement, chacun des délits perpétrés révèle la place que tient son auteur dans la société ainsi que sa sensibilité au monde. Pour les gouvernants les justiciables sont des enjeux : à travers eux ils démontrent leur pouvoir de commandement, inculquent aux administres les notions d'ordre et de loi qui remplacent peu a peu celles de franchises et de coutumes. C'est pourquoi ils consentent a de lourds sacrifices financiers pour dispenser la haute justice, d'autant plus que l'ordre politique recherché tend a se confondre avec un certain conformisme moral et religieux que l'étude des procès permet de mieux définir.
Résumé de la thèse :
Seigneurie d'empire, le lyonnais dispose d'une administration judiciaire complexe, sous la responsabilité de l'archevêque de Lyon et des chanoines cathédraux. Devenu sénéchaussée du royaume de France, après son annexion a celui-ci en 1312, le comté doit accueillir les représentants de la police et de la justice royales qui entrent en concurrence avec les officiers des seigneurs ecclésiastiques. Cette concurrence donne lieu a des excès de zèle, a des abus de pouvoir qui compromettent la réputation des justiciers mais elle conduit plus souvent a un perfectionnement de la procédure, a un souci d'équité et d'efficacité particulièrement positifs. Le sérieux des instructions, la large part laissée a l'arbitraire du juge, la modération des sentences figurent comme les principales caractéristiques de la justice lyonnaise. La région présente des conditions favorables a la délinquance : terre de passage pour les marginaux, elle subit les exactions des routiers et les populations connaissent les crises économiques qui exaspèrent les tensions sociales. Cependant, au-delà des différences de style remarquées entre la délinquance rurale et la délinquance urbaine, on constate que l'agressivité génerale reste modeste et que la tendance majeure est davantage au vol qu'a la violence meurtrière. Parmi les délinquants, les artisans, les femmes, et les jeunes gens sont les plus nombreux, devant les clercs et les étrangers. Aux femmes et aux clercs on reproche surtout les adultères et les concubinages, tandis que les jeunes gens comparaissent fréquemment pour des viols ou des rixes. Des étrangers on redoute surtout les vols et les escroqueries, des artisans les fraudes et les violences. Si l'appauvrissement suscite des délits mineurs, l'âpreté au gain et l'ambition, en revanche, poussent les notables a des actes fort graves. Plus généralement, chacun des délits perpétrés révèle la place que tient son auteur dans la société ainsi que sa sensibilité au monde. Pour les gouvernants les justiciables sont des enjeux : à travers eux ils démontrent leur pouvoir de commandement, inculquent aux administres les notions d'ordre et de loi qui remplacent peu a peu celles de franchises et de coutumes. C'est pourquoi ils consentent a de lourds sacrifices financiers pour dispenser la haute justice, d'autant plus que l'ordre politique recherché tend a se confondre avec un certain conformisme moral et religieux que l'étude des procès permet de mieux définir.
Edition
Thèse de doctorat d'État, Lyon, 1988. [Dactylogaphiée, 4 tomes].
Auteur
GONTHIER, Nicole
Année
1988
Type
Thèse
Pages
1060 p.
Mot-clé
Lyon (Rhône)
Lyonnais
Délinquance féminine
Délinquants - Délinquance
Droit pénal
Droit criminel
Histoire sociale
Histoire de la justice
XIIIe, XIVe, XVe, XVIe
Lyonnais
Délinquance féminine
Délinquants - Délinquance
Droit pénal
Droit criminel
Histoire sociale
Histoire de la justice
XIIIe, XIVe, XVe, XVIe