L'asile public d'aliénés de Dijon au milieu du XIXe siècle. [Côte-d'Or].
Contenu
Titre
L'asile public d'aliénés de Dijon au milieu du XIXe siècle. [Côte-d'Or].
Résumé de l'article :
La loi du 30 juin 1838 est à l'origine de la création des asiles départementaux d'aliénés. L'application de cette loi et les modifications du paysage hospitalier qui en résultent sont examinées ici dans le cadre départemental de la Côte-d'Or. Les pratiques médicales au sein de l'asile dijonnais de La Chartreuse, ouvert en janvier 1843, révèlent des difficultés matérielles communes à la plupart des asiles français de cette époque. Ces difficultés, qui peuvent être attribuées à la fois à l'insuffisance des locaux face au flot des demandes d'hospitalisation, et à la relative inefficacité des moyens thérapeutiques dont dispose le milieu aliéniste français du XIXe siècle, orientent indubitablement les interprétations juridiques et les applications médicales de la loi du 30 juin 1838. On peut constater que l'asile dijonnais ne pratique pas un internement massif et indifférencié. Au contraire de la vulgate (trop) largement répandue autour des pratiques psychiatriques du XIXe siècle, l'asile de la Chartreuse tend à développer un internement sélectif, voire discriminatoire. Les dispositifs d'accueil élaborés et précisés par les autorités administratives et médicales bourguignonnes trouvent leurs origines dans de prétendues et nébuleuses interprétations juridiques — dont les fondements textuels sont, sinon totalement absents, du moins fortement défectueux — et dans des justifications médicales particulièrement fragiles, pour ne pas dire défaillantes.
Résumé de l'article :
La loi du 30 juin 1838 est à l'origine de la création des asiles départementaux d'aliénés. L'application de cette loi et les modifications du paysage hospitalier qui en résultent sont examinées ici dans le cadre départemental de la Côte-d'Or. Les pratiques médicales au sein de l'asile dijonnais de La Chartreuse, ouvert en janvier 1843, révèlent des difficultés matérielles communes à la plupart des asiles français de cette époque. Ces difficultés, qui peuvent être attribuées à la fois à l'insuffisance des locaux face au flot des demandes d'hospitalisation, et à la relative inefficacité des moyens thérapeutiques dont dispose le milieu aliéniste français du XIXe siècle, orientent indubitablement les interprétations juridiques et les applications médicales de la loi du 30 juin 1838. On peut constater que l'asile dijonnais ne pratique pas un internement massif et indifférencié. Au contraire de la vulgate (trop) largement répandue autour des pratiques psychiatriques du XIXe siècle, l'asile de la Chartreuse tend à développer un internement sélectif, voire discriminatoire. Les dispositifs d'accueil élaborés et précisés par les autorités administratives et médicales bourguignonnes trouvent leurs origines dans de prétendues et nébuleuses interprétations juridiques — dont les fondements textuels sont, sinon totalement absents, du moins fortement défectueux — et dans des justifications médicales particulièrement fragiles, pour ne pas dire défaillantes.
Auteur
TRIMAILLE, G.
Année
1995
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
1995, p. 139-153
Mot-clé
Dijon (Côte-d'Or)
Villes - Villages
Asiles d'aliénés
Fous - Folie - Démence - Aliénation mentale
Bourgogne
XIXe
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Fous - Folie - Démence - Aliénation mentale
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