Marle à la fin de l'Ancien Régime : étude de la société et de la vie sociale dans une petite ville de 1760 à 1789. [Aisne]. [Thèse].

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Titre

Marle à la fin de l'Ancien Régime : étude de la société et de la vie sociale dans une petite ville de 1760 à 1789. [Aisne]. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 1972].
Introduction de la thèse :
La ville de Marle est située dans la frange nord-est du bassin parisien, à 130 kilomètres au nord de Paris, sur l’axe Laon-Bruxelles. Elle est construite à la bordure d’un plateau, sur une butte qui domine la Serre. Elle se trouve à la limite nord du Laonnais, proche de la Thiérache, mais le sol est encore recouvert d’un limon fertile qui assure à la région sa grande richesse agricole.
Toutes ces conditions ont fait très tôt de Marle un lieu de peuplement.
Le <i>castellum</i>, attesté en 1112, dut être élevé beaucoup plus tôt pour résister aux invasions. Il fut un de ceux sur lesquels le fameux Thomas de Marle appuya sa puissance, et fut reconstruit par un de ses descendants en 1220, en même temps que l’enceinte de la ville. Dès 1174 la ville, aux portes de laquelle s’étendaient déjà deux faubourgs, avait obtenu de son seigneur une charte « de paix et de commune ». Elle eut son sceau, son beffroi, son maire et ses jurés et manifesta même plusieurs fois son soutien au roi, notamment par l’envoi d’hommes d’armes, comme une « bonne ville ». Sa situation « sur le grand chemin de Champagne au païs de Flandre », selon des lettres patentes d’Henri II, en tout cas à proximité de ce chemin, sa fonction de marché contribuent à expliquer sa relative importance.
Malheureusement au XVe siècle ses fortifications furent un des enjeux de la lutte entre Armagnacs et Bourguignons, puis entre Louis XI et Charles le Téméraire. C’est de cette époque également que datent le comté de Marie, formé en 1413 avec les châtellenies de Marle, La Fère et Montcornet, et le grenier à sel accordé par Louis XI en 1476.
Les guerres de François Ier contre Charles-Quint, puis les guerres de Religion n’épargnèrent pas la ville. Henri IV, héritier du comté, le réunit à la couronne mais en aliéna une grande partie. Le bailliage de Marle, dont les officiers étaient devenus officiers royaux, garda tout de même une vitalité qu’attestent de nombreux procès pour conflits de juridiction.
La prospérité de la ville, probablement déjà atteinte par toutes ces guerres, subit un coup d’arrêt définitif avec la guerre de Trente Ans et la Fronde, lorsqu’elle fut ravagée en même temps que toute la région.
Les quelques chiffres de population que nous pouvons connaître semblent témoigner pourtant d’un « creux » encore plus grave dans la décennie 1720-1730. La création d’un marché franc et surtout la construction de nouvelles routes de la Champagne à la Flandre et de Paris à Mons, qui passaient par Marle, allaient relancer l’économie de la ville, mais pas au point de lui rendre sa prospérité d’antan.
Marle, à l’époque à laquelle se situe cette étude, est donc une petite agglomération (deux cent trente-trois feux selon le Dictionnaire d’Expilly), mais qui se définit toujours comme une ville, dont elle a la topographie, les institutions et les fonctions, malgré la survivance d’un certain nombre d’aspects ruraux.