Renonciations et possession tranquille : l’abbé de Saint-Pierre, la paix d’Utrecht et la diplomatie de la Régence
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Titre
Renonciations et possession tranquille : l’abbé de Saint-Pierre, la paix d’Utrecht et la diplomatie de la Régence
Résumé de l'article :
L’abbé de Saint-Pierre (1658-1743) est un des penseurs les plus étudiés du début du dix-huitième siècle. Son projet « utopique » de paix perpétuelle fut publié pendant le Congrès de paix d’Utrecht (1712-1713), où des plénipotentiaires de diverses puissances européennes mirent fin à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). Comme le souligne Merle Perkins, les conceptions de Saint-Pierre, comme celles de Hobbes, partaient de la crainte comme fondement de l’ordre social et de la nécessité d’un arbitrage obligatoire. Saint-Pierre croyait en le dépassement de l’état de nature violent. L’élément-clé était la fixation des prétentions juridiques réciproques des souverains, source de querelles. En abandonnant les querelles, l’« Union européenne » pourrait assurer la « possession tranquille » des souverains. Le contexte diplomatique après la paix d’Utrecht était davantage compatible avec sa proposition que celui du début de la conférence, où Saint-Pierre fustigeait l’équilibre des pouvoirs. La paix était basée sur les renonciations réciproques des principaux prétendants à la succession d’Espagne. Saint-Pierre écrivit l’édition de 1717 de son <i>Projet</i> pour convaincre les diplomates du Régent, qui s’appliquaient à introduire une solution semblable pour les duchés de Parme et de Plaisance, et pour le Grand-Duché de Toscane. Le contexte de la diplomatie de la Régence explique les tentatives de l’abbé de formuler un message crédible, susceptible de convaincre les acteurs de la politique étrangère française.
Résumé de l'article :
L’abbé de Saint-Pierre (1658-1743) est un des penseurs les plus étudiés du début du dix-huitième siècle. Son projet « utopique » de paix perpétuelle fut publié pendant le Congrès de paix d’Utrecht (1712-1713), où des plénipotentiaires de diverses puissances européennes mirent fin à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). Comme le souligne Merle Perkins, les conceptions de Saint-Pierre, comme celles de Hobbes, partaient de la crainte comme fondement de l’ordre social et de la nécessité d’un arbitrage obligatoire. Saint-Pierre croyait en le dépassement de l’état de nature violent. L’élément-clé était la fixation des prétentions juridiques réciproques des souverains, source de querelles. En abandonnant les querelles, l’« Union européenne » pourrait assurer la « possession tranquille » des souverains. Le contexte diplomatique après la paix d’Utrecht était davantage compatible avec sa proposition que celui du début de la conférence, où Saint-Pierre fustigeait l’équilibre des pouvoirs. La paix était basée sur les renonciations réciproques des principaux prétendants à la succession d’Espagne. Saint-Pierre écrivit l’édition de 1717 de son <i>Projet</i> pour convaincre les diplomates du Régent, qui s’appliquaient à introduire une solution semblable pour les duchés de Parme et de Plaisance, et pour le Grand-Duché de Toscane. Le contexte de la diplomatie de la Régence explique les tentatives de l’abbé de formuler un message crédible, susceptible de convaincre les acteurs de la politique étrangère française.
Auteur
DHONDT, Frederik
Année
2020
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2020, n° 18, Histoire du droit international
Mot-clé
Histoire du droit international
Abbé de Saint-Pierre (1658-1743)
Paix perpétuelle
Souveraineté
Histoire du droit public
Diplomatie - Diplomates
Paix d'Utrecht (1712-1713)
Guerre de succession d'Espagne
Histoire des relations internationales
Régence
XVIIIe
Abbé de Saint-Pierre (1658-1743)
Paix perpétuelle
Souveraineté
Histoire du droit public
Diplomatie - Diplomates
Paix d'Utrecht (1712-1713)
Guerre de succession d'Espagne
Histoire des relations internationales
Régence
XVIIIe
URL
https://doi.org/10.35562/cliothemis.316