La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950. [Rhône].
Item
Titre
La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950. [Rhône].
[Thèse de doctorat, Histoire contemporaine, Lyon , École normale supérieure, 2014].
Résumé de la thèse :
Ma thèse-CIFRE intitulée <i>La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950</i> porte sur l’analyse des mécanismes de la fabrique urbaine, tant matérielle que symbolique, dans le but de saisir les jeux d’acteurs et l’influence d’expériences urbaines extérieures à la municipalité, grâce auxquels des projets urbains ont pu être élaborés ou médiatisés dans le but de se conformer à un modèle d’urbanité. La fin du XIXe siècle correspond à une période de crispation identitaire à Villeurbanne en raison de la tentative d’annexion lyonnaise. La commune est dès lors mise en récit dans une logique de différenciation par rapport à Lyon afin de convaincre les décideurs politiques de rejeter l’annexion. Cette dernière a pour effet de rapprocher les édiles des communes potentiellement annexées et son échec se traduit par un développement de l’intercommunalité. Jules Grandclément, maire socialiste de 1908 à 1922, entreprend de rationaliser la gestion municipale et il introduit des innovations urbaines dans une logique réformatrice avant 1914. La Première Guerre mondiale désorganise l’échelon municipal mais elle stimule un renforcement de l’interventionnisme municipal durant le conflit dont hérite la commune en 1919. Une pensée de Villeurbanne telle une ville et non plus une commune de banlieue, émerge alors chez les édiles, soit au moment de l’élaboration du plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension. Des échanges de savoirs urbains s’organisent avec d’autres municipalités et plus particulièrement avec des experts lyonnais. Le maire Lazare Goujon (1924-1935) s’inscrit directement dans la continuité des initiatives de son prédécesseur. Il innove en mettant en place une politique urbaine ambitieuse qui modifie la morphologie urbaine en parant dès lors la commune de ses attributs urbains. L’audience des transformations urbaines à Villeurbanne est telle que celle-ci est représentée comme un exemple de cité moderne durant les années 1930. Dès leur arrivée à la tête de la municipalité en 1935, les communistes dénoncent la politique urbaine dispendieuse de leur prédécesseur, et ils mettent en place une politique locale s’inscrivant dans le cadre du Front populaire. La coloration politique de la commune durant l’entre-deux-guerres est effacée durant la Seconde Guerre mondiale au profit de l’idéologie du gouvernement de Pétain. Le marché immobilier, fortement ralenti depuis les années 1930 et bloqué durant la Seconde Guerre mondiale, est réactivé par la politique étatique du logement. Cette intervention de l’État dans le domaine de l’urbanisme engendre des conflits d’expertise mais elle crée surtout un décalage entre la fabrique matérielle et symbolique de la ville à l’échelon local.
[Thèse de doctorat, Histoire contemporaine, Lyon , École normale supérieure, 2014].
Résumé de la thèse :
Ma thèse-CIFRE intitulée <i>La fabrique matérielle et symbolique de la ville : le cas de Villeurbanne de 1900 à 1950</i> porte sur l’analyse des mécanismes de la fabrique urbaine, tant matérielle que symbolique, dans le but de saisir les jeux d’acteurs et l’influence d’expériences urbaines extérieures à la municipalité, grâce auxquels des projets urbains ont pu être élaborés ou médiatisés dans le but de se conformer à un modèle d’urbanité. La fin du XIXe siècle correspond à une période de crispation identitaire à Villeurbanne en raison de la tentative d’annexion lyonnaise. La commune est dès lors mise en récit dans une logique de différenciation par rapport à Lyon afin de convaincre les décideurs politiques de rejeter l’annexion. Cette dernière a pour effet de rapprocher les édiles des communes potentiellement annexées et son échec se traduit par un développement de l’intercommunalité. Jules Grandclément, maire socialiste de 1908 à 1922, entreprend de rationaliser la gestion municipale et il introduit des innovations urbaines dans une logique réformatrice avant 1914. La Première Guerre mondiale désorganise l’échelon municipal mais elle stimule un renforcement de l’interventionnisme municipal durant le conflit dont hérite la commune en 1919. Une pensée de Villeurbanne telle une ville et non plus une commune de banlieue, émerge alors chez les édiles, soit au moment de l’élaboration du plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension. Des échanges de savoirs urbains s’organisent avec d’autres municipalités et plus particulièrement avec des experts lyonnais. Le maire Lazare Goujon (1924-1935) s’inscrit directement dans la continuité des initiatives de son prédécesseur. Il innove en mettant en place une politique urbaine ambitieuse qui modifie la morphologie urbaine en parant dès lors la commune de ses attributs urbains. L’audience des transformations urbaines à Villeurbanne est telle que celle-ci est représentée comme un exemple de cité moderne durant les années 1930. Dès leur arrivée à la tête de la municipalité en 1935, les communistes dénoncent la politique urbaine dispendieuse de leur prédécesseur, et ils mettent en place une politique locale s’inscrivant dans le cadre du Front populaire. La coloration politique de la commune durant l’entre-deux-guerres est effacée durant la Seconde Guerre mondiale au profit de l’idéologie du gouvernement de Pétain. Le marché immobilier, fortement ralenti depuis les années 1930 et bloqué durant la Seconde Guerre mondiale, est réactivé par la politique étatique du logement. Cette intervention de l’État dans le domaine de l’urbanisme engendre des conflits d’expertise mais elle crée surtout un décalage entre la fabrique matérielle et symbolique de la ville à l’échelon local.
Auteur
ROGALSKI LANDROT, Boris de
Année
2014
Type
Thèse
Mot-clé
Villeurbanne (Rhône)
Villes - Villages
Histoire urbaine
Histoire politique
Administration communale et municipale
Histoire sociale
Aménagement du territoire
Urbanisme
Lyonnais (Rhône)
Intercommunalité
Politique urbaine
XXe
Villes - Villages
Histoire urbaine
Histoire politique
Administration communale et municipale
Histoire sociale
Aménagement du territoire
Urbanisme
Lyonnais (Rhône)
Intercommunalité
Politique urbaine
XXe