La saline d'Arc-et-Senans : manufacture, utopie et patrimoine (1773-2011). [Doubs]. [Thèse].
Item
Titre
La saline d'Arc-et-Senans : manufacture, utopie et patrimoine (1773-2011). [Doubs]. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire moderne et contemporaine, Besançon, 2013].
Résumé de la thèse :
La Saline d'Arc-et-Senans, construite à partir de 1774 selon les plans de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux, est aujourd'hui un centre touristique et culturel reconnu, notamment depuis son classement comme patrimoine mondial par l'Unesco en 1982. Mais son histoire est avant tout celle d'un lieu de production du sel, qui fonctionne pendant plus d'un siècle. Sur décision de la Ferme générale, elle est construite pour répondre aux difficultés rencontrées dans l'exploitation des sources salées à la Saline de Salins, en particulier le manque de bois. Saline sans ressources en sel, son exploitation pose la question de son manque d'autonomie, qui explique son échec économique. Inscrite dans l'ensemble juridico-économique que représentent les Salines de l'Est, elle peine à trouver sa place sur le marché du sel. Les Salines de l'Est, d'abord protégées par le monopole d'État sur le sel jusqu'à la loi de 1840, sont ensuite livrées à la concurrence des entrepreneurs privés, qui tentent de réunir au sein d'une société anonyme l'ensemble des concessions et mines de sel de l'Est. La Saline d'Arc-et-Senans, bien moins rentable que les autres, sans possibilité d'amélioration technique, doit fermer ses portes en1895. Elle échappe alors de peu au destin habituel des anciens lieux de production, celui de la friche. Inscrite sur la liste des monuments historiques en 1926 et rachetée par le département du Doubs en 1927, elle pose la question de l'avenir des sites industriels dont l'activité cesse. Sans préoccupations patrimoniales particulières, plusieurs projets de reconversion se succèdent jusque dans les années 1960,sans qu'aucun d'entre eux aboutisse. C'est l'intervention des technocrates de la culture qui apporte la solution en 1972, avec la création du Centre du futur. L'identité de ce lieu, qui a été progressivement vidé de sa mémoire industrielle, est reconstruite autour de la notion de cité idéale et la Saline devient le patrimoine de l'utopie. Cette nouvelle lecture des lieux, si elle en permet la sauvegarde, montre aujourd'hui ses limites pour l'exploitation touristique de la Saline, qui peine à armer une identité cohérente auprès du public. Ainsi, en occultant la mémoire industrielle du lieu, la Saline d'Arc-et-Senans est un exemple unique de patrimoine inventé.
[Thèse de doctorat, Histoire moderne et contemporaine, Besançon, 2013].
Résumé de la thèse :
La Saline d'Arc-et-Senans, construite à partir de 1774 selon les plans de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux, est aujourd'hui un centre touristique et culturel reconnu, notamment depuis son classement comme patrimoine mondial par l'Unesco en 1982. Mais son histoire est avant tout celle d'un lieu de production du sel, qui fonctionne pendant plus d'un siècle. Sur décision de la Ferme générale, elle est construite pour répondre aux difficultés rencontrées dans l'exploitation des sources salées à la Saline de Salins, en particulier le manque de bois. Saline sans ressources en sel, son exploitation pose la question de son manque d'autonomie, qui explique son échec économique. Inscrite dans l'ensemble juridico-économique que représentent les Salines de l'Est, elle peine à trouver sa place sur le marché du sel. Les Salines de l'Est, d'abord protégées par le monopole d'État sur le sel jusqu'à la loi de 1840, sont ensuite livrées à la concurrence des entrepreneurs privés, qui tentent de réunir au sein d'une société anonyme l'ensemble des concessions et mines de sel de l'Est. La Saline d'Arc-et-Senans, bien moins rentable que les autres, sans possibilité d'amélioration technique, doit fermer ses portes en1895. Elle échappe alors de peu au destin habituel des anciens lieux de production, celui de la friche. Inscrite sur la liste des monuments historiques en 1926 et rachetée par le département du Doubs en 1927, elle pose la question de l'avenir des sites industriels dont l'activité cesse. Sans préoccupations patrimoniales particulières, plusieurs projets de reconversion se succèdent jusque dans les années 1960,sans qu'aucun d'entre eux aboutisse. C'est l'intervention des technocrates de la culture qui apporte la solution en 1972, avec la création du Centre du futur. L'identité de ce lieu, qui a été progressivement vidé de sa mémoire industrielle, est reconstruite autour de la notion de cité idéale et la Saline devient le patrimoine de l'utopie. Cette nouvelle lecture des lieux, si elle en permet la sauvegarde, montre aujourd'hui ses limites pour l'exploitation touristique de la Saline, qui peine à armer une identité cohérente auprès du public. Ainsi, en occultant la mémoire industrielle du lieu, la Saline d'Arc-et-Senans est un exemple unique de patrimoine inventé.
Auteur
SCACHETTI, Emmeline
Année
2013
Type
Thèse
Mot-clé
Arc-ert-Senans (Doubs)
Villes - Villages
Sel et salines
Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806)
Architectes - Architecture
Utopie - Utopistes
Ferme générale - Fermiers généraux
Commerce du sel
Patrimoine industriel
Salins-les-Bains (Jura)
Franche-Comté
XVIIIe, XIXe, XXe
Villes - Villages
Sel et salines
Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806)
Architectes - Architecture
Utopie - Utopistes
Ferme générale - Fermiers généraux
Commerce du sel
Patrimoine industriel
Salins-les-Bains (Jura)
Franche-Comté
XVIIIe, XIXe, XXe