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« Au nom du bien public ». Exercer le pouvoir réglementaire dans une société en guerre. Lyon (vers 1561-vers 1594). [Rhône]. [Thèse].

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Titre

« Au nom du bien public ». Exercer le pouvoir réglementaire dans une société en guerre. Lyon (vers 1561-vers 1594). [Rhône]. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire moderne, Paris XIII, 2021].
Résumé de la thèse :
La ville du XVIe siècle est un entrelacs de responsabilités, d'institutions et de juridictions concurrentes. Gérer une ville est une affaire ardue, d'autant plus lorsque les responsables sont en désaccord sur la manière de le faire et ne sont pas spécialistes de son administration. Pourtant, confrontés aux défis d'une longue guerre civile, de la cohabitation religieuse, des crises économiques et sanitaires qui frappent Lyon au XVIe siècle, les pouvoirs municipaux ont dû inventer de nouvelles manières de gouverner et d'administrer l'espace sur lequel leur juridiction s'étend. Cette dernière s'est considérablement accrue au cours des guerres, profitant de l'éloignement du pouvoir central, mais plus encore profitant, presque par mégarde, des opportunités ouvertes par les circonstances. Au quotidien, assurer le ravitaillement de la ville, la santé publique, garder ses portes et ses murailles pour assurer son intégrité, sont des nécessités mobilisatrices, en même temps que des prises de responsabilités attendus, d'hommes à qui le commandement de la cité a été octroyé par l'élection. C'est cette gestion quotidienne qu'il convient de cerner, pour comprendre comment il est possible de gouverner une ville aux prises avec les conflits religieux. C'est d'abord par un dialogue fructueux avec la monarchie que les échevins de Lyon assoient leurs pouvoirs : si certains sont au cœur des responsabilités communales depuis sa création au Moyen Âge, telles que la garde ou l'organisation des élections, celles-ci sont rebattues à l'occasion des crises que traverse la ville et se renforcent de nouveaux. Cette augmentation des pouvoirs se double de responsabilités accrues, que les échevins ne désirent pas systématiquement, et qui, indirectement, assure le rôle régulateur de la monarchie. La progression des officiers royaux dans la composition du consulat dans les années 1570 et 1580 favorise l'apparition d'une culture juridique commune et d'un recours de plus en plus important à l'écrit dans les pratiques quotidiennes du pouvoir. La gestion de l'espace urbain par l'entretien de la voirie et des murailles leur permet de participer à la définition d'un espace public, dont la caractéristique essentielle est d'être catholique et dans lequel se déploie une mise en scène réfléchie du pouvoir municipal. Tantôt s'appuyant sur, tantôt combattant les autres institutions urbaines, ces prétentions sont construites dans des espaces différents, qui ont chacun leurs avantages et sont mobilisés dans le cadre d'une négociation réfléchie, faisant appel à de larges réseaux curiaux mais également interurbains. Ces savoir-faire politiques et administratifs se transmettent au cours des années : une véritable accumulation d'expérience règlementaire se dessine à mesure que le consulat se dote d'outils et d'experts chargés de justifier ces pouvoirs et de fabriquer à la fois du droit et des technologies de gouvernement adaptées. La Ligue dès lors, malgré ses ambiguïtés, semble être une acmè dans cette autonomie, autant voulue que subie, du pouvoir municipal : le retour de Lyon sous l'autorité royale est en ce sens une rupture majeure, qui, si elle réorganise les institutions en profondeur, ne remet pourtant pas en cause la transmission des dispositifs règlementaires visant à assurer le bien public.

Auteur

ROULET, Aurélien

Année

2021

Type

Thèse

Mot-clé

Lyon (Rhône)
Villes - Villages
Lyonnais (Rhône)
Histoire urbaine
Administration communale et municipale
Pouvoir réglementaire
Maladies - Épidémies
Hygiène publique
Santé publique
Controverses religieuses
Guerres de religion
Politique urbaine
Échevins - Échevinage
Ligue catholique

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