Point d'honneur pour les femmes ? Défendre son honneur et sa réputation devant la justice en France au XVIIIe siècle. [Thèse].
Item
Titre
Point d'honneur pour les femmes ? Défendre son honneur et sa réputation devant la justice en France au XVIIIe siècle. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire moderne, Paris I, 2021].
Résumé de la thèse :
Cette thèse aborde l’honneur féminin à partir d’archives judiciaires, et notamment par le biais des procès que les femmes ont déposés devant plusieurs institutions judiciaires (présidiaux, bailliages, sénéchaussées, justices seigneuriales, Tribunal des maréchaux de France), pour défendre leur honneur. Au cours du XVIIIe siècle, l’honneur trouve une place croissante au sein du processus judiciaire, en faisant l’objet de nombreuses discussions de jurisprudence. Ce siècle marque également la présence plus importante des femmes face à la justice. Loin d’être un honneur marginal, les juristes abordent l’honneur féminin comme un sentiment déterminant, plus délicat que l’honneur masculin, et qui mérite une protection particulière de la part de la justice. L’honneur féminin n’est pas non plus placé sous l’entière dépendance des hommes : une majorité de femmes restaure son honneur en plaidant seule devant la justice. Par le biais de la défense de leur honneur, les femmes font preuve d’une culture judiciaire étendue, en sollicitant souvent plusieurs institutions pour obtenir réparation. De plus, l’honneur féminin ne saurait se réduire à la sphère morale et sexuelle : devant la justice, il apparaît diversifié et pleinement intégré à la sphère publique, soutenant les démarches d’affirmation de la noblesse ou de la restauration d’une honorabilité commerçante. Enfin, ce sentiment n’est pas l’apanage de la noblesse, comme les nobles l’affirment souvent : les femmes du Tiers-État revendiquent également ce sentiment devant les tribunaux. La confrontation de plusieurs échantillons permet de mettre en valeur la spécificité de l’honneur féminin selon l’ordre social et selon les cours de justice étudiées. Enfin, porter plainte pour restaurer son honneur a permis aux femmes d’apporter devant les tribunaux des problématiques parfois plus larges : des femmes nobles ont ainsi pu se présenter devant les institutions judiciaires pour demander des séparations de leur mari qui les déshonoraient, en interrogeant de ce fait les normes conjugales et les rapports de domination au sein du couple.
[Thèse de doctorat, Histoire moderne, Paris I, 2021].
Résumé de la thèse :
Cette thèse aborde l’honneur féminin à partir d’archives judiciaires, et notamment par le biais des procès que les femmes ont déposés devant plusieurs institutions judiciaires (présidiaux, bailliages, sénéchaussées, justices seigneuriales, Tribunal des maréchaux de France), pour défendre leur honneur. Au cours du XVIIIe siècle, l’honneur trouve une place croissante au sein du processus judiciaire, en faisant l’objet de nombreuses discussions de jurisprudence. Ce siècle marque également la présence plus importante des femmes face à la justice. Loin d’être un honneur marginal, les juristes abordent l’honneur féminin comme un sentiment déterminant, plus délicat que l’honneur masculin, et qui mérite une protection particulière de la part de la justice. L’honneur féminin n’est pas non plus placé sous l’entière dépendance des hommes : une majorité de femmes restaure son honneur en plaidant seule devant la justice. Par le biais de la défense de leur honneur, les femmes font preuve d’une culture judiciaire étendue, en sollicitant souvent plusieurs institutions pour obtenir réparation. De plus, l’honneur féminin ne saurait se réduire à la sphère morale et sexuelle : devant la justice, il apparaît diversifié et pleinement intégré à la sphère publique, soutenant les démarches d’affirmation de la noblesse ou de la restauration d’une honorabilité commerçante. Enfin, ce sentiment n’est pas l’apanage de la noblesse, comme les nobles l’affirment souvent : les femmes du Tiers-État revendiquent également ce sentiment devant les tribunaux. La confrontation de plusieurs échantillons permet de mettre en valeur la spécificité de l’honneur féminin selon l’ordre social et selon les cours de justice étudiées. Enfin, porter plainte pour restaurer son honneur a permis aux femmes d’apporter devant les tribunaux des problématiques parfois plus larges : des femmes nobles ont ainsi pu se présenter devant les institutions judiciaires pour demander des séparations de leur mari qui les déshonoraient, en interrogeant de ce fait les normes conjugales et les rapports de domination au sein du couple.
Auteur
CARCANAGUE, Marine
Année
2021
Type
Thèse
Mot-clé
Condition de la femme
Histoire de la justice
Honneur
Réputation
Nobles - Noblesse
Condition des personnes
Histoire sociale
Procès (XVIIIe siècle)
Histoire de la justice
Honneur
Réputation
Nobles - Noblesse
Condition des personnes
Histoire sociale
Procès (XVIIIe siècle)