L'enlèvement des filles de Villaz près Romont (1517), rapt de violence ou de séduction ? [Canton de Fribourg, Suisse romande].
Contenu
Titre
L'enlèvement des filles de Villaz près Romont (1517), rapt de violence ou de séduction ? [Canton de Fribourg, Suisse romande].
Auteur
POUDRET, Jean-François
Résumé
Résumé :
L'enlèvement, en mai 1517, de deux jeunes filles de la châtellenie vaudoise de Romont par des ravisseurs qui trouveront refuge à Lausanne provoque non seulement une vive tension politique entre les Lausannois et les États de Vaud, qui faillit dégénérer en un conflit armé, mais également une procédure jusqu'ici inédite devant le bailli de Lausanne entre les tuteurs des jeunes filles et les ravisseurs. L'auteur analyse tout d'abord et publie en annexe ce procès, qui libère les défendeurs de l'accusation de brigandage (<i>latrocinium</i>), au motif que celui-ci ne peut porter que sur des meubles ou animaux, et non des personnes, argument qui évoque aussitôt la distinction des canonistes entre <i>rapina</i> et <i>raptus</i>. À la suite de cet échec judiciaire, les États de Vaud adoptent en hâte un statut réprimant l'enlèvement des jeunes filles pour les épouser contre la volonté de leurs parents. Ils entendent donc imposer le consentement parental au mariage et non sauvegarder la liberté des ravies. Cette règlementation se distance nettement de la définition canonique médiévale du rapt. Elle préfigure à la fois celle qui sera introduite vingt ans plus tard par la Réforme et l'évolution qui conduira en France, un siècle plus tard, à réprimer le rapt de séduction, présumé dès lors que les parents n'ont pas consenti. Cet incident local est ainsi l'occasion d'évoquer ces problèmes sur un plan plus général, révélateur de l'évolution des mentalités.
L'enlèvement, en mai 1517, de deux jeunes filles de la châtellenie vaudoise de Romont par des ravisseurs qui trouveront refuge à Lausanne provoque non seulement une vive tension politique entre les Lausannois et les États de Vaud, qui faillit dégénérer en un conflit armé, mais également une procédure jusqu'ici inédite devant le bailli de Lausanne entre les tuteurs des jeunes filles et les ravisseurs. L'auteur analyse tout d'abord et publie en annexe ce procès, qui libère les défendeurs de l'accusation de brigandage (<i>latrocinium</i>), au motif que celui-ci ne peut porter que sur des meubles ou animaux, et non des personnes, argument qui évoque aussitôt la distinction des canonistes entre <i>rapina</i> et <i>raptus</i>. À la suite de cet échec judiciaire, les États de Vaud adoptent en hâte un statut réprimant l'enlèvement des jeunes filles pour les épouser contre la volonté de leurs parents. Ils entendent donc imposer le consentement parental au mariage et non sauvegarder la liberté des ravies. Cette règlementation se distance nettement de la définition canonique médiévale du rapt. Elle préfigure à la fois celle qui sera introduite vingt ans plus tard par la Réforme et l'évolution qui conduira en France, un siècle plus tard, à réprimer le rapt de séduction, présumé dès lors que les parents n'ont pas consenti. Cet incident local est ainsi l'occasion d'évoquer ces problèmes sur un plan plus général, révélateur de l'évolution des mentalités.
Année
1993
Type
Article
Titre du périodique
Titre court
M.S.H.D.B.
Numéro
1993, t. 50, p. 35-53
Mot-clé
Villaz (canton de Fribourg, Suisse romande)
Romont (canton de Fribourg, Suisse romande)
Villes - Villages
Rapt de violence
Rapt de séduction
XVIe
Lausanne (Canton de Vaud, Suisse romande)
Femmes séduites
XVIe
Femmes abandonnées
XVIe
Romont (canton de Fribourg, Suisse romande)
Villes - Villages
Rapt de violence
Rapt de séduction
XVIe
Lausanne (Canton de Vaud, Suisse romande)
Femmes séduites
XVIe
Femmes abandonnées
XVIe