Bibliographie d'histoire du droit en langue française

L'avant-garde allemande du discours constitutionnel au XVIIIe siècle : entre la raison d'Etat et le droit de codécision rationnelle.

MUSSIG, Ulrike

Les Lumières allemandes grâce à une affinité particulière entre la rationalité mathématique-physique et les Etats princiers allemands justifièrent l'autorenouvellement de l'absolutisme par une réforme décrétée par l'intérêt de la raison d'Etat. Le fondement théorique de ce dernier fut établi par le droit naturel pré-kantien dont le discours fut dominé par Christian Thomasius. S'appuyant sur la corrélation entre devoirs et droits de Punfendorf, Thomasius déduisit de l'impératif juridique des droits naturels subordonnés au pouvoir absolu. Christian Wolff qui, en revanche, utilisant une déduction raisonnable, développa la théorie générale du droit public selon laquelle les droits naturels intégrés à l'objectif du bien commun ne se trouvent pas à la disposition des pouvoirs publics. La théorie générale de la raison d'Etat résulta de l'établissement d'un vote pour l'absolutisme éclairé entre les publicistes de l'Empire. Seul le droit naturel de Emmanuel Kant différa en critiquant les déductions logiques de Wolff et en proposant le droit de Codécision rationnelle des citoyens. Sa théorie de la limitation nécessaire du pouvoir fut établi a priori par la rationnalité des droits de l'homme. Le droit naturel kantien provoqua un échange entre la souveraineté princière et populaire qui correspond aux apories de la notion de souveraineté.

2012

Article

Revue du droit français et étranger

R.H.D.

Janv.-Mars 2012, n° 90 (1), p. 67-84

Absolutisme éclairé
Raison d'Etat
Droit naturel, Droits naturels
Pouvoirs public
Droit de Codécision des citoyens rationnelle
Lumières
Philosophes allemands
XVIIIe