Les forêts vosgiennes sous l'Empire : aperçu de la situation dans le <i>Mémoire statistique du département des Vosges</i>.
Contenu
Titre
Les forêts vosgiennes sous l'Empire : aperçu de la situation dans le <i>Mémoire statistique du département des Vosges</i>.
Edition
(in) : "L'Empire dans les Vosges et à Plombières". Actes des journées d'études vosgiennes de Plombières, 25-26 septembre 2004. Jean-Pierre HUSSON, Jean-Paul ROTHIOT (textes réunis par).
Auteur
LORMANT, François
Résumé
Les Vosges constituent une circonscription forestière mentionnée dès 1737. Elle occupe l’emplacement de la future unité administrative du même nom, qui voit le jour le 9 février 1790 avec comme chef-lieu Epinal. Le nouveau département est formé d’une partie de la Lorraine, des Trois Evêchés et de quelques communes de la Champagne. Il est partagé en neuf districts en 1790, dix avec le rattachement du district de Senones, après l’annexion de la Principauté de Salm en 1793. Le Consulat le divise en cinq arrondissements.Les conditions climatiques favorables : hauteur annuelle de pluie supérieure à la moyenne nationale ; hivers froids et neigeux, étés secs et chauds, et la nature du sol vosgien influencent la croissance de la végétation. Le taux de boisement du département dépasse 30% au début du XIXe siècle. Les tourbières et la forêt régularisent le débit des nombreuses sources qui alimentent une multitude de ruisselets appelés gouttes ou rupts. Dès le milieu du XVIIIe siècle, les progrès de l’influence française en Lorraine amènent l’exploitation des bois en coupes réglées et la diffusion du taillis sous futaies. D’abord lente, cette évolution s’accélère après 1750, sous l’impulsion des besoins des salines. L’essor préindustriel provoque alors une détérioration des bois.
Pendant la Révolution, les dommages s’aggravent car ils sont encouragés par le vide législatif créé par la suppression des anciennes institutions et par l’absence d’application des projets formulés par le nouveau régime. Ainsi, entre 1780 et 1820, les taillis sous futaies s’appauvrissent, les futaies pleines deviennent très rares, les vides situés à l’intérieur des forêts s’agrandissent partout, les dégradations des bois se multiplient. La statistique des bois de marine permet de mesurer l’ampleur des dégâts et la raréfaction quasi généralisée des gros arbres. L’étude du Mémoire Statistique du département des Vosges, rédigé en l’an X par le préfet Zacharie Desgouttes , permet de se rendre compte de l’état « officiel » des forêts du département à l’aube de l’Empire. Il nous apporte un éclairage pertinent de la situation, tout en proposant des remèdes pour réparer les dégâts et permettre aux forêts de continuer à jouer leur rôle de principale richesse naturelle pour le département.
En l’an X, les forêts vosgiennes sont donc dégradées et globalement en mauvais état. Leur superficie demeure encore importante et permet d’assurer une fourniture suffisante aux besoins humains. Le préfet Desgouttes en dresse un tableau certes alarmiste. Mais peut-il en être autrement ? En effet, l’instruction du ministre n’est-elle pas de dresser un constat précis de la situation, pour ensuite justifier une reprise en main générale des choses et ainsi légitimer l’action du Pouvoir ?
Pendant la Révolution, les dommages s’aggravent car ils sont encouragés par le vide législatif créé par la suppression des anciennes institutions et par l’absence d’application des projets formulés par le nouveau régime. Ainsi, entre 1780 et 1820, les taillis sous futaies s’appauvrissent, les futaies pleines deviennent très rares, les vides situés à l’intérieur des forêts s’agrandissent partout, les dégradations des bois se multiplient. La statistique des bois de marine permet de mesurer l’ampleur des dégâts et la raréfaction quasi généralisée des gros arbres. L’étude du Mémoire Statistique du département des Vosges, rédigé en l’an X par le préfet Zacharie Desgouttes , permet de se rendre compte de l’état « officiel » des forêts du département à l’aube de l’Empire. Il nous apporte un éclairage pertinent de la situation, tout en proposant des remèdes pour réparer les dégâts et permettre aux forêts de continuer à jouer leur rôle de principale richesse naturelle pour le département.
En l’an X, les forêts vosgiennes sont donc dégradées et globalement en mauvais état. Leur superficie demeure encore importante et permet d’assurer une fourniture suffisante aux besoins humains. Le préfet Desgouttes en dresse un tableau certes alarmiste. Mais peut-il en être autrement ? En effet, l’instruction du ministre n’est-elle pas de dresser un constat précis de la situation, pour ensuite justifier une reprise en main générale des choses et ainsi légitimer l’action du Pouvoir ?
Editeur
Mirecourt. Imprimerie de la Plaine des Vosges.
Année
2005
Type
Article
Numéro
p. 149-168.
Mot-clé
Vosges
Plombières (Vosges)
Forêts
Empire
Mémoires statistiques des départements
Villes
Lorraine
Plombières (Vosges)
Forêts
Empire
Mémoires statistiques des départements
Villes
Lorraine