Bibliographie d'histoire du droit en langue française

Canons d'Orient et royaume barbare. L'influence du droit canonique oriental sur la législation du concile d'Épaone.

"Pour la pénitence des homicides qui auront échappé aux lois séculières, il a été décidé que soit observé avec le plus grand respect parmi nous ce qu'ont statué les canon d'Ancyre" (Canon 31 du concile d'Épaone)

MARDIROSSIAN, Aram

Résumé. - Le concile d'Epaone réuni en 517 fut l'équivalent pour le royaume burgonde de celui d'Agde (506) pour le royaume wisigothique et celui d'Orléans (511) pour le royaume franc. Mais contrairement à ces deux dernières assemblées, les pères burgondes ne fondèrent pas leur législation uniquement sur les canons gaulois antérieurs. Ils utilisèrent aussi la législation canonique orientale des IVe-Ve siècles parvenue en Burgondie par l'intermédiaire de la "Dionysiana" qui venait d'être compilée à la demande de la papauté. En dehors de la référence explicite aux canons du concile d'Ancyre en matière d'homicide, l'assemblée d'Epaone employa la "Dionysiana" de façon plus ou moins implicite pour le traitement de deux questions proprement religieuses: le rôle central des métropolitains au sein de la hiérarchie ecclésiastique et la discipline pénitentielle. A l'instar de la royauté, l'Eglise burgonde jouait la carte de la romanité. Les liens étroits qu’entretenait Avit de Vienne - principal organisateur du concile d'Epaone - avec la papauté assuraient son Eglise un appui de poids, non seulement dans ses rapports avec les Eglises germaniques voisines, mais aussi dans une certaine mesure avec les autorités séculières locales.

2005

Article

Revue du droit français et étranger

R.H.D.

2005, n° 3, juillet-septembre 2005, p. 355-384

Concile d'Épaone
Église burgonde
Dionysiana
Métropolitain (évêque)
Discipline pénitentielle
Droit canonique