Le Concordat en Bretagne (1801-1879). Clergé et Administration. [Thèse].
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Titre
Le Concordat en Bretagne (1801-1879). Clergé et Administration. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire du droit, Rennes, 2000. (4 volumes)].
Résumé de la thèse :
L’étude des rapports entre les représentants de l’Église catholique et ceux du pouvoir politique dans quatre diocèses bretons depuis l’arrivée de Bonaparte jusqu’à l’avènement de la République aux Républicains appelle la mise en évidence de quelques précautions indispensables. Terre indiscutable de chrétienté, la Bretagne constitue paradoxalement pour le Concordat un laboratoire d’application à la fois idéal et périlleux. Soumis comme l’ensemble du clergé national à un régime implacable de police des Cultes, les prêtres locaux vont en effet faire preuve tout au long du siècle d’un esprit d’indépendance et de résistance qui donnera ici au Concordat toute sa richesse et sa complexité.Perceptible avant même la promulgation de la loi du 18 Germinal An X, ce particularisme relatif que la Bretagne partage avec les autres terres ferventes va être confirmée durant la phase d’installation du traité avant de donner toute sa mesure face à l’emprise de colonisation juridique incarnée par le droit concordataire. Volontarisme administratif et droit public ecclésiastique vont aller en effet de pair sous le régime concordataire, en Bretagne comme ailleurs, mais ni la création de l’administration des Cultes, ni la fonctionnarisation du clergé pas plus que la prolifération du droit concordataire et de l’esprit bureaucratique ne parviendront à faire ici l’économie d’une recherche constante du compromis avec l’interlocuteur ecclésiastique, ce qui, ironiquement, renvoie à la vision de Portalis.
Reste que la diversité, la technicité et la précision du droit public ecclésiastique constituent autant d’attraits réels pour le chercheur confronté à une matière juridique dont ne subsistent aujourd’hui que quelques vestiges et qu’en l’espèce, l’influence du clergé breton a contribué à enrichir. Pour l’Église, le système concordataire constitue donc un prix à payer des plus raisonnable en échange de son retour à la vie officielle. L’obligation de contribuer activement au maintien de la tranquillité publique au bénéfice de tous les gouvernements qui vont se succéder en France au XIXe siècle paraît en effet bien supportable lorsqu’on observe ici à quel point le Concordat est pour l’institution ecclésiastique l’occasion d’une montée en puissance aussi constante qu’impressionnante et variée.
Mais, et c’est certainement là le paradoxe ultime pour le Concordat vingt-cinq ans avant la loi de Séparation, le clergé breton lui-même est soumis aux effets pervers de la loi du 18 germinal. Le temps de l’État ecclésiastique est en effet révolu et la compromission administrative initiée en 1802 va tout à la fois éloigner l’Église de ses fidèles et l’amener à faire sienne les sempiternels défauts reprochés à l’administration publique ? En aucun cas, en Bretagne comme ailleurs, la victoire du clergé ne saurait dont être certaine, et parfois grisée par sa propre puissance, l’Église va peut à peu subir les conséquences négatives de ses prises de position réactionnaires. Au surplus, les progrès de la laïcisation et de l’indifférentisme vont peu à peu rendre moins évidente l’utilité sociale du compromis concordataire, lequel va apparaître définitivement condamné à l’obsolescence à partir du moment où la complicité administrative va faire place à l’hostilité affichée au cours des années 1870.
Pour autant, l’adéquation du concordat à son temps, en l’espèce à la Bretagne du XIXe siècle, ne fait guère de doute et, à bien des égards, ses réalisations et des mécanismes constituent un héritage enviable, et, encore aujourd’hui, une puissante source d’inspiration dès qu’il s’agit de s’interroger sur la confrontation de l’État au phénomène religieux, quelles que soient les nouvelles formes que peut revêtir celui-ci.
[Thèse de doctorat, Histoire du droit, Rennes, 2000. (4 volumes)].
Résumé de la thèse :
L’étude des rapports entre les représentants de l’Église catholique et ceux du pouvoir politique dans quatre diocèses bretons depuis l’arrivée de Bonaparte jusqu’à l’avènement de la République aux Républicains appelle la mise en évidence de quelques précautions indispensables. Terre indiscutable de chrétienté, la Bretagne constitue paradoxalement pour le Concordat un laboratoire d’application à la fois idéal et périlleux. Soumis comme l’ensemble du clergé national à un régime implacable de police des Cultes, les prêtres locaux vont en effet faire preuve tout au long du siècle d’un esprit d’indépendance et de résistance qui donnera ici au Concordat toute sa richesse et sa complexité.Perceptible avant même la promulgation de la loi du 18 Germinal An X, ce particularisme relatif que la Bretagne partage avec les autres terres ferventes va être confirmée durant la phase d’installation du traité avant de donner toute sa mesure face à l’emprise de colonisation juridique incarnée par le droit concordataire. Volontarisme administratif et droit public ecclésiastique vont aller en effet de pair sous le régime concordataire, en Bretagne comme ailleurs, mais ni la création de l’administration des Cultes, ni la fonctionnarisation du clergé pas plus que la prolifération du droit concordataire et de l’esprit bureaucratique ne parviendront à faire ici l’économie d’une recherche constante du compromis avec l’interlocuteur ecclésiastique, ce qui, ironiquement, renvoie à la vision de Portalis.
Reste que la diversité, la technicité et la précision du droit public ecclésiastique constituent autant d’attraits réels pour le chercheur confronté à une matière juridique dont ne subsistent aujourd’hui que quelques vestiges et qu’en l’espèce, l’influence du clergé breton a contribué à enrichir. Pour l’Église, le système concordataire constitue donc un prix à payer des plus raisonnable en échange de son retour à la vie officielle. L’obligation de contribuer activement au maintien de la tranquillité publique au bénéfice de tous les gouvernements qui vont se succéder en France au XIXe siècle paraît en effet bien supportable lorsqu’on observe ici à quel point le Concordat est pour l’institution ecclésiastique l’occasion d’une montée en puissance aussi constante qu’impressionnante et variée.
Mais, et c’est certainement là le paradoxe ultime pour le Concordat vingt-cinq ans avant la loi de Séparation, le clergé breton lui-même est soumis aux effets pervers de la loi du 18 germinal. Le temps de l’État ecclésiastique est en effet révolu et la compromission administrative initiée en 1802 va tout à la fois éloigner l’Église de ses fidèles et l’amener à faire sienne les sempiternels défauts reprochés à l’administration publique ? En aucun cas, en Bretagne comme ailleurs, la victoire du clergé ne saurait dont être certaine, et parfois grisée par sa propre puissance, l’Église va peut à peu subir les conséquences négatives de ses prises de position réactionnaires. Au surplus, les progrès de la laïcisation et de l’indifférentisme vont peu à peu rendre moins évidente l’utilité sociale du compromis concordataire, lequel va apparaître définitivement condamné à l’obsolescence à partir du moment où la complicité administrative va faire place à l’hostilité affichée au cours des années 1870.
Pour autant, l’adéquation du concordat à son temps, en l’espèce à la Bretagne du XIXe siècle, ne fait guère de doute et, à bien des égards, ses réalisations et des mécanismes constituent un héritage enviable, et, encore aujourd’hui, une puissante source d’inspiration dès qu’il s’agit de s’interroger sur la confrontation de l’État au phénomène religieux, quelles que soient les nouvelles formes que peut revêtir celui-ci.
Auteur
GICQUEL, Jean-François
Année
2000
Type
Thèse
Pages
1259 p.
Mot-clé
Bretagne
Ministre des cultes
Préfets - Préfectures
Administration des Cultes
Contentieux administrtif
Clergé séculier
Concordat de 1801
Régime concordataire
Appel comme d'abus
XIXe, XXe
Ministre des cultes
Préfets - Préfectures
Administration des Cultes
Contentieux administrtif
Clergé séculier
Concordat de 1801
Régime concordataire
Appel comme d'abus
XIXe, XXe