Bibliographie d'histoire du droit en langue française

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Les avocats à Marseille au XVIIIe et XIXe siècle : praticiens du droit et acteurs politiques. [Ouvrage].

Contenu

Titre

Les avocats à Marseille au XVIIIe et XIXe siècle : praticiens du droit et acteurs politiques. [Ouvrage].
Texte remanié d'une thèse de doctorat. Histoire du Droit. Université d'Aix-Marseille III, 2001, même titre.

Auteur

BELLAGAMBA, Ugo

Résumé

L’histoire des avocats de Marseille est, à bien des égards, représentative de la vie des avocats en France entre la seconde partie du XVIIIe siècle et l’aube du XXe siècle. En effet, elle se déploie autour de la dualité essentielle de l’homme de loi, à la fois auxiliaire de l’appareil judiciaire et modèle du notable promis à la vie publique, que celle-ci soit d’échelle locale ou nationale. Ce qui est vrai à Paris, à Bordeaux, ou à Toulouse, l’est à Marseille. Cependant, ce tiraillement entre la Barre et la Tribune qui anime la figure de l’avocat dès avant la Révolution et pendant tout le XIXe siècle, prend, dans l’écrin d’une cité phocéenne aux ambitions et aux contrastes démesurés, des voies spécifiques, étroitement liées au particularisme municipal, au tempérament politique d’une ville prompte à s’opposer au pouvoir central, qu’il soit monarchique, impérial ou républicain. Il est possible de mettre à jour une double dynamique qui orchestre l’histoire des avocats du barreau de Marseille : d’une part l’hétérogénéité de l’activité politique, individuelle et ponctuelle, mettant l’avocat-tribun aux prises avec les convulsions politiques de son temps ; d’autre part l’homogénéité du combat pour la reconnaissance des spécificités professionnelles, lutte menée collectivement, au sein de la sphère judiciaire, avec le soutien des autres barreaux français.Au XVIIIe siècle, les avocats de Marseille souffrent de la proximité du Barreau d’Aix-en-Provence, ville de Parlement, et d’une structure professionnelle inachevée, limitée à une assemblée et deux syndics. Cette « anémie » judiciaire est compensée par la mainmise des avocats phocéens sur la charge d’assesseur de la Ville qui leur confère une position éminente au sein de la municipalité. Le combat des avocats pour le maintien de cette charge qui ulcère le pouvoir royal marque toute la fin du siècle. Lorsque survient la Révolution, les avocats de Marseille perdent tout : statut, titre et rôle municipal. Mais certains se hissent au rang privilégié d’acteur du débat public et, rédigeant des cahiers de doléances, deviennent les formalisateurs des exigences de la Nation. Barbaroux, avocat marseillais et député girondin à la Convention, incarne l’exception flamboyante au silence des avocats pendant la période révolutionnaire, noyés dans la tourbe des défenseurs officieux. C’est le XIXe siècle qui incarne une double renaissance des avocats de Marseille. D’abord professionnelle, en 1811, avec la création du Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre, qui statue en matière disciplinaire. Les avocats défendent leur indépendance, tant dans l’exercice de leur fonction, que par rapport au pouvoir en place, revendiquant l’autonomie du Tableau et le respect du secret professionnel. À partir des années 1830, la renaissance des avocats excède le champ judiciaire pour investir le terrain politique : l’avocat se fait député ou maire. Mais l’engagement politique reste strictement personnel et nombre d’avocats-tribuns sont sévèrement sanctionnés par le Conseil de Discipline. À l’aube du XXe siècle, la Tribune reste une aventure, mais la Barre est une identité, largement soutenue par un corps de règles déontologiques façonnées par la pratique.

Editeur

Aix-en-Provence, Presses universitaires d'Aix-Marseille, (Collection d'histoire des institutions et des idées politiques (C.E.R.H.I.I.P.), n° XIX)

Année

2001

Type

Monographie

Pages

578 p.

Mot-clé

Avocats
Marseille (Bouches du Rhône)
Villes - villages
Provence
XVIIIe, XIXe

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