La magistrature française et la culture de guerre. Le cas Malicet.
Contenu
Titre
La magistrature française et la culture de guerre. Le cas Malicet.
Résumé de l'article :
Lorsque la Grande Guerre éclate, les juristes adhèrent d’autant plus facilement à la guerre qu’ils se perçoivent en défenseurs naturels du droit et de la justice que l’Allemagne a violés à plusieurs reprises. Ils vont mettre leurs compétences dans les fonctions qu’ils occupent pour faire du droit une arme de guerre contre l’ennemi. Les professeurs de droit imaginent les modalités juridiques par lesquelles il serait possible de punir l’Allemagne, ses dirigeants et son peuple. Les magistrats, à travers leur activité juridictionnelle, mènent la guerre, comme s’il s’agissait d’un front, aux Allemands implantés en France en mettant leurs biens sous séquestre ou en les privant d’agir en justice. Ces décisions contraires aux principes fondamentaux du droit s’expliquent par la violence du patriotisme qui imprègne leur esprit. Soumis à la pression d’une opinion publique manipulée par la presse nationaliste, fort peu de magistrats osent exprimer un avis différent pour faire prévaloir la culture pacifique du droit. Si tous n’approuvaient pas cette violence juridique, presque tous ont préféré se taire. Dans son journal, Pierre Malicet, un magistrat des territoires occupés, nous livre les analyses et jugements d’un homme qui reste impartial et ne cède pas à la culture de la violence qui conduit à haïr l’ennemi et à le ravaler au rang des animaux. Proche des idées wilsoniennes, il estime que la guerre est le mal suprême dont il ne doit pas être tiré avantage. Même si son cas peut paraître singulier, il permet de dire que la magistrature n’a pas été unanimement conquise par la culture de guerre.
Résumé de l'article :
Lorsque la Grande Guerre éclate, les juristes adhèrent d’autant plus facilement à la guerre qu’ils se perçoivent en défenseurs naturels du droit et de la justice que l’Allemagne a violés à plusieurs reprises. Ils vont mettre leurs compétences dans les fonctions qu’ils occupent pour faire du droit une arme de guerre contre l’ennemi. Les professeurs de droit imaginent les modalités juridiques par lesquelles il serait possible de punir l’Allemagne, ses dirigeants et son peuple. Les magistrats, à travers leur activité juridictionnelle, mènent la guerre, comme s’il s’agissait d’un front, aux Allemands implantés en France en mettant leurs biens sous séquestre ou en les privant d’agir en justice. Ces décisions contraires aux principes fondamentaux du droit s’expliquent par la violence du patriotisme qui imprègne leur esprit. Soumis à la pression d’une opinion publique manipulée par la presse nationaliste, fort peu de magistrats osent exprimer un avis différent pour faire prévaloir la culture pacifique du droit. Si tous n’approuvaient pas cette violence juridique, presque tous ont préféré se taire. Dans son journal, Pierre Malicet, un magistrat des territoires occupés, nous livre les analyses et jugements d’un homme qui reste impartial et ne cède pas à la culture de la violence qui conduit à haïr l’ennemi et à le ravaler au rang des animaux. Proche des idées wilsoniennes, il estime que la guerre est le mal suprême dont il ne doit pas être tiré avantage. Même si son cas peut paraître singulier, il permet de dire que la magistrature n’a pas été unanimement conquise par la culture de guerre.
Auteur
DEPERCHIN, Annie
Année
2016
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2016, n° 11, Des juristes face à la guerre.
Mot-clé
Droit de la guerre
Pierre Malicet (1887-1943)
Première guerre mondiale
Patriotisme
Cultures juridiques
Magistrats - Magistrature
Pierre Malicet (1887-1943)
Première guerre mondiale
Patriotisme
Cultures juridiques
Magistrats - Magistrature
URL
https://doi.org/10.35562/cliothemis.1106