Vocabulaire toponymique de Campan. [Hautes-Pyrénées]. [Thèse].
Contenu
Titre
Vocabulaire toponymique de Campan. [Hautes-Pyrénées]. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 1970].
Introduction de la thèse :
<i>Présentation de Campan</i>. – Campan est un chef-lieu de canton de l’arrondissement de Bagnères-de-Bigorre, dans le département des Hautes-Pyrénées. Les noms de lieu qui font l’objet de cette étude ont été recueillis dans un territoire composé de la commune de Campan et de certaines de ses propriétés situées dans les limites de communes voisines, couvrant une superficie approximative de 120 km2.
Cette aire géographique correspond à peu près au bassin du Haut-Adour : le fleuve est constitué par deux affluents principaux coulant dans des vallées étroites et se rejoignant à Sainte-Marie-de-Campan pour former la vallée de Campan proprement dite. Les altitudes varient de 2 700 m environ à 660 m.
La géographie a déterminé l’activité agricole des montagnards qui se sont de tout temps consacrés à l’élevage. La population, après avoir augmenté régulièrement jusqu’au milieu du XIXe siècle, n’a cessé de décroître depuis cette époque. L’habitat groupé, le village-rue, l’habitat dispersé sont concurremment représentés.
La découverte de rares objets datant de l’énéolithique et de l’âge du bronze permet de penser que la vallée fut habitée ou parcourue avant l’ère historique. Campan apparaît pour la première fois dans la mention que fait Pline du peuple des Campani. Une pierre milliaire (IIIe-IVe siècle) marque l’occupation romaine, qui a laissé des vestiges plus importants à Bagnères-de-Bigorre, dont les eaux thermales étaient déjà célèbres. Au début du Ve siècle, les Campani sont rattachés à la cité des Bigerriones, qui formera l’évêché de Tarbes et le comté de Bigorre. La pénurie de documents anciens nous laisse dans l’ignorance de ce que fut Campan entre le Ve et le XIIe siècle. En 1136, la donation de Cabadur à l’abbé de Morimond nous apprend que le comte de Bigorre disposait à cette date de ces montagnes et laisse supposer qu’il était déjà seigneur direct de Campan.
L’histoire connue de la vallée, protégée par ses montagnes des guerres qui ravagent la plaine, n’est qu’une longue suite de luttes pour la possession des territoires pastoraux, contre les seigneurs et les communautés civiles et religieuses qui possèdent ces terres ou prétendent avoir des droits sur elles : vicomte d’Asté, seigneur d’Aspin, abbaye de Lescaladieu, commanderie de Bordères, communautés d’Asté et Gerde, de Beaudéan, de Bagnères, d’Aspin, des Quatre-Veziaux de la vallée d’Aure, de Cieutat en Nébouzan, de Tarbes. Méthodiquement, Campan étendra ses droits et ses possessions jusqu’à nos jours.
<i>Le dialecte</i>. – On parle à Campan un sous-dialecte du gascon, intermédiaire entre celui de la montagne et celui de la plaine de Bigorre. L’influence du sous-dialecte de la vallée d’Aure s’y fait également sentir.
L’étude des noms de lieu permet de signaler un certain nombre de phénomènes d’ordre phonétique, d’autant plus fréquents que le sens des toponymes n’est plus perçu, et d’ordre morphologique (suffixation, emploi de l’article, des adjectifs).
<i>La toponymie</i>. – On assiste en ce moment, semble-t-il, au début d’une décadence de la toponymie orale. La connaissance des noms de lieu de la montagne n’est plus que l’apanage de gens surtout âgés. Les habitants de plus de trente ans savent encore bien les noms de leurs quartiers, mais les générations nées après 1945 les ignorent le plus souvent.
[Thèse de l'École des chartes, 1970].
Introduction de la thèse :
<i>Présentation de Campan</i>. – Campan est un chef-lieu de canton de l’arrondissement de Bagnères-de-Bigorre, dans le département des Hautes-Pyrénées. Les noms de lieu qui font l’objet de cette étude ont été recueillis dans un territoire composé de la commune de Campan et de certaines de ses propriétés situées dans les limites de communes voisines, couvrant une superficie approximative de 120 km2.
Cette aire géographique correspond à peu près au bassin du Haut-Adour : le fleuve est constitué par deux affluents principaux coulant dans des vallées étroites et se rejoignant à Sainte-Marie-de-Campan pour former la vallée de Campan proprement dite. Les altitudes varient de 2 700 m environ à 660 m.
La géographie a déterminé l’activité agricole des montagnards qui se sont de tout temps consacrés à l’élevage. La population, après avoir augmenté régulièrement jusqu’au milieu du XIXe siècle, n’a cessé de décroître depuis cette époque. L’habitat groupé, le village-rue, l’habitat dispersé sont concurremment représentés.
La découverte de rares objets datant de l’énéolithique et de l’âge du bronze permet de penser que la vallée fut habitée ou parcourue avant l’ère historique. Campan apparaît pour la première fois dans la mention que fait Pline du peuple des Campani. Une pierre milliaire (IIIe-IVe siècle) marque l’occupation romaine, qui a laissé des vestiges plus importants à Bagnères-de-Bigorre, dont les eaux thermales étaient déjà célèbres. Au début du Ve siècle, les Campani sont rattachés à la cité des Bigerriones, qui formera l’évêché de Tarbes et le comté de Bigorre. La pénurie de documents anciens nous laisse dans l’ignorance de ce que fut Campan entre le Ve et le XIIe siècle. En 1136, la donation de Cabadur à l’abbé de Morimond nous apprend que le comte de Bigorre disposait à cette date de ces montagnes et laisse supposer qu’il était déjà seigneur direct de Campan.
L’histoire connue de la vallée, protégée par ses montagnes des guerres qui ravagent la plaine, n’est qu’une longue suite de luttes pour la possession des territoires pastoraux, contre les seigneurs et les communautés civiles et religieuses qui possèdent ces terres ou prétendent avoir des droits sur elles : vicomte d’Asté, seigneur d’Aspin, abbaye de Lescaladieu, commanderie de Bordères, communautés d’Asté et Gerde, de Beaudéan, de Bagnères, d’Aspin, des Quatre-Veziaux de la vallée d’Aure, de Cieutat en Nébouzan, de Tarbes. Méthodiquement, Campan étendra ses droits et ses possessions jusqu’à nos jours.
<i>Le dialecte</i>. – On parle à Campan un sous-dialecte du gascon, intermédiaire entre celui de la montagne et celui de la plaine de Bigorre. L’influence du sous-dialecte de la vallée d’Aure s’y fait également sentir.
L’étude des noms de lieu permet de signaler un certain nombre de phénomènes d’ordre phonétique, d’autant plus fréquents que le sens des toponymes n’est plus perçu, et d’ordre morphologique (suffixation, emploi de l’article, des adjectifs).
<i>La toponymie</i>. – On assiste en ce moment, semble-t-il, au début d’une décadence de la toponymie orale. La connaissance des noms de lieu de la montagne n’est plus que l’apanage de gens surtout âgés. Les habitants de plus de trente ans savent encore bien les noms de leurs quartiers, mais les générations nées après 1945 les ignorent le plus souvent.
Auteur
LE NAIL, Jean-François
Année
1970
Type
Thèse
Mot-clé
Campan (Hautes-Pyrénées)
Villes - Villages
Bigorre (Hautes-Pyrénées)
Noms de lieu - Toponymie
Villes - Villages
Bigorre (Hautes-Pyrénées)
Noms de lieu - Toponymie