Le duc, le châtelain et le territoire. La châtellenie d’Allinges-Thonon sous le règne du duc de Savoie Charles II (1504-1536). [Haute-Savoie]. [Thèse].
Contenu
Titre
Le duc, le châtelain et le territoire. La châtellenie d’Allinges-Thonon sous le règne du duc de Savoie Charles II (1504-1536). [Haute-Savoie]. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 2020].
Introduction de la thèse :
Les châtellenies savoyardes dans le comté puis duché de Savoie au Moyen Âge et au début de l’époque moderne constituent des parties du domaine direct du prince, dont la gestion est remise à des officiers polyvalents. Ces officiers, les châtelains, sont les garants de la conservation des droits des princes de Savoie au sein d’un espace nommé mandement. Dans leur circonscription, ils cumulent des fonctions financières (collecte des droits en nature et en argent, levée de l’impôt extraordinaire appelé subside, expédition des droits mis à ferme), militaires (levée du ban, entretien de la garnison du château), judiciaires (résolution des causes civiles mineures, collecte des amendes, garde des prisonniers) et administratives (tutelle des communautés d’habitants et des officiers subalternes, entretien des routes, police commerciale, etc.). Ces fonctions donnent également lieu à de nombreuses dépenses faites au nom du duc. La polyvalence de la fonction châtelaine se retrouve dans les recettes et les dépenses de leur comptabilité, qui permettent – à condition d’être complétées par d’autres documents – d’explorer un grand nombre de sujets. Une étude sur le long terme, L’établissement de la maison de Savoie au sud du Léman (XIIe siècle-1536), publiée en 1976 par Monique Constant, a déjà révélé les évolutions structurelles qui s’opèrent dans cette châtellenie au cours du Moyen Âge. L’examen de cette dernière châtellenie sur un intervalle chronologique réduit permet de préciser les conclusions de M. Constant et s’impose d’autant plus que peu de châtellenies du premier tiers du XVIe siècle ont été étudiées. La période choisie s’étend sur le règne tumultueux de Charles II, durant lequel Genève s’émancipe brutalement de l’autorité savoyarde. La châtellenie d’Allinges-Thonon est située à une trentaine de kilomètres de la cité épiscopale et autour d’elle gravitent des seigneuries d’importance, possessions de certains membres de la confrérie de la Cuiller, conjuration réunissant des partisans du duc de Savoie chassés de Genève en 1526. Cette période est aussi marquée par une lente évolution des institutions centrales et territoriales du duché de Savoie, qui préfigurent celles de l’époque moderne. La châtellenie, institution territoriale médiévale modèle, n’échappe pas à ces évolutions qu’accélère l’invasion bernoise et française en 1536. À l’aube de cette « catastrophe de 1536 », fruit de l’échec de la politique internationale ducale combinée à l’action de forces centrifuges, l’étude des institutions locales, en particulier de celles du mandement de la châtellenie d’Allinges-Thonon, permet de questionner la réalité du contrôle exercé par le duc Charles II de Savoie sur son territoire. Pour cela, une double approche est requise, par le haut et par le bas. Par le haut, car la châtellenie d’Allinges-Thonon, qui a bénéficié d’une aura remarquable, notamment sous le règne d’Amédée VIII au XVe siècle, n’est plus au XVIe siècle qu’une petite unité au sein de l’appareil administratif savoyard contrôlé par la Chambre des comptes. La comparaison avec d’autres châtellenies du duché et la compréhension des enjeux politiques de la région sont ici de mise pour déterminer le rôle de cette châtellenie dans le premier tiers du XVIe siècle. Par le bas, car la châtellenie est avant tout un cadre de vie qui régit la vie économique et sociale des hommes de son mandement, qu’ils soient tenanciers, seigneurs laïques, seigneurs ecclésiastiques et même officiers ducaux, dans la mesure où la connaissance de ce territoire, son exploitation et la défense des droits acquis sont primordiaux pour tous ces acteurs, quelle que soit l’étendue de leurs pouvoirs.
[Thèse de l'École des chartes, 2020].
Introduction de la thèse :
Les châtellenies savoyardes dans le comté puis duché de Savoie au Moyen Âge et au début de l’époque moderne constituent des parties du domaine direct du prince, dont la gestion est remise à des officiers polyvalents. Ces officiers, les châtelains, sont les garants de la conservation des droits des princes de Savoie au sein d’un espace nommé mandement. Dans leur circonscription, ils cumulent des fonctions financières (collecte des droits en nature et en argent, levée de l’impôt extraordinaire appelé subside, expédition des droits mis à ferme), militaires (levée du ban, entretien de la garnison du château), judiciaires (résolution des causes civiles mineures, collecte des amendes, garde des prisonniers) et administratives (tutelle des communautés d’habitants et des officiers subalternes, entretien des routes, police commerciale, etc.). Ces fonctions donnent également lieu à de nombreuses dépenses faites au nom du duc. La polyvalence de la fonction châtelaine se retrouve dans les recettes et les dépenses de leur comptabilité, qui permettent – à condition d’être complétées par d’autres documents – d’explorer un grand nombre de sujets. Une étude sur le long terme, L’établissement de la maison de Savoie au sud du Léman (XIIe siècle-1536), publiée en 1976 par Monique Constant, a déjà révélé les évolutions structurelles qui s’opèrent dans cette châtellenie au cours du Moyen Âge. L’examen de cette dernière châtellenie sur un intervalle chronologique réduit permet de préciser les conclusions de M. Constant et s’impose d’autant plus que peu de châtellenies du premier tiers du XVIe siècle ont été étudiées. La période choisie s’étend sur le règne tumultueux de Charles II, durant lequel Genève s’émancipe brutalement de l’autorité savoyarde. La châtellenie d’Allinges-Thonon est située à une trentaine de kilomètres de la cité épiscopale et autour d’elle gravitent des seigneuries d’importance, possessions de certains membres de la confrérie de la Cuiller, conjuration réunissant des partisans du duc de Savoie chassés de Genève en 1526. Cette période est aussi marquée par une lente évolution des institutions centrales et territoriales du duché de Savoie, qui préfigurent celles de l’époque moderne. La châtellenie, institution territoriale médiévale modèle, n’échappe pas à ces évolutions qu’accélère l’invasion bernoise et française en 1536. À l’aube de cette « catastrophe de 1536 », fruit de l’échec de la politique internationale ducale combinée à l’action de forces centrifuges, l’étude des institutions locales, en particulier de celles du mandement de la châtellenie d’Allinges-Thonon, permet de questionner la réalité du contrôle exercé par le duc Charles II de Savoie sur son territoire. Pour cela, une double approche est requise, par le haut et par le bas. Par le haut, car la châtellenie d’Allinges-Thonon, qui a bénéficié d’une aura remarquable, notamment sous le règne d’Amédée VIII au XVe siècle, n’est plus au XVIe siècle qu’une petite unité au sein de l’appareil administratif savoyard contrôlé par la Chambre des comptes. La comparaison avec d’autres châtellenies du duché et la compréhension des enjeux politiques de la région sont ici de mise pour déterminer le rôle de cette châtellenie dans le premier tiers du XVIe siècle. Par le bas, car la châtellenie est avant tout un cadre de vie qui régit la vie économique et sociale des hommes de son mandement, qu’ils soient tenanciers, seigneurs laïques, seigneurs ecclésiastiques et même officiers ducaux, dans la mesure où la connaissance de ce territoire, son exploitation et la défense des droits acquis sont primordiaux pour tous ces acteurs, quelle que soit l’étendue de leurs pouvoirs.
Auteur
SCHOUMACHER, Quentin
Année
2020
Type
Thèse
Mot-clé
Duc de Savoie
Châtellenies - Châtelains
Charles II, duc de Savoie (1504-1536)
Allinges (Haute-Savoie)
Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)
Chablais (Haute-Savoie)
Administration seigneuriale
XVIe
Châtellenies - Châtelains
Charles II, duc de Savoie (1504-1536)
Allinges (Haute-Savoie)
Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)
Chablais (Haute-Savoie)
Administration seigneuriale
XVIe