Se souvenir des catastrophes : étude interdisciplinaire des aspects individuels et collectifs de la mémoire des catastrophes d'Aberfan (1966) et du Roc des Fiz (1970) aux XXe et XXIe siècles. [Pays de Galles, Haute-Savoie]. [Thèse].
Contenu
Titre
Se souvenir des catastrophes : étude interdisciplinaire des aspects individuels et collectifs de la mémoire des catastrophes d'Aberfan (1966) et du Roc des Fiz (1970) aux XXe et XXIe siècles. [Pays de Galles, Haute-Savoie]. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire contemporaine et Sciences cognitives, Université Grenoble Alpes, 2023].
Résumé de la thèse :
Les études sur la mémoire constituent un domaine de recherche en pleine croissance dont le cœur est l'interdisciplinarité, rassemblant les disciplines intéressées par les mécanismes et les fonctions de la mémoire humaine. Bien que ce domaine soit en plein essor, les différentes disciplines intéressées par la nature et les usages de la mémoire ont cependant adopté des approches théoriques, conceptuelles et méthodologiques très différentes, entravant le dialogue interdisciplinaire. Cette thèse a rassemblé diverses approches issues de l'histoire et de la psychologie cognitive pour étudier le lien entre la mémoire individuelle et la mémoire collective, en se concentrant plus particulièrement sur la mémoire et l’oubli des catastrophes. Les catastrophes bouleversent à la fois les sociétés des territoires touchés, les individus affectés par le drame, mais aussi un nombre plus large d’individus via la couverture médiatique et le relai des récits du drame sur la scène locale, nationale, et parfois internationale. Deux études de cas ont été retenus pour la similitude frappante des faits et l’apparente disparité concernant leur inscription dans la mémoire collective des populations locales et nationales. Le glissement d’un terril sur une école à Aberfan, au Pays de Galles en 1966, a tué 144 personnes dont 116 enfants, tandis que le glissement de terrain survenu sur le Plateau d’Assy, en 1970, a enfoui une partie du sanatorium pour enfants du Roc des Fiz, entraînant la mort de 71 personnes dont 56 enfants. Cinquante ans plus tard, l’état de connaissance des deux catastrophes reste inégal : la catastrophe d’Aberfan a fait l’objet de plusieurs documentaires et le drame est commémoré tous les ans dans le cimetière et le jardin commémoratif du village, tandis que la catastrophe du Roc des Fiz fait l’objet de commémorations discrètes au pied d’une stèle qui porta, pendant plus de 40 ans, une faute dans la date de l’événement. Suivant tout d’abord une approche principalement historique, les effets à court et à long terme des prises de paroles médiatiques et publiques au sujet des deux catastrophes ont été étudiés à l’aide d’un corpus de sources contemporaines des faits, croisés à des sources permettant d’investiguer la résurgence de la mémoire de chaque catastrophe dans le demi-siècle qui a suivi, ainsi que des sources orales revenant sur le souvenir de ces événements. Ce travail a ainsi permis de constater la permanence de la mémoire de la catastrophe d’Aberfan au sein de la société galloise, par rapport à celle du Roc des Fiz, qu’un groupe de proche des victimes tente difficilement de restaurer depuis 50 ans. Parmi les facteurs explicatifs les plus discutés, le rôle des médias dans le demi-siècle qui a suivi la catastrophe et l’émotion suscitée par la connaissance de la catastrophe, en raison des liens individuels et collectifs avec l’industrie ou le territoire touché, ont été identifiés. L’influence de ces facteurs sur la mémoire a ensuite été testée au sein de deux études mobilisant des outils principalement issus de la psychologie cognitive. Cette thèse a finalement contribué à identifier l’apport, par-delà les difficultés, de l’interdisciplinarité pour comprendre en quoi certaines catastrophes deviennent plus mémorables que d’autres en fonction des intérêts individuels et des « cadres sociaux » dans lesquels ils évoluent.
[Thèse de doctorat, Histoire contemporaine et Sciences cognitives, Université Grenoble Alpes, 2023].
Résumé de la thèse :
Les études sur la mémoire constituent un domaine de recherche en pleine croissance dont le cœur est l'interdisciplinarité, rassemblant les disciplines intéressées par les mécanismes et les fonctions de la mémoire humaine. Bien que ce domaine soit en plein essor, les différentes disciplines intéressées par la nature et les usages de la mémoire ont cependant adopté des approches théoriques, conceptuelles et méthodologiques très différentes, entravant le dialogue interdisciplinaire. Cette thèse a rassemblé diverses approches issues de l'histoire et de la psychologie cognitive pour étudier le lien entre la mémoire individuelle et la mémoire collective, en se concentrant plus particulièrement sur la mémoire et l’oubli des catastrophes. Les catastrophes bouleversent à la fois les sociétés des territoires touchés, les individus affectés par le drame, mais aussi un nombre plus large d’individus via la couverture médiatique et le relai des récits du drame sur la scène locale, nationale, et parfois internationale. Deux études de cas ont été retenus pour la similitude frappante des faits et l’apparente disparité concernant leur inscription dans la mémoire collective des populations locales et nationales. Le glissement d’un terril sur une école à Aberfan, au Pays de Galles en 1966, a tué 144 personnes dont 116 enfants, tandis que le glissement de terrain survenu sur le Plateau d’Assy, en 1970, a enfoui une partie du sanatorium pour enfants du Roc des Fiz, entraînant la mort de 71 personnes dont 56 enfants. Cinquante ans plus tard, l’état de connaissance des deux catastrophes reste inégal : la catastrophe d’Aberfan a fait l’objet de plusieurs documentaires et le drame est commémoré tous les ans dans le cimetière et le jardin commémoratif du village, tandis que la catastrophe du Roc des Fiz fait l’objet de commémorations discrètes au pied d’une stèle qui porta, pendant plus de 40 ans, une faute dans la date de l’événement. Suivant tout d’abord une approche principalement historique, les effets à court et à long terme des prises de paroles médiatiques et publiques au sujet des deux catastrophes ont été étudiés à l’aide d’un corpus de sources contemporaines des faits, croisés à des sources permettant d’investiguer la résurgence de la mémoire de chaque catastrophe dans le demi-siècle qui a suivi, ainsi que des sources orales revenant sur le souvenir de ces événements. Ce travail a ainsi permis de constater la permanence de la mémoire de la catastrophe d’Aberfan au sein de la société galloise, par rapport à celle du Roc des Fiz, qu’un groupe de proche des victimes tente difficilement de restaurer depuis 50 ans. Parmi les facteurs explicatifs les plus discutés, le rôle des médias dans le demi-siècle qui a suivi la catastrophe et l’émotion suscitée par la connaissance de la catastrophe, en raison des liens individuels et collectifs avec l’industrie ou le territoire touché, ont été identifiés. L’influence de ces facteurs sur la mémoire a ensuite été testée au sein de deux études mobilisant des outils principalement issus de la psychologie cognitive. Cette thèse a finalement contribué à identifier l’apport, par-delà les difficultés, de l’interdisciplinarité pour comprendre en quoi certaines catastrophes deviennent plus mémorables que d’autres en fonction des intérêts individuels et des « cadres sociaux » dans lesquels ils évoluent.
Auteur
HEUX, Lucrèce
Année
2023
Type
Thèse
Titre court
Catastrophes naturelles
Catastrophes industrielles
Glissements de terrain
Mémoire collective
Catastrophe d'Aberfan (1966) (pays de Galles, Angleterre)
Catastrophe du Roc des Fiz (1970)
Plateau d'Assy (Passy, Haute-Savoie)
Interdisciplinarité
Villes - Villages
Commémorations
Catastrophes industrielles
Glissements de terrain
Mémoire collective
Catastrophe d'Aberfan (1966) (pays de Galles, Angleterre)
Catastrophe du Roc des Fiz (1970)
Plateau d'Assy (Passy, Haute-Savoie)
Interdisciplinarité
Villes - Villages
Commémorations