Le procès de Jean XXII contre l’archevêque d’Aix Robert de Mauvoisin (1317-1318) : astrologie, arts prohibés et politique
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Titre
Le procès de Jean XXII contre l’archevêque d’Aix Robert de Mauvoisin (1317-1318) : astrologie, arts prohibés et politique
Résumé de l'article :
En décembre 1317, quelques mois après avoir envoyé au supplice l’ancien évêque de Cahors Hugues Géraud, Jean XXII ouvrit une procédure criminelle contre un autre proche du pape précédent, l’archevêque d’Aix Robert de Mauvoisin. On publie ici le texte de consultations astrologiques sollicitées par l’accusé auprès d’un juif, Moshé de Trets, et d’un chrétien dénommé Pierre, clerc de la chancellerie pontificale. Ces documents, qui furent communiqués par l’archevêque à ses juges pour mieux se défendre des accusations de « sortilèges et divination », ont échappé à l’attention du récent éditeur des actes du procès. Ils sont d’un intérêt exceptionnel pour l’histoire de l’astrologie et peut-être uniques en leur genre pour une période aussi ancienne. Les griefs qui concernent les prédictions astrologiques et l’utilisation de talismans tiennent une place de premier plan dans l’affaire. La documentation atteste qu’ils correspondaient à des faits réels. Jean XXII, on le sait, nourrissait des inquiétudes particulières à l’égard des arts de l’occulte, y compris à l’égard des pratiques simplement prédictives ou propitiatoires comme celles qui étaient ici en cause. Mauvoisin était aussi accusé d’une série d’autres méfaits - incontinence, simonie, blasphème, violences contre des clercs, notamment - qui, à l’inverse du recours à l’astrologie, faisaient souvent l’objet d’enquêtes criminelles contre des prélats depuis le début du XIIIe siècle. Les témoignages recueillis par les juges paraissent accréditer un comportement fort peu conforme aux exigences canoniques, mais il est clair que des considérations politiques contribuèrent aussi à la décision pontificale de déclencher le procès. L’affaire se termina par la démission de l’archevêque avant la sentence finale, une issue assez rare, mais loin d’être inédite dans ce genre de cas. Mauvoisin s’y résolut certainement parce qu’il n’avait pas l’espoir, malgré sa prière formulée au terme de son ultime comparution devant les juges, d’obtenir « miséricorde et non pas justice » de la part de Jean XXII.
Résumé de l'article :
En décembre 1317, quelques mois après avoir envoyé au supplice l’ancien évêque de Cahors Hugues Géraud, Jean XXII ouvrit une procédure criminelle contre un autre proche du pape précédent, l’archevêque d’Aix Robert de Mauvoisin. On publie ici le texte de consultations astrologiques sollicitées par l’accusé auprès d’un juif, Moshé de Trets, et d’un chrétien dénommé Pierre, clerc de la chancellerie pontificale. Ces documents, qui furent communiqués par l’archevêque à ses juges pour mieux se défendre des accusations de « sortilèges et divination », ont échappé à l’attention du récent éditeur des actes du procès. Ils sont d’un intérêt exceptionnel pour l’histoire de l’astrologie et peut-être uniques en leur genre pour une période aussi ancienne. Les griefs qui concernent les prédictions astrologiques et l’utilisation de talismans tiennent une place de premier plan dans l’affaire. La documentation atteste qu’ils correspondaient à des faits réels. Jean XXII, on le sait, nourrissait des inquiétudes particulières à l’égard des arts de l’occulte, y compris à l’égard des pratiques simplement prédictives ou propitiatoires comme celles qui étaient ici en cause. Mauvoisin était aussi accusé d’une série d’autres méfaits - incontinence, simonie, blasphème, violences contre des clercs, notamment - qui, à l’inverse du recours à l’astrologie, faisaient souvent l’objet d’enquêtes criminelles contre des prélats depuis le début du XIIIe siècle. Les témoignages recueillis par les juges paraissent accréditer un comportement fort peu conforme aux exigences canoniques, mais il est clair que des considérations politiques contribuèrent aussi à la décision pontificale de déclencher le procès. L’affaire se termina par la démission de l’archevêque avant la sentence finale, une issue assez rare, mais loin d’être inédite dans ce genre de cas. Mauvoisin s’y résolut certainement parce qu’il n’avait pas l’espoir, malgré sa prière formulée au terme de son ultime comparution devant les juges, d’obtenir « miséricorde et non pas justice » de la part de Jean XXII.
Auteur
BOUDET, Jean-Patrice
THÉRY, Julien
THÉRY, Julien
Année
2012
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2012, n° 45 (<i>Jean XXII et le Midi</i>), p. 159-235
Mot-clé
Jean XXII (pape)
Papes - Papauté
Papes d'Avignon
Robert de Mauvoisin
Archevêques - Archevêchés
Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
Villes - Villages
Procès (XIVe siècle)
Astrologie
Incontinence
Simonie
Blasphèmes
Violences
Papes - Papauté
Papes d'Avignon
Robert de Mauvoisin
Archevêques - Archevêchés
Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
Villes - Villages
Procès (XIVe siècle)
Astrologie
Incontinence
Simonie
Blasphèmes
Violences
URL
DOI : https://doi.org/10.3406/cafan.2012.2083
www.persee.fr/doc/cafan_0575-061x_2012_act_45_1_2083
www.persee.fr/doc/cafan_0575-061x_2012_act_45_1_2083