Réglementation et organisation de la pêche côtière en France (1715-1850). [Thèse].
Contenu
Titre
Réglementation et organisation de la pêche côtière en France (1715-1850). [Thèse].
Thèse de doctorat, Histoire, Paris IV, 2000].
Résumé de la thèse :
"La pêche côtière regroupe les activités de capture des poissons de mer vendus frais au rivage. Très diversifiée et disséminée sur tout le littoral français, elle attire l'attention de l'état moderne pour des raisons d'abord stratégiques : le littoral, limes du pays, est une zone frontière à surveiller et contrôler, et surtout les pécheurs embarqués sont indispensables pour la marine. Après 1715, l'État s'intéresse particulièrement au secteur et à la filière, créant des services spécifiques, dans la continuité de l'ordonnance de 1681, loi fondamentale du littoral. L'administration maritime est dans toute la période l'interlocuteur principal des pêcheurs. Professionnels et administrateurs ont un langage commun, récurrent et unanime, la rhétorique de la surexploitation qui prétend expliquer les problèmes de l'activité par des pratiques néfastes de pêches épuisant la ressource et détruisant les fonds. Cette rhétorique est renforcée par les lacunes du savoir scientifique, l'ichtyologie s'intéressant à la taxonomie et à l'anatomie, pas à l'activité. Pourtant, quelques naturalistes redécouvrent vers 1850 la pisciculture et fondent l'expertise halieutique, chargée de remédier au mythique dépeuplement des eaux, jamais vérifié, tandis que débute l'industrialisation du secteur. Unanime et jamais remise en cause, la rhétorique a pourtant peu d'impacts sur l'activité elle-même. A Marseille, Cassis et la Ciotat, les prud'homies de patrons pêcheurs - toujours en vigueur - ont pouvoir sans appel de juger des conflits de pêches et organisent l'activité de manière très autonome. Elles ne sont pas remises en cause par ses membres et les pratiques ne suscitent aucune crainte, sauf en cas de conflits avec des pêcheurs extérieurs, où la rhétorique reprend toute sa place, les polémiques débouchant alors sur des impasses. Les conceptions dominantes sont assimilables à la "pensée sauvage", compréhensible pour une activité du rivage, territoire du flou et du mythe."
Thèse de doctorat, Histoire, Paris IV, 2000].
Résumé de la thèse :
"La pêche côtière regroupe les activités de capture des poissons de mer vendus frais au rivage. Très diversifiée et disséminée sur tout le littoral français, elle attire l'attention de l'état moderne pour des raisons d'abord stratégiques : le littoral, limes du pays, est une zone frontière à surveiller et contrôler, et surtout les pécheurs embarqués sont indispensables pour la marine. Après 1715, l'État s'intéresse particulièrement au secteur et à la filière, créant des services spécifiques, dans la continuité de l'ordonnance de 1681, loi fondamentale du littoral. L'administration maritime est dans toute la période l'interlocuteur principal des pêcheurs. Professionnels et administrateurs ont un langage commun, récurrent et unanime, la rhétorique de la surexploitation qui prétend expliquer les problèmes de l'activité par des pratiques néfastes de pêches épuisant la ressource et détruisant les fonds. Cette rhétorique est renforcée par les lacunes du savoir scientifique, l'ichtyologie s'intéressant à la taxonomie et à l'anatomie, pas à l'activité. Pourtant, quelques naturalistes redécouvrent vers 1850 la pisciculture et fondent l'expertise halieutique, chargée de remédier au mythique dépeuplement des eaux, jamais vérifié, tandis que débute l'industrialisation du secteur. Unanime et jamais remise en cause, la rhétorique a pourtant peu d'impacts sur l'activité elle-même. A Marseille, Cassis et la Ciotat, les prud'homies de patrons pêcheurs - toujours en vigueur - ont pouvoir sans appel de juger des conflits de pêches et organisent l'activité de manière très autonome. Elles ne sont pas remises en cause par ses membres et les pratiques ne suscitent aucune crainte, sauf en cas de conflits avec des pêcheurs extérieurs, où la rhétorique reprend toute sa place, les polémiques débouchant alors sur des impasses. Les conceptions dominantes sont assimilables à la "pensée sauvage", compréhensible pour une activité du rivage, territoire du flou et du mythe."
Auteur
PAVÉ, Marc
Année
2000
Type
Thèse
Mot-clé
Droit de la pêche
Pêche côtière
Littoral - Littoraux
Frontières et limites
Prud'hommies de pêche
XVIIIe, XIXe
Pêche côtière
Littoral - Littoraux
Frontières et limites
Prud'hommies de pêche
XVIIIe, XIXe