Conter le crime : le récit criminel et les histoires tragiques de Pierre Boaistuau à Jean-Pierre Camus (1599-1644). [Thèse, 2 volumes].
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Titre
Conter le crime : le récit criminel et les histoires tragiques de Pierre Boaistuau à Jean-Pierre Camus (1599-1644). [Thèse, 2 volumes].
Thèse de doctorat, Littérature et civilisation françaises, Paris X-Nanterre, 1997.
Résumé de la thèse :
Les "histoires tragiques" prétendent édifier le lecteur et répondre aux exigences de la contre-reforme, sans laisser d'ennoblir un récit bref longtemps tenu pour un simple divertissement. Cette affectation de sévérité conduit à privilégier les histoires ou la volonté coupable marginalise le rôle de la fortune. Mais, en se consacrant aux infractions criminelles, les nouvelles choisissent un évènement qui blesse d'abord l'autorité du prince. Car le droit séculier regarde le crime comme une perturbation de l'ordre social et cosmique de la monarchie : le sacré qu'il pollue est désormais référé à la souveraineté. L'étude interroge la réception de cette norme pénale en littérature, les relations entre les procédés de la fiction et les processus d'incrimination et d'affirmation de la loi pénale comme référence dominante. Or, en dépit d'apparences légalistes, l'histoire tragique engage avec celle-ci un dialogue critique. Même si le droit séculier y tient la première place, il s'y heurte fréquemment à d'autres constructions axiologiques : droit canon, coutumes, règles de l'honneur, lois non écrites. . . Un jeu de forces où il est difficile d'identifier une instance transcendante qui fixerait les critères de la justice. Il s'agit d'appréhender l'histoire tragique comme une narration à contre-temps : parce qu'elle fait droit à diverses survivances de la culture féodale, mais aussi parce qu'elle éprouve les modèles de légalité en vigueur en les confrontant les uns aux autres. Elle construit un univers où la norme séculiere peut se voir refuser le statut d'absolu, et être reconduite a sa relativité d'instrument de pouvoir. L'étude s'attache donc à mettre l'accent sur ces discordances entre des codes normatifs coexistants et à interroger les critères de leur hiérarchie politique et sociale. Aussi le débat qui n'est plus guère possible sur la scène publique se reforme-t-il dans les livres, témoins d'une activité judiciaire civile que l'on nommera un jour l'opinion publique.
Thèse de doctorat, Littérature et civilisation françaises, Paris X-Nanterre, 1997.
Résumé de la thèse :
Les "histoires tragiques" prétendent édifier le lecteur et répondre aux exigences de la contre-reforme, sans laisser d'ennoblir un récit bref longtemps tenu pour un simple divertissement. Cette affectation de sévérité conduit à privilégier les histoires ou la volonté coupable marginalise le rôle de la fortune. Mais, en se consacrant aux infractions criminelles, les nouvelles choisissent un évènement qui blesse d'abord l'autorité du prince. Car le droit séculier regarde le crime comme une perturbation de l'ordre social et cosmique de la monarchie : le sacré qu'il pollue est désormais référé à la souveraineté. L'étude interroge la réception de cette norme pénale en littérature, les relations entre les procédés de la fiction et les processus d'incrimination et d'affirmation de la loi pénale comme référence dominante. Or, en dépit d'apparences légalistes, l'histoire tragique engage avec celle-ci un dialogue critique. Même si le droit séculier y tient la première place, il s'y heurte fréquemment à d'autres constructions axiologiques : droit canon, coutumes, règles de l'honneur, lois non écrites. . . Un jeu de forces où il est difficile d'identifier une instance transcendante qui fixerait les critères de la justice. Il s'agit d'appréhender l'histoire tragique comme une narration à contre-temps : parce qu'elle fait droit à diverses survivances de la culture féodale, mais aussi parce qu'elle éprouve les modèles de légalité en vigueur en les confrontant les uns aux autres. Elle construit un univers où la norme séculiere peut se voir refuser le statut d'absolu, et être reconduite a sa relativité d'instrument de pouvoir. L'étude s'attache donc à mettre l'accent sur ces discordances entre des codes normatifs coexistants et à interroger les critères de leur hiérarchie politique et sociale. Aussi le débat qui n'est plus guère possible sur la scène publique se reforme-t-il dans les livres, témoins d'une activité judiciaire civile que l'on nommera un jour l'opinion publique.
Auteur
PECH, Thierry
Année
1997
Type
Thèse
Pages
691 ff.
Mot-clé
Crimes - Criminalité
Histoire de la littérature
Histoire de la justice
XVIe, XVIIe
Histoire de la littérature
Histoire de la justice
XVIe, XVIIe