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Dynamiques politiques, économiques et sociales dans la Corse médiévale : le Diocèse de Nebbio (XIe siècle – c. 1540). [Haute-Corse].

Contenu

Titre

Dynamiques politiques, économiques et sociales dans la Corse médiévale : le Diocèse de Nebbio (XIe siècle – c. 1540). [Haute-Corse].
Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Corte, 2014.
Résumé de la thèse :
Par la richesse de sa documentation, le diocèse de Nebbio nous offre un point d’observation de première importance sur la Corse du Moyen Âge. La place de l’institution épiscopale s’y perçoit particulièrement bien. Les évêques jouaient d’abord un rôle politique et administratif dans la mesure où ils gouvernaient la cité de Nebbio et collectaient des taxes sur le commerce maritime. En cela, ils avaient certainement capté à leur profit une part des pouvoirs de ban des comtes ou des marquis de Corse. Par ailleurs, entre la fin du XIe siècle et le courant du XIIe siècle, ils participaient à la réforme de l’Église sous l’égide du Saint-Siège, laquelle se traduisait par l’édification d’églises piévanes et de la cathédrale Santa Maria de Nebbio et par un effort de formation et de contrôle du clergé local. L’empreinte des évêques des XIIe-XIIIe siècles était d’autant plus forte sur leur diocèse que la plupart était d’origine corse. Cependant, un autre pouvoir s’affirmait au XIIIe siècle : les communautés. Elles s’organisaient selon trois degrés de juridiction. Leur mission consistait à rendre la justice et, par voie de conséquence, à résoudre les conflits. Autrement dit, les institutions communales jouaient un rôle social majeur car elles permettaient la coexistence pacifique de deux groupes sociaux qui s’étaient nettement différenciés au fil du temps : le popolo et les familles seigneuriales. Elles protégeaient, en outre, les biens de l’Église contre les usurpations des grands laïcs.Malgré tout, dans le cours du XIVe siècle, les équilibres sociaux étaient rompus. Il est vrai qu’un seigneur tel que Giovanninello de Loreta montraient des prétentions exorbitantes qui heurtaient les populaires. En sorte qu’en 1357-1358, tous les châteaux du Nebbio étaient détruits, cependant que les Avogari-Gentile se maintenaient dans leurs seigneuries de Nonza et de Canari, au prix de la concession de statuts d’inspiration communale. Les révoltes populaires amenaient aussi l’émergence d’un nouveau groupe social : les caporali. Ces notables se faisaient alors les hérauts du popolo mais, au fil du temps, ils s’en détachaient. Ils adoptaient au XVe siècle un style de vie aristocratique et violent tandis qu’ils prétendaient à un statut social privilégié. Au milieu du XVe siècle, les populaires du diocèse, excédés par les désordres et l’arbitraire générés par les aristocraties seigneuriales ou « caporalices », trouvaient à Saint-Florent un refuge. La cité devenait leur point de ralliement. Ils la développaient grâce aux privilèges que le pouvoir génois, bien implanté dans l’île à partir de la seconde moitié du XVe siècle, leur avait concédés. Cependant, la situation sociale du diocèse de Nebbio se tendait et se dégradait entre la fin du XVe siècle et les années 1540. La population connaissait alors une croissance importante, de sorte que le contrôle des ressources économiques entrainait une vive concurrence mais aussi de grands déséquilibres sociaux. De là, résultaient de nombreuses violences, dont beaucoup étaient le fait des caporali.

Auteur

BROC, Damien

Année

2014

Type

Thèse

Titre court

Diocèse de Nebbio
Histoire religieuse
Histoire politique
Histoire sociale
Histoire économique
Communautés d'habitants
Communautés rurale
Administration communale et municipale
Notables
Seigneurs - Seigneuries
Caporali
Évêques - Épiscopat
Corse
XIe, XIIe, XIIIe, XIVe, XVe, XVIe

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