La mariage des vassales.

Titre

Auteur

PETOT, Pierre

Résumé

Les historiens du droit, au début du XXe siècle, admettent aisément qu'il existe un mariage féodal, c'est-à-dire que le seigneur a le droit de marier ses vassales. Pour justifier cette affirmation, ils s'appuyent sur des documents provenant le plus souvent de la coutume anglaise ou de celle du royaume latin de Jérusalem. S'agit-il d'une pratique localisée à ces deux régions, ou d'un usage répandu dans l'Occident médiéval? L'étude des documents français permet de dégager trois grands axes.Dans les coutumes de l'Ouest, le seigneur peut marier ses vassales, mais uniquement si elles sont orphelines: encore lui faut-il obtenir l'assentiment des parents de la jeune fille. Quelques usages locaux permettent au seigneur et au roi de marier les jeunes filles et les veuves. Cette prérogative, sans doute dictée par des considérations fiscales, sera abolie et, par ailleurs, ne concerne pas seulement les vassales. Enfin, à partir du règne de Philippe Auguste, les rois de France surveillent le mariage des héritières des grands fiefs. Cette pratique ne découle pas d'une coutume féodale, mais de considérations politiques.
On peut donc dire, en conclusion, que l'existence d'un mariage féodal est très douteuse en France.