Les justices de l'Invisible.
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Titre
Les justices de l'Invisible.
4° de couverture :
« Planète en danger », « Sauver la Nature », telles pourraient être les
devises de notre monde moderne. Mais cette Nature, objet de notre
inquiétude, est celle des biologistes, des sciences naturelles, une nature
mise en fiche, et, croit-on, ordonnée, organisée, en fait, désenchantée.
Depuis déjà longtemps, dans nos sociétés occidentales, prévaut le
dogme de la Raison, ou s’impose - ou prétend s’imposer - la mesure
qui appréhende les choses, les actes et finalement se saisit de l’homme.
L’hybris n’est plus, non plus que les dieux jaloux, ni même l’égarement
des sens.
Le Droit s’est fait système, phénomène total, qui modèle la pensée, capture le fait de l’homme, celui de l’animal, jusqu’à celui des choses. Le jugement est application de la norme, produit du syllogisme. La justice tranche, résout, rationnellement.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Il fut un temps où l’homme s’imaginait
procéder de la Nature, où l’homme et l’animal se confondaient dans un
même genre, où partout se repérait la trace de l’invisible. Nul mur, nulle
limite ne structurait ni le temps, ni les lieux, ni les choses. C’était un temps déraisonnable où les morts côtoyaient les vivants et où l’homme pouvait parfois se penser animal, voire chose. La norme était là, obsédante mais cette norme, loin d’être comme un œil lointain, était familière, répétée, comme le Dit des Vrais Hommes.
Dès lors, s’impose la conviction que rien ne relève du hasard, que
toute action procède d’une cause déclenchée par une des puissances de la surnature. La justice passe par la manipulation du divin. Il faut interroger les puissances, et pour cela, entreprendre le grand voyage qui conduit au dépassement de soi, exécuter les rituels de divination, exiger le serment, imposer les épreuves corporelles pour identifier le coupable.
C’est à une réflexion tant historique qu’anthropologique que convie
le Centre d’Histoire et d’Anthropologie du Droit, car l’histoire du droit doit se nourrir de l’anthropologie autant que l’anthropologie méditer les leçons du passé. Il s’agit de tenter de comprendre quels sont les éléments constitutifs de l’ordalie, du jugement de Dieu, du jugement des ancêtres, de celui des esprits...
4° de couverture :
« Planète en danger », « Sauver la Nature », telles pourraient être les
devises de notre monde moderne. Mais cette Nature, objet de notre
inquiétude, est celle des biologistes, des sciences naturelles, une nature
mise en fiche, et, croit-on, ordonnée, organisée, en fait, désenchantée.
Depuis déjà longtemps, dans nos sociétés occidentales, prévaut le
dogme de la Raison, ou s’impose - ou prétend s’imposer - la mesure
qui appréhende les choses, les actes et finalement se saisit de l’homme.
L’hybris n’est plus, non plus que les dieux jaloux, ni même l’égarement
des sens.
Le Droit s’est fait système, phénomène total, qui modèle la pensée, capture le fait de l’homme, celui de l’animal, jusqu’à celui des choses. Le jugement est application de la norme, produit du syllogisme. La justice tranche, résout, rationnellement.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Il fut un temps où l’homme s’imaginait
procéder de la Nature, où l’homme et l’animal se confondaient dans un
même genre, où partout se repérait la trace de l’invisible. Nul mur, nulle
limite ne structurait ni le temps, ni les lieux, ni les choses. C’était un temps déraisonnable où les morts côtoyaient les vivants et où l’homme pouvait parfois se penser animal, voire chose. La norme était là, obsédante mais cette norme, loin d’être comme un œil lointain, était familière, répétée, comme le Dit des Vrais Hommes.
Dès lors, s’impose la conviction que rien ne relève du hasard, que
toute action procède d’une cause déclenchée par une des puissances de la surnature. La justice passe par la manipulation du divin. Il faut interroger les puissances, et pour cela, entreprendre le grand voyage qui conduit au dépassement de soi, exécuter les rituels de divination, exiger le serment, imposer les épreuves corporelles pour identifier le coupable.
C’est à une réflexion tant historique qu’anthropologique que convie
le Centre d’Histoire et d’Anthropologie du Droit, car l’histoire du droit doit se nourrir de l’anthropologie autant que l’anthropologie méditer les leçons du passé. Il s’agit de tenter de comprendre quels sont les éléments constitutifs de l’ordalie, du jugement de Dieu, du jugement des ancêtres, de celui des esprits...
Auteur
VERDIER, Raymond
KALNOKY, Nathalie
KERNEIS, Soazick
KALNOKY, Nathalie
KERNEIS, Soazick
Editeur
Paris, L'Harmattan (Collection <i>Droit et Culture</i>).
Année
2013
Pages
486 p.
ISBN
9782343004372
Mot-clé
Histoire de la justice
Anthropologie juridique - Anthropologie du droit
Ordalies
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