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Le bureau de bienfaisance de Rennes (1919-1953) : genre, inégalités et aide sociale. [Ille-et-Vilaine].

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Titre

Le bureau de bienfaisance de Rennes (1919-1953) : genre, inégalités et aide sociale. [Ille-et-Vilaine].
Mémoire de master, Histoire, Rennes 2 (2017).
Présentation du mémoire :
Ce mémoire a pour objet la place des femmes dans un bureau de bienfaisance, institution d’aide aux pauvres d’essence communale mais reposant en partie sur le travail de la congrégation de St Vincent de Paul. Employées ou administratrices du bureau, orphelines ou mères pauvres demandant des secours, religieuses ou donatrices, toutes ces femmes jouent un rôle majeur dans le fonctionnement de l’oeuvre. Ce travail s’appuie sur l’exploitation des registres de délibérations du bureau, donc sur le résumé des séances de la commission contenant les décisions prises, les votes, les copies de lettres envoyées au préfet, les rapports de l’ordonnateur etc. Ces registres sont riches en informations sur les rapports qu’entretenait le bureau avec d’autres organismes de bienfaisance et de santé, ou avec la préfecture et le ministère. Ils offrent aussi divers renseignements sur le fonctionnement du bureau et sur les personnes contribuant à sa bonne marche mais extérieures à la commission, comme la directrice de l’orphelinat ou les médecins. Entre la fin de la Première Guerre mondiale et les années 1950, le bureau de bienfaisance connaît successivement des périodes de crise, de prospérité et de doute ; l’État-providence est en plein essor, au détriment parfois des œuvres de bienfaisance dont les méthodes apparaissent progressivement comme désuètes. D’ailleurs, en 1953, les bureaux de bienfaisance périclitent, remplacés par les bureaux d’aide sociale dont les prérogatives sont plus larges et le rôle médical accru. À ces réflexions sur le déclin plus ou moins visible de l’institution se mêlent d’autres questionnements sur les mutations de la pauvreté, des pauvres, de leurs représentations et des moyens de leur venir en aide. Ces notions et évolutions sont intimement liées au concept de domination. En effet, au sein de la communauté qui fréquente le bureau (constituée des indigent.e.s, des administrateurs.trices qui prennent des décisions et ont des responsabilités, des religieuses qui accomplissent souvent les tâches ingrates, des employé.e.s et des donateurs.trices) des hiérarchies et des rapports de pouvoir plus insidieux sont observables. Le concept de domination s’adapte bien à ce sujet qui s’applique à un espace restreint avec un nombre d’acteurs relativement stable mais sur une longue période et avec une variété d’acteurs placés dans des « catégories » (sociales, genrées ou autre) nombreuses, pouvant parfois elles-mêmes être divisées ou se recouper. Se confronter à l’aide aux pauvres et à la place des femmes dans ce processus revient à travailler sur deux groupes dominés, même si les frontières sont multiples, mouvantes et imprécises (par exemple les femmes administratrices sont à la fois dominées par leurs collègues masculins et dominantes vis-à-vis des plus démunis qui s’adressent au bureau). La réflexion sur ce sujet s’élabore en quatre étapes chronologiques. La première concerne les années 1920 durant lesquelles la domination était très importante, le bureau fonctionnant essentiellement grâce au travail et au dévouement des employées ou religieuses alors que les notables masculins de la commission administrative géraient l’institution du haut de la hiérarchie, n’offrant guère de reconnaissance à celles qui contribuaient à la prospérité du bureau. Pour eux, elles n’étaient que de simples rouages et les pauvres secourus étaient méprisés, dans une société traversée par des courants natalistes et hygiénistes souvent perçus comme moralisateurs. À partir de la fin des années 1920, les dominé.e.s semblent mieux considéré.e.s, les premières administratrices entrent en fonction et font entendre leurs voix au sein de la commission, et les pauvres ne sont plus aussi mésestimés, puisque davantage perçus comme des victimes de la crise des années 1930 qu’associés à la paresse et à la débauche. Mais l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale freine cette dynamique, le bureau se concentrant sur les moyens de survivre et de faire face à de nombreuses perturbations, engendrées par cette situation hors du commun. Finalement, ce n’est qu’à partir de 1945 que les rapports de domination s’estompent légèrement : la commission se féminise et le bureau cherche à s’ouvrir et à se moderniser, incité par les nouvelles politiques sociales et les réflexions sur la pauvreté, et tourmenté par l’éventualité d’un déclin dû à des aides inadaptées à la société d’après-guerre. Le portrait des femmes travaillant dans le secteur social est rarement lié aux notions d’avancée ou de conquête pour elles. Il est plutôt associé à des représentations du féminin peu gratifiantes et guère novatrices dans lesquelles elles offrent de l’aide aux faibles et véhiculent une image de douceur, de patience et de sacrifice de soi. Cependant, l’étude de leurs parcours dans ce domaine permet de mettre au jour des terrains de conquête réels des femmes à travers l’analyse de petites ou grandes dominations qui s’affirment ou s’effacent au fil des années.

Edition

Archives municipales (Rennes) - R2-563
Bibliothèque François-Lebrun (Rennes 2) - MH 3745

Auteur

MOAL, Marie

Année

2017

Type

Mémoire

Pages

256 p.

Mot-clé

Rennes (Ille-et-Vilaine)
Villes - Villages
Bretagne
Bureaux de bienfaisance
Condition de la femme
Pauvres - Pauvreté
Assistance publique
Assistance privée
Conférence et Société Saint-Vincent-de-Paul

URL

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01583855
https://memhouest.nakalona.fr/items/show/31737

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