Journaux et journalistes au temps du fascisme : Turin 1929-1940. [Italie]. [Thèse].
Item
Titre
Journaux et journalistes au temps du fascisme : Turin 1929-1940. [Italie]. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire contemporaine, Lyon II, 2015].
Résumé de la thèse :
Cette thèse a pour objectif d'étudier le monde journalistique turinois sous le régime fasciste, et en particulier lors de la deuxième décennie du régime. Cette période, coïncidant avec la montée et la consolidation du consensus (1929-1936) avant une remise en question progressive (1936-1940), est pour le journalisme italien celle de l'instauration progressive du contrôle de la profession par le régime. La répression, puis la mise au pas de la presse nationale et régionale, la création de structures de contrôle, particulièrement avec le Syndicat national fasciste des journalistes et son albo ou le ministère de la Culture populaire, l'uniformisation et l’institutionnalisation de la presse, notamment pour des usages propagandistes, bouleversent le monde journalistique et ses acteurs. Il s'agit dès lors de se focaliser sur les parcours collectifs et individuels de ces journalistes, en prenant comme laboratoire d'étude la ville de Turin. Les influences politiques, sociales et culturelles font en effet de cette ville un lieu particulier pour le fascisme, difficile à « normaliser ». Turin possède par ailleurs deux des plus importants journaux du pays (la Gazzetta del Popolo et La Stampa). L'étude prosopographique des 278 journalistes identifiés permet de mettre en perspective des caractéristiques sociales particulières, notamment en terme d'origine géographique ou de niveau d'instruction. De même, en s’intéressant aux liens avec le monde politique local et national, elle éclaire les frontières mouvantes entre politique et journalisme et permet de replacer la question du journalisme dans le cadre plus large du régime fasciste et particulièrement de ses ambiguïtés, entre contrôle, surveillance et répression d'un côté et les limites du totalitarisme de l'autre. L'étude prosopographique met également en évidence une continuité certaine, en terme de rédacteurs, entre le journalisme de l'époque libérale et celui de l'époque fasciste, remettant en question l'image d'une « épuration » sévère et totale de la profession. Dès lors, la question de la place nouvelle génération de journalistes, formés techniquement et imprégnés d'idéologie fasciste et dont la création était chère à certains hiérarques fascistes, Ermanno Amicucci en tête, prend tout son sens. Enfin, la seconde partie de la thèse s’intéresse à quelques parcours singuliers et itinéraires comparés, permettant d’illustrer une partie de la diversité des attitudes des journalistes turinois confrontés au régime fasciste et à sa volonté d'instituer un « nouveau modèle de journalisme ». Ces parcours se proposent ainsi d'éclairer plus spécifiquement certains aspects centraux de l'univers journalistique durant le régime, abordant notamment l'épuration des années 1927-1931 (avec par exemple Gino Pestelli, Leo Galetto ou Santi Savarino), les liens avec le monde politique local (Angelo Appiotti, Leo Rea) ou même la question des lois raciales (Deodato Foà). Entre relative résistance et renoncement, entre acceptation et tractations, entre illusions et pragmatisme, ces trajectoires biographiques mettent alors au jour des postures diverses dont les croisements, les stratégies, les contenus s'insèrent dans un cadre bien plus large, celui du <i>ventennio</i> fasciste et de ses tragédies.
[Thèse de doctorat, Histoire contemporaine, Lyon II, 2015].
Résumé de la thèse :
Cette thèse a pour objectif d'étudier le monde journalistique turinois sous le régime fasciste, et en particulier lors de la deuxième décennie du régime. Cette période, coïncidant avec la montée et la consolidation du consensus (1929-1936) avant une remise en question progressive (1936-1940), est pour le journalisme italien celle de l'instauration progressive du contrôle de la profession par le régime. La répression, puis la mise au pas de la presse nationale et régionale, la création de structures de contrôle, particulièrement avec le Syndicat national fasciste des journalistes et son albo ou le ministère de la Culture populaire, l'uniformisation et l’institutionnalisation de la presse, notamment pour des usages propagandistes, bouleversent le monde journalistique et ses acteurs. Il s'agit dès lors de se focaliser sur les parcours collectifs et individuels de ces journalistes, en prenant comme laboratoire d'étude la ville de Turin. Les influences politiques, sociales et culturelles font en effet de cette ville un lieu particulier pour le fascisme, difficile à « normaliser ». Turin possède par ailleurs deux des plus importants journaux du pays (la Gazzetta del Popolo et La Stampa). L'étude prosopographique des 278 journalistes identifiés permet de mettre en perspective des caractéristiques sociales particulières, notamment en terme d'origine géographique ou de niveau d'instruction. De même, en s’intéressant aux liens avec le monde politique local et national, elle éclaire les frontières mouvantes entre politique et journalisme et permet de replacer la question du journalisme dans le cadre plus large du régime fasciste et particulièrement de ses ambiguïtés, entre contrôle, surveillance et répression d'un côté et les limites du totalitarisme de l'autre. L'étude prosopographique met également en évidence une continuité certaine, en terme de rédacteurs, entre le journalisme de l'époque libérale et celui de l'époque fasciste, remettant en question l'image d'une « épuration » sévère et totale de la profession. Dès lors, la question de la place nouvelle génération de journalistes, formés techniquement et imprégnés d'idéologie fasciste et dont la création était chère à certains hiérarques fascistes, Ermanno Amicucci en tête, prend tout son sens. Enfin, la seconde partie de la thèse s’intéresse à quelques parcours singuliers et itinéraires comparés, permettant d’illustrer une partie de la diversité des attitudes des journalistes turinois confrontés au régime fasciste et à sa volonté d'instituer un « nouveau modèle de journalisme ». Ces parcours se proposent ainsi d'éclairer plus spécifiquement certains aspects centraux de l'univers journalistique durant le régime, abordant notamment l'épuration des années 1927-1931 (avec par exemple Gino Pestelli, Leo Galetto ou Santi Savarino), les liens avec le monde politique local (Angelo Appiotti, Leo Rea) ou même la question des lois raciales (Deodato Foà). Entre relative résistance et renoncement, entre acceptation et tractations, entre illusions et pragmatisme, ces trajectoires biographiques mettent alors au jour des postures diverses dont les croisements, les stratégies, les contenus s'insèrent dans un cadre bien plus large, celui du <i>ventennio</i> fasciste et de ses tragédies.
Auteur
CUXAC, Mario
Année
2015
Type
Thèse
Mot-clé
Presse - Médias
Journalisme - Journalistes
Fascisme
Turin (Italie)
Villes - Villages
Histoire culturelle
Histoire politique
Histoire sociale
Propagande
Prosopographie
XXe
Journalisme - Journalistes
Fascisme
Turin (Italie)
Villes - Villages
Histoire culturelle
Histoire politique
Histoire sociale
Propagande
Prosopographie
XXe