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L’érémitisme dans les diocèses champenois et lorrains (fin XVIe- courant XIXe siècle). [Thèse].

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Titre

L’érémitisme dans les diocèses champenois et lorrains (fin XVIe- courant XIXe siècle). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire moderne et contemporaine, Lyon II, 2013].
Résumé de la thèse :
L’ermite est celui qui se retire du monde pour rencontrer Dieu. Le phénomène accompagne l’Église tout au long de son histoire. En Champagne et en Lorraine, l’anachorétisme apparaît particulièrement dynamique à trois époques : fin Ve siècle-fin VIIe siècle, fin Xe-XIIe siècle et fin XVIe-fin XVIIe siècle. Cette dernière ère constitue l’âge d’or du mouvement. Les raisons du renouveau de l’érémitisme dans la seconde moitié du XVIe siècle sont multiples. Toutefois, la production littéraire du temps fait l’apologie de la solitude. Le succès de courants spirituels (<i>dévotio moderna</i> et spiritualité espagnole) favorables à la solitude est réel. Les facteurs conjoncturels favorisent le phénomène. Les guerres de Religion, la Ligue conduisent au désir de rompre avec un monde de brutalité. Intervient également l’état du clergé régulier. Dirigé vers la pastorale ou pas encore réformé il ne satisfait pas ceux recherchant la solitude, d’autant que les règles monastiques constituent pour certains un cadre par trop rigide. Enfin, par leur aura, quelques ermites suscitent des vocations. Au XVIIe et au début du XVIIIe siècle, la littérature et les arts diffusent une image positive de l’ermite. Mais il s’agit d’un ermite ancien ou lointain. L’ermite contemporain subit des critiques, la première d’entre elle étant une indépendance d’état et d’esprit malvenue dans une société d’ordre. En conséquence, l’encadrement des solitaires dans les premières décennies du XVIIe siècle prend la forme extrêmement originale de congrégations diocésaines d’ermites à Langres (1623) et Toul (1655 et 1676). Les 410 ermitages répertoriés en Lorraine et en Champagne à l’aube du XVIIIe siècle montrent le succès de l’érémitisme. Mais le résultat n’est pas homogène dans l’espace. L’érémitisme est surtout présent et actif dans les diocèses de Toul, de Metz et de Langres. Les diocèses de Verdun, Reims et surtout Châlons et Troyes s’avèrent nettement moins touchés. Là influent les particularismes locaux : l’importance du protestantisme et du jansénisme dans ces diocèses crée une concurrence spirituelle défavorable à l’érémitisme et la personnalité de l’évêque, lorsqu’il n’est pas favorable aux ermites, tel Le Tellier à Reims prend tout son poids. L’étude des ermitages dans la géographie du sacré ébranle le mythe de l’ermitage loin de tout. L’ermite, issu le plus souvent des catégories sociales moyennes ou inférieures, a un itinéraire de vie parfois complexe (veuvage, pauvreté). Sa spiritualité, souvent commune à celle du peuple chrétien, s’avère parfois exceptionnelle et il est alors vu comme un saint. La décennie 1670 marque nettement le début d’une ère défavorable aux ermites. L’archevêque de Reims puis les évêques de Metz et de Verdun interdisent toute vie érémitique dans leurs diocèses. Les Lumières moquent les ermites dans leurs forêts. Pourtant, leur qualité est établie. L’érémitisme décline au XVIIIe siècle et disparaît quasiment durant la Révolution. Les ermites sont expulsés et les ermitages saisis puis vendus. Quelques ermites sont encore avérés au XIXe siècle. Souvent l’ermitage est détruit après la mort du dernier ermite et ne subsiste que la chapelle. L’érémitisme disparait physiquement pendant que la littérature et l’art perpétuent un ermite imaginaire.

Auteur

MASSON, Philippe

Année

2013

Type

Thèse

Mot-clé

Ermites - Érémitisme - Ermitages
Anachorètes
Solitude
Champagne
Lorraine
Vie religieuse
Vie spirituelle
XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe

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