Les tentatives de réformes politiques de la monarchie française au XVIIIe siècle : les réformes Maupeou (1771-1774) et Lamoignon (1788). Essai sur la culture politique en France à la fin de l'Ancien Régime. [Thèse].
Item
Titre
Les tentatives de réformes politiques de la monarchie française au XVIIIe siècle : les réformes Maupeou (1771-1774) et Lamoignon (1788). Essai sur la culture politique en France à la fin de l'Ancien Régime. [Thèse].
[René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou (1714-1792) ; Chrétien-François de Lamoignon (1735-1789)].
[Thèse de doctorat, Histoire et civilisation, École pratique des Hautes-Études, 2021]
Résumé de la thèse :
Cette thèse étudie les tentatives de réformes politiques de la monarchie française à la fin de l’Ancien Régime à partir des réformes du chancelier Maupeou (1771-1774) et du garde des sceaux Lamoignon (1788), que l’historiographie a pu qualifier de réformes judiciaires. Ces dernières provoquèrent deux crises majeures et d’importants débats sur la question du pouvoir politique et de la souveraineté entre les partisans du pouvoir royal et ceux des parlements. Notre hypothèse de départ en étudiant ensemble ces deux réformes est de les concevoir, derrière leur étiquette judiciaire, comme des réformes au contenu et aux finalités politiques.Ce travail montre, qu’à côté des nombreuses réformes entreprises par le gouvernement royal durant tout le XVIIIe siècle (réformes fiscales, financières, économiques…), ces deux réformes constituent avec les projets d’assemblées municipales et provinciales de Turgot (1774-1776) puis de Necker (1781), le volet politique de l’entreprise réformatrice de la monarchie au siècle des Lumières. Les réformes Maupeou, Lamoignon, Turgot et Necker sont, sous des formes différentes, les réponses du pouvoir royal à la crise politique profonde que traversait la monarchie au cours du XVIIIIe siècle, caractérisée par la contestation parlementaire répétée des mesures ministérielles. Les réformes politico-judiciaires de Maupeou et Lamoignon sont la réponse autoritaire et absolutiste du pouvoir royal à cette crise politique et idéologique alors que les réformes administratives de Turgot puis de Necker, visant à créer des assemblées représentatives, constituent la stratégie plus douce et libérale pour remédier à l’usure de l’absolutisme et régénérer la monarchie absolue en l’adaptant aux mentalités du temps.Cette étude montre également que les crises provoquées par les réformes politico-judiciaires de Maupeou et Lamoignon sont tout à la fois des révélateurs de la désaffection pour le modèle de la monarchie absolue en France et un catalyseur accentuant le désir d’un pouvoir moins autocratique et d’une monarchie constitutionnelle et représentative, respectueuse des droits de la nation. Elles furent ainsi un moment majeur de maturation des idées hostiles au pouvoir absolu, de cristallisation de l’idée de « nation » et d’éducation politique d’un large public.Cette thèse vise également, au-delà de l’étude de ces tentatives de réformes politiques, à étudier les cultures politiques dominantes qui se révèlent durant les débats profonds provoqués par les deux réformes judiciaires de Maupeou et de Lamoignon (culture absolutiste du pouvoir royal, culture parlementaro-aristocratique des parlements, culture plus libérale des milieux philosophiques, puis du courant national). Elle constitue une étude d’histoire politique, mais aussi d’histoire des idées et des mentalités politiques en France à la fin de l’Ancien Régime.Par son étude des différentes représentations idéologiques de chaque camp opposé, gouvernement royal et parlements, ce travail est plus globalement une réflexion sur la crise et la déliquescence de l’idéologie du pouvoir absolu qui déboucha sur la chute de la monarchie absolue. Les crises produites par ces réformes furent en effet l’occasion de débattre des idées de contrat social, de souveraineté nationale, de constitution, de limites au pouvoir absolu, de droits de la nation, de liberté, de corps politiques représentatifs, et montrent ainsi la recherche d’une nouvelle légitimité politique. Cette étude ouvre ainsi un questionnement sur les origines idéologiques de la Révolution française et soutient que ces deux moments de crises engendrées par les réformes politico-judiciaires et leur échec sont des moments fondamentaux pour la compréhension des événements révolutionnaires de 1789. Elle montre en effet l’incapacité de la monarchie absolue à la fin de l’Ancien Régime à se réformer politiquement et à recréer un nouveau consensus en restant figée sur ses dogmes absolutistes.
[René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou (1714-1792) ; Chrétien-François de Lamoignon (1735-1789)].
[Thèse de doctorat, Histoire et civilisation, École pratique des Hautes-Études, 2021]
Résumé de la thèse :
Cette thèse étudie les tentatives de réformes politiques de la monarchie française à la fin de l’Ancien Régime à partir des réformes du chancelier Maupeou (1771-1774) et du garde des sceaux Lamoignon (1788), que l’historiographie a pu qualifier de réformes judiciaires. Ces dernières provoquèrent deux crises majeures et d’importants débats sur la question du pouvoir politique et de la souveraineté entre les partisans du pouvoir royal et ceux des parlements. Notre hypothèse de départ en étudiant ensemble ces deux réformes est de les concevoir, derrière leur étiquette judiciaire, comme des réformes au contenu et aux finalités politiques.Ce travail montre, qu’à côté des nombreuses réformes entreprises par le gouvernement royal durant tout le XVIIIe siècle (réformes fiscales, financières, économiques…), ces deux réformes constituent avec les projets d’assemblées municipales et provinciales de Turgot (1774-1776) puis de Necker (1781), le volet politique de l’entreprise réformatrice de la monarchie au siècle des Lumières. Les réformes Maupeou, Lamoignon, Turgot et Necker sont, sous des formes différentes, les réponses du pouvoir royal à la crise politique profonde que traversait la monarchie au cours du XVIIIIe siècle, caractérisée par la contestation parlementaire répétée des mesures ministérielles. Les réformes politico-judiciaires de Maupeou et Lamoignon sont la réponse autoritaire et absolutiste du pouvoir royal à cette crise politique et idéologique alors que les réformes administratives de Turgot puis de Necker, visant à créer des assemblées représentatives, constituent la stratégie plus douce et libérale pour remédier à l’usure de l’absolutisme et régénérer la monarchie absolue en l’adaptant aux mentalités du temps.Cette étude montre également que les crises provoquées par les réformes politico-judiciaires de Maupeou et Lamoignon sont tout à la fois des révélateurs de la désaffection pour le modèle de la monarchie absolue en France et un catalyseur accentuant le désir d’un pouvoir moins autocratique et d’une monarchie constitutionnelle et représentative, respectueuse des droits de la nation. Elles furent ainsi un moment majeur de maturation des idées hostiles au pouvoir absolu, de cristallisation de l’idée de « nation » et d’éducation politique d’un large public.Cette thèse vise également, au-delà de l’étude de ces tentatives de réformes politiques, à étudier les cultures politiques dominantes qui se révèlent durant les débats profonds provoqués par les deux réformes judiciaires de Maupeou et de Lamoignon (culture absolutiste du pouvoir royal, culture parlementaro-aristocratique des parlements, culture plus libérale des milieux philosophiques, puis du courant national). Elle constitue une étude d’histoire politique, mais aussi d’histoire des idées et des mentalités politiques en France à la fin de l’Ancien Régime.Par son étude des différentes représentations idéologiques de chaque camp opposé, gouvernement royal et parlements, ce travail est plus globalement une réflexion sur la crise et la déliquescence de l’idéologie du pouvoir absolu qui déboucha sur la chute de la monarchie absolue. Les crises produites par ces réformes furent en effet l’occasion de débattre des idées de contrat social, de souveraineté nationale, de constitution, de limites au pouvoir absolu, de droits de la nation, de liberté, de corps politiques représentatifs, et montrent ainsi la recherche d’une nouvelle légitimité politique. Cette étude ouvre ainsi un questionnement sur les origines idéologiques de la Révolution française et soutient que ces deux moments de crises engendrées par les réformes politico-judiciaires et leur échec sont des moments fondamentaux pour la compréhension des événements révolutionnaires de 1789. Elle montre en effet l’incapacité de la monarchie absolue à la fin de l’Ancien Régime à se réformer politiquement et à recréer un nouveau consensus en restant figée sur ses dogmes absolutistes.
Auteur
VIGUIER, Éric
Année
2021
Type
Thèse
Mot-clé
Absolutisme - Monarchie absolue
Réformes politiques
Réformes judiciaires
Cultures politiques
René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou
Chrétien-François de Lamoignon
Administration publique
Chancellerie - Chanceliers
Gardes des sceaux
Opposition parlementaire (Ancien Régime)
Jacques Turgot
Jacques Necker
Histoire des idées politiques
XVIIIe
Réformes politiques
Réformes judiciaires
Cultures politiques
René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou
Chrétien-François de Lamoignon
Administration publique
Chancellerie - Chanceliers
Gardes des sceaux
Opposition parlementaire (Ancien Régime)
Jacques Turgot
Jacques Necker
Histoire des idées politiques
XVIIIe