L'État aux champs : l'administration de justice rurale au Chili (1824-1875). [Thèse].
Item
Titre
L'État aux champs : l'administration de justice rurale au Chili (1824-1875). [Thèse].
Thèse de doctorat, Histoire, Paris I-Santiago-du-Chili, 2019
Résumé de la thèse :
Au Chili, au XIXe siècle, les inspecteurs et les sous-délégués étaient les fonctionnaires qui rendaient justice aux plus bas échelons, à savoir respectivement dans les districts et les sous-délégations qui composaient la République. Ils étaient nommés par le gouverneur du département parmi les hommes sachant lire et écrire et dotés d’une certaine indépendance économique et d’une bonne réputation sociale. L’immense majorité n’avait aucune formation en droit ni même de connaissances juridiques : il s’agissait de juges "legos", en opposition aux avocats des universités, les "letrados". Ils instruisaient, uniquement à l’oral, des procès de montant minime et mineur ainsi que, dans le cas des sous-délégués, des affaires criminelles légères ; en d’autres termes, les procès les plus courants et les plus nombreux. En outre, ils assumaient des prérogatives administratives et policières larges, cumul unique de fonctions qui les rendaient responsables de l’ordre public dans leur circonscription. Tout ceci, sans aucune rémunération ni gratification de la part de l’État : il s’agissait en effet de charges honorifiques, assumées gratuitement. [...] Au regard de ces évolutions, la figure administrative du juge de campagne semble être « à contre-courant », ce que n’ont pas manqué de remarquer les juristes éclairés de l’époque. Dès lors, cette thèse s’interroge sur la permanence de ce fonctionnaire pendant toute la période étudiée entre le Règlement d’administration de justice de 1824 et la Loi d’Organisation et d’attribution des Tribunaux de 1875. Elle cherche également à comprendre le sens et le poids de cette fonction, à rendre compte de son activité et des conditions dans lesquelles elle s’exerçait, à imaginer son efficacité et son acceptation au sein de la communauté, autant d’éléments qui peuvent contribuer à sa longévité. Deux terrains d’études ont été privilégiés pour leur valeur représentative de différents types de campagnes chiliennes : le département de Curicó, vallée d’agriculture commerciale et d’exportation traditionnelle, et le département de Copiapó, désert minier inséré dans l’économie capitaliste. [...] Certaines de ces sources sont inédites, en particulier, les rapports de visites judiciaires, les affaires judiciaires, les correspondances administratives qui permettent de rendre aux juges de campagne leur « visage humain ». En somme, elles aident à comprendre comment se fit la construction de l’État dans les campagnes, depuis l’angle de vue de ces dernières.
Thèse de doctorat, Histoire, Paris I-Santiago-du-Chili, 2019
Résumé de la thèse :
Au Chili, au XIXe siècle, les inspecteurs et les sous-délégués étaient les fonctionnaires qui rendaient justice aux plus bas échelons, à savoir respectivement dans les districts et les sous-délégations qui composaient la République. Ils étaient nommés par le gouverneur du département parmi les hommes sachant lire et écrire et dotés d’une certaine indépendance économique et d’une bonne réputation sociale. L’immense majorité n’avait aucune formation en droit ni même de connaissances juridiques : il s’agissait de juges "legos", en opposition aux avocats des universités, les "letrados". Ils instruisaient, uniquement à l’oral, des procès de montant minime et mineur ainsi que, dans le cas des sous-délégués, des affaires criminelles légères ; en d’autres termes, les procès les plus courants et les plus nombreux. En outre, ils assumaient des prérogatives administratives et policières larges, cumul unique de fonctions qui les rendaient responsables de l’ordre public dans leur circonscription. Tout ceci, sans aucune rémunération ni gratification de la part de l’État : il s’agissait en effet de charges honorifiques, assumées gratuitement. [...] Au regard de ces évolutions, la figure administrative du juge de campagne semble être « à contre-courant », ce que n’ont pas manqué de remarquer les juristes éclairés de l’époque. Dès lors, cette thèse s’interroge sur la permanence de ce fonctionnaire pendant toute la période étudiée entre le Règlement d’administration de justice de 1824 et la Loi d’Organisation et d’attribution des Tribunaux de 1875. Elle cherche également à comprendre le sens et le poids de cette fonction, à rendre compte de son activité et des conditions dans lesquelles elle s’exerçait, à imaginer son efficacité et son acceptation au sein de la communauté, autant d’éléments qui peuvent contribuer à sa longévité. Deux terrains d’études ont été privilégiés pour leur valeur représentative de différents types de campagnes chiliennes : le département de Curicó, vallée d’agriculture commerciale et d’exportation traditionnelle, et le département de Copiapó, désert minier inséré dans l’économie capitaliste. [...] Certaines de ces sources sont inédites, en particulier, les rapports de visites judiciaires, les affaires judiciaires, les correspondances administratives qui permettent de rendre aux juges de campagne leur « visage humain ». En somme, elles aident à comprendre comment se fit la construction de l’État dans les campagnes, depuis l’angle de vue de ces dernières.
Auteur
BILOT, Pauline
Année
2019
Type
Thèse
Mot-clé
Histoire de la justice
Histoire rurale
Justice civile
Justice pénale
Maintien de l'ordre
Chili
XIXe
Histoire rurale
Justice civile
Justice pénale
Maintien de l'ordre
Chili
XIXe