Noël le 15 décembre : la réception du calendrier grégorien en France (1582)
Contenu
Titre
Noël le 15 décembre : la réception du calendrier grégorien en France (1582)
Edition
In : Marie-Clotilde-HUBERT (études réunies par), <i>Construire le temps : normes et usages chronologiques à l’époque moderne et contemporaine</i>. [Recueil d’articles]. <i>Bibliothèque de l’École des chartes</i>, 1999, n° 157-2, p. 337-508.
Auteur
DELATOUR, Jérôme
Résumé
Résumé de l'article :
Par la bulle <i>Inter gravissimas</i> du 24 février 1582, le pape Grégoire institua le calendrier actuel, dit calendrier grégorien. Celui-ci devait entrer en vigueur le octobre 1582 qui serait compté le 15 pour rattraper le retard du calendrier sur l'année solaire. Seuls l'Italie, l'Espagne et le Portugal suivirent à la lettre les prescriptions du Saint-Siège. La France attendit le 9 décembre pour opérer la réforme et faire suivre ce jour du 20, en vertu d'une ordonnance royale du 3 novembre 1582 ; les évêques durent aménager les fêtes de l'Avent. Fâché de ce retard, Henri III sanctionna la réforme par une procession extraordinaire. Le nonce apostolique rendit Antonio Lilio, détenteur d'un privilège pontifical pour l'impression du nouveau calendrier, responsable de la situation : son inaction aurait empêché la diffusion du calendrier. En vérité, l'opposition du parlement de Paris semble avoir notablement contribué. La plupart des sujets du roi ne comprirent pas la nécessité de cette réforme qu'on leur présentait brutalement et qui bouleversait leurs usages. De nombreuses publications apologétiques s'efforcèrent d'aider les plus instruits à raisonner les plus ignorants. Chez les doctes, le calendrier devint un enjeu scientifique et politique; porte-parole de leur confession, les savants protestants dénoncèrent l'inexactitude du nouveau calendrier et nièrent le droit du pape régir le temps.
Par la bulle <i>Inter gravissimas</i> du 24 février 1582, le pape Grégoire institua le calendrier actuel, dit calendrier grégorien. Celui-ci devait entrer en vigueur le octobre 1582 qui serait compté le 15 pour rattraper le retard du calendrier sur l'année solaire. Seuls l'Italie, l'Espagne et le Portugal suivirent à la lettre les prescriptions du Saint-Siège. La France attendit le 9 décembre pour opérer la réforme et faire suivre ce jour du 20, en vertu d'une ordonnance royale du 3 novembre 1582 ; les évêques durent aménager les fêtes de l'Avent. Fâché de ce retard, Henri III sanctionna la réforme par une procession extraordinaire. Le nonce apostolique rendit Antonio Lilio, détenteur d'un privilège pontifical pour l'impression du nouveau calendrier, responsable de la situation : son inaction aurait empêché la diffusion du calendrier. En vérité, l'opposition du parlement de Paris semble avoir notablement contribué. La plupart des sujets du roi ne comprirent pas la nécessité de cette réforme qu'on leur présentait brutalement et qui bouleversait leurs usages. De nombreuses publications apologétiques s'efforcèrent d'aider les plus instruits à raisonner les plus ignorants. Chez les doctes, le calendrier devint un enjeu scientifique et politique; porte-parole de leur confession, les savants protestants dénoncèrent l'inexactitude du nouveau calendrier et nièrent le droit du pape régir le temps.
Année
1999
Type
Article
Titre du périodique
Titre court
B.E.C.
Numéro
1999, tome 157-2, p. 369-416
Mot-clé
Temps - Chronologie
Calendrier grégorien
Noël
XVIe
Opposition parlementaire
XVIe
Calendrier grégorien
Noël
XVIe
Opposition parlementaire
XVIe