Le temps médical au Moyen Âge, ou l’introuvable précision.
Contenu
Titre
Le temps médical au Moyen Âge, ou l’introuvable précision.
Edition
In : Marie-Clotilde-HUBERT (études réunies par), <i>Construire le temps : normes et usages chronologiques au Moyen Âge</i>. [Recueil d’articles]. <i>Bibliothèque de l’École des chartes</i>, 1999, n° 157-1, p. 4-220.
Auteur
JACQUART, Danielle
Résumé
Résumé de l'article :
Le calcul des jours de crise ou des jours indicateurs de celle-ci, dans les maladies aiguës marquées par des cycles, était au Moyen Age l'héritier des spéculations numérologiques dont le Pronostic et les Aphorismes hippocratiques fournissaient les sources principales. Aux anomalies de calcul induites par la prise en compte de nombres censés attribuer une « nature » particulière à certains jours, s'ajoutaient d'une part la difficulté de mettre en chiffres la réalité pathologique observable, d'autre part des incompatibilités avec les données astronomiques issues du système de Ptolémée. La définition par Galien d'un mois médical menait à une arithmétique compliquée, dont la justification rationnelle n'était guère apparente. Diverses explications et solutions furent adoptées, à la fin du XIIIe et au XIVe siècle, par l'auteur des <i>Aggregationes de crisi et creticis diebus</i>, par Bernard de Gordon (<i>Liber pronosticorum</i>) et par Martin de Saint-Gille (<i>Livre des amphorismes</i>). Malgré leur souci de légitimer les indications fournies par Hippocrate et Galien, ces auteurs ne peuvent qu'accepter la spécificité d'un temps médical qui échappe aux calculs ordinaires et qui ne suit qu'imparfaitement le cours des astres. La détermination du début et de la durée des saisons constituait une autre illustration de cette spécificité.
Le calcul des jours de crise ou des jours indicateurs de celle-ci, dans les maladies aiguës marquées par des cycles, était au Moyen Age l'héritier des spéculations numérologiques dont le Pronostic et les Aphorismes hippocratiques fournissaient les sources principales. Aux anomalies de calcul induites par la prise en compte de nombres censés attribuer une « nature » particulière à certains jours, s'ajoutaient d'une part la difficulté de mettre en chiffres la réalité pathologique observable, d'autre part des incompatibilités avec les données astronomiques issues du système de Ptolémée. La définition par Galien d'un mois médical menait à une arithmétique compliquée, dont la justification rationnelle n'était guère apparente. Diverses explications et solutions furent adoptées, à la fin du XIIIe et au XIVe siècle, par l'auteur des <i>Aggregationes de crisi et creticis diebus</i>, par Bernard de Gordon (<i>Liber pronosticorum</i>) et par Martin de Saint-Gille (<i>Livre des amphorismes</i>). Malgré leur souci de légitimer les indications fournies par Hippocrate et Galien, ces auteurs ne peuvent qu'accepter la spécificité d'un temps médical qui échappe aux calculs ordinaires et qui ne suit qu'imparfaitement le cours des astres. La détermination du début et de la durée des saisons constituait une autre illustration de cette spécificité.
Année
1999
Type
Article
Titre du périodique
Titre court
B.E.C.
Numéro
1999, tome 157-1, p. 157-170
Mot-clé
Temps - Chronologie
Médecins - Médecine
Malades - Maladies
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