"<i>Mos presentis patrie</i>" : les styles de changement du millésime dans les actes français (XIe-XVIe siècle).
Contenu
Titre
"<i>Mos presentis patrie</i>" : les styles de changement du millésime dans les actes français (XIe-XVIe siècle).
Edition
In : Marie-Clotilde-HUBERT (études réunies par), <i>Construire le temps : normes et usages chronologiques au Moyen Âge</i>. [Recueil d’articles]. <i>Bibliothèque de l’École des chartes</i>, 1999, n° 157-1, p. 4-220.
Auteur
TOCK, Benoît-Michel
Résumé
Résumé de l'article :
Depuis la synthèse d'Arthur Giry (1894), nombre d'études sont revenues sur les usages que suivaient les rédacteurs d'actes pour changer le millésime des années de l'Incarnation. Leurs conclusions et de nouveaux dépouillements permettent de dresser un nouveau bilan, encore très incomplet, de la diffusion géographique et chronologique des divers « styles ». Il en ressort, entre autres, que le style de Noël a su se conserver des positions assez solides, encore qu'isolées, et que le style de l'Annonciation florentine, assez vite diffusé, l'a largement emporté dans le sud du royaume, même contre le style capétien de Pâques. Le trait le plus frappant de l'évolution réside dans le phénomène de « erritorialisation » qui, à compter surtout du XIVe siècle, tend à faire des usages chronologiques une expression de la seigneurie : les progrès du pouvoir monarchique se voient ainsi à la captation de l'expression <i>mos gallicanus</i>, qui désignait d'abord l'usage (épiscopal) du style de l'Annonciation. La victoire du style du 1er janvier, au cours du XVIe siècle, a suivi un léger retour en force du style de Noël et plus encore la diffusion des calendriers annuels, qui liaient deux éléments autrefois disjoints, début du cycle des mois, et début du millésime, que rédacteurs d'actes et historiens ont progressivement appris à maîtriser, puis diffusé ; en ce sens, elle marque un nouveau palier dans les progrès de la communication écrite.
Depuis la synthèse d'Arthur Giry (1894), nombre d'études sont revenues sur les usages que suivaient les rédacteurs d'actes pour changer le millésime des années de l'Incarnation. Leurs conclusions et de nouveaux dépouillements permettent de dresser un nouveau bilan, encore très incomplet, de la diffusion géographique et chronologique des divers « styles ». Il en ressort, entre autres, que le style de Noël a su se conserver des positions assez solides, encore qu'isolées, et que le style de l'Annonciation florentine, assez vite diffusé, l'a largement emporté dans le sud du royaume, même contre le style capétien de Pâques. Le trait le plus frappant de l'évolution réside dans le phénomène de « erritorialisation » qui, à compter surtout du XIVe siècle, tend à faire des usages chronologiques une expression de la seigneurie : les progrès du pouvoir monarchique se voient ainsi à la captation de l'expression <i>mos gallicanus</i>, qui désignait d'abord l'usage (épiscopal) du style de l'Annonciation. La victoire du style du 1er janvier, au cours du XVIe siècle, a suivi un léger retour en force du style de Noël et plus encore la diffusion des calendriers annuels, qui liaient deux éléments autrefois disjoints, début du cycle des mois, et début du millésime, que rédacteurs d'actes et historiens ont progressivement appris à maîtriser, puis diffusé ; en ce sens, elle marque un nouveau palier dans les progrès de la communication écrite.
Année
1999
Type
Article
Titre du périodique
Titre court
B.E.C.
Numéro
1999, tome 157-1, p. 41-109
Mot-clé
Temps - Chronologie
Calendriers
Style de l'Annonciation
Style de Noël
Style de Pâques
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