La bête singulière. Les juifs, les chrétiens et le cochon.
Contenu
Titre
La bête singulière. Les juifs, les chrétiens et le cochon.
Auteur
FABRE-VASSAS, Claudine
Résumé
Présentation de l'éditeur :
D'où viennent les cochons ? En Europe, un récit répond à cette question : lors de sa visite sur terre pour annoncer la nouvelle Loi, le Christ métamorphosa des enfants qu'une mère lui avait cachés. Comme elle était juive, les porcs sont des petits juifs transformés. C'est pour cela que les juifs exècrent cet animal : ils redoutent de se manger eux-mêmes.
Les façons de l'élevage donnent corps à cette fable. Le cochon est un être paradoxal, un perpétuel nourrisson, mais aussi un ogre avide de la chair des enfants. Dans la maison, chacun à sa manière modèle cette mouvante nature et la mort affirme les partages nécessaires. On donne le sang aux autres, on cherche l'ultime trace juive, on offre à l'Église et aux morts un peu de cette chair qui fait les chrétiens.
Quant aux juifs, qu'ils soient présents ou mis en scène, ils sont condamnés à revivre la métamorphose première et à chercher sans trêve les substituts de cette viande dont ils se sont privés. Le corps et le sang des enfants de chrétiens n'en sont-ils pas le plus parfait équivalent quand vient le moment de la Pâque ? Telle est la plus commune matrice de l'anti-judaïsme, tel est le système des représentations qui génère les plus agressives rumeurs. Elles sont inscrites dans le combat que tout chrétien doit mener pour se protéger de la menace, pour abandonner peu à peu la part juive originelle, pour faire passer tout le cochon dans son camp.
D'où viennent les cochons ? En Europe, un récit répond à cette question : lors de sa visite sur terre pour annoncer la nouvelle Loi, le Christ métamorphosa des enfants qu'une mère lui avait cachés. Comme elle était juive, les porcs sont des petits juifs transformés. C'est pour cela que les juifs exècrent cet animal : ils redoutent de se manger eux-mêmes.
Les façons de l'élevage donnent corps à cette fable. Le cochon est un être paradoxal, un perpétuel nourrisson, mais aussi un ogre avide de la chair des enfants. Dans la maison, chacun à sa manière modèle cette mouvante nature et la mort affirme les partages nécessaires. On donne le sang aux autres, on cherche l'ultime trace juive, on offre à l'Église et aux morts un peu de cette chair qui fait les chrétiens.
Quant aux juifs, qu'ils soient présents ou mis en scène, ils sont condamnés à revivre la métamorphose première et à chercher sans trêve les substituts de cette viande dont ils se sont privés. Le corps et le sang des enfants de chrétiens n'en sont-ils pas le plus parfait équivalent quand vient le moment de la Pâque ? Telle est la plus commune matrice de l'anti-judaïsme, tel est le système des représentations qui génère les plus agressives rumeurs. Elles sont inscrites dans le combat que tout chrétien doit mener pour se protéger de la menace, pour abandonner peu à peu la part juive originelle, pour faire passer tout le cochon dans son camp.
Editeur
Paris, Gallimard (Collection <i>Bibliothèque des Sciences humaines</i>)
Année
1994
Type
Monographie
Pages
448 p.
Mot-clé
Porcs - Cochons
Juifs - Judaïsme
Chrétiens - Christianisme
Antisémitisme
Juifs - Judaïsme
Chrétiens - Christianisme
Antisémitisme