Les témoins de la vérité. Martyrs chrétiens et politique impériale des origines au Ve siècle.

Titre

Auteur

MOUNIER, Hélène

Résumé

Abondamment traitées d'un point de vue historique, les persécuteurs des premiers chrétiens - depuis la prédication du Christ jusqu'à l'accession du christianisme au rang de religion officielle à la fin du IVe siècle - n'ont que rarement fait l'objet d'une approche juridique. Or, sur ce plan, il n'existe pas une mais bien des persécutions puisque celles-ci ne furent ni systématiques ni permanentes. Jusqu'au règne de Dèce, les mauvais traitements subis par les fidèles du Christ ne firent pas l'objet d'une législation spécifique mais de l'adaptation de règles existantes ou des circonstances factuelles. En revanche, à partir de 250, trois vagues de persécutions se succédèrent afin de condamner ceux qui ne sacrifiaient pas aux dieux de l'Empire. Ainsi, Dèce, Valérien et Dioclétien tentèrent à des degrés divers, de raffermir le paganisme romain tout en écartant la religion chrétienne. <i>In fine</i>, leurs mesures juridiques ne produisirent pas des conséquences bénéfiques pour l'Empire païen qui finit par reculer devant l'influence croissante de la religion des disciples du Christ. Les conséquences furent, en revanche, significatives pour l'Eglise qui dut réagir à ces persécutions afin de ne pas disparaître. La politique impériale répressive joua donc un rôle déterminant dans la construction des institutions ecclésiastiques, mais aussi du droit canonique. Ainsi, l'autorité des évêques dut être renforcée pour faire face à la concurrence des confesseurs et surtout, la question des <i>lapsi</i> - ceux qui avaient apostasié - fit naître un schisme - le novatianisme - à l'origine, entre autre, du développement canonique.