La violence au village : sociabilité et comportements populaires en Artois du XIVe au XVIIe siècle.
Contenu
Titre
La violence au village : sociabilité et comportements populaires en Artois du XIVe au XVIIe siècle.
Présentation de l'ouvrage :
Robert Muchembled a tenté de reconstituer les mentalités et les comportements collectifs de plusieurs générations d'environ 200 000 provinciaux de 1400 à 1660 en utilisant des documents judiciaires. La violence joue alors un rôle fondamental. Les paysans, en particulier, soit les trois quarts des habitants, vivent malgré elle, contre elle ou avec elle. Loin d'être immobile ou froide, leur société est régie par une perpétuelle recherche d'équilibre interne, contre les dangers, les difficultés, les peurs de toute nature.
Brutalité et agressivité n'y ont pas uniquement un effet destructeur ou déstabilisateur. À côté de dérapages et de crimes, la violence prend de multiples formes sociales, rituelles et symboliques destinées à assurer la pérennité du groupe, au prix de secousses, d'explosions et de sacrifices, il est vrai. Il lui arrive donc souvent de créer de la cohésion sociale. Elle s'enseigne. Elle participe à l'éthique des populations, notamment à celle des jeunes hommes.
Elle appartient, malgré ses excès, à la sociabilité ordinaire. Véritablement tissée dans la trame même de la vie, elle s'épanouit plus fréquemment dans les temps et les espaces de la fête ou du loisir - à la taverne notamment - que dans ceux du travail. Elle enracine en chacun un puissant sens d'opposition aux étrangers et une éthique très virile qui le poussent à sauvegarder son honneur sous le regard de tous sur les multiples scènes d'une sociabilité très théâtralisée.
Une telle vision du monde n'implique pourtant ni désespoir existentiel ni résignation systématique, car un intense appétit vital s'exprime en particulier lors des fêtes, des jeux ou des danses, malgré les tensions habituelles ou en dépit de certaines poussées particulières de pessimisme. L'auteur explique finalement qu'une lente mais inéluctable confiscation de la violence par l'État, la justice et l'Église s'amorce avec la "civilisation des moeurs" venue des villes à partir du XVII.
siècle, pour aboutir aux personnages policés et autocontraints que nous prétendons être devenus !
Présentation de l'ouvrage :
Robert Muchembled a tenté de reconstituer les mentalités et les comportements collectifs de plusieurs générations d'environ 200 000 provinciaux de 1400 à 1660 en utilisant des documents judiciaires. La violence joue alors un rôle fondamental. Les paysans, en particulier, soit les trois quarts des habitants, vivent malgré elle, contre elle ou avec elle. Loin d'être immobile ou froide, leur société est régie par une perpétuelle recherche d'équilibre interne, contre les dangers, les difficultés, les peurs de toute nature.
Brutalité et agressivité n'y ont pas uniquement un effet destructeur ou déstabilisateur. À côté de dérapages et de crimes, la violence prend de multiples formes sociales, rituelles et symboliques destinées à assurer la pérennité du groupe, au prix de secousses, d'explosions et de sacrifices, il est vrai. Il lui arrive donc souvent de créer de la cohésion sociale. Elle s'enseigne. Elle participe à l'éthique des populations, notamment à celle des jeunes hommes.
Elle appartient, malgré ses excès, à la sociabilité ordinaire. Véritablement tissée dans la trame même de la vie, elle s'épanouit plus fréquemment dans les temps et les espaces de la fête ou du loisir - à la taverne notamment - que dans ceux du travail. Elle enracine en chacun un puissant sens d'opposition aux étrangers et une éthique très virile qui le poussent à sauvegarder son honneur sous le regard de tous sur les multiples scènes d'une sociabilité très théâtralisée.
Une telle vision du monde n'implique pourtant ni désespoir existentiel ni résignation systématique, car un intense appétit vital s'exprime en particulier lors des fêtes, des jeux ou des danses, malgré les tensions habituelles ou en dépit de certaines poussées particulières de pessimisme. L'auteur explique finalement qu'une lente mais inéluctable confiscation de la violence par l'État, la justice et l'Église s'amorce avec la "civilisation des moeurs" venue des villes à partir du XVII.
siècle, pour aboutir aux personnages policés et autocontraints que nous prétendons être devenus !
Auteur
MUCHEMBLED, Robert
Editeur
Turnoudt, Brépols (Collection <i>Violence et société</i>)
Année
1989
Type
Monographie
Pages
420 p.
ISBN
9782503504773
Mot-clé
Histoire sociale
Artois (Pas-de-Calais)
Violences
Blasphèmes - Blasphémateurs
Violences sociales
Histoire rurale
Histoire des mentalités
Paysans - Monde rural
XIVe, XVe, XVIe, XVIIe
Artois (Pas-de-Calais)
Violences
Blasphèmes - Blasphémateurs
Violences sociales
Histoire rurale
Histoire des mentalités
Paysans - Monde rural
XIVe, XVe, XVIe, XVIIe