Le Châtelet de Paris au début du XVe siècle, d'après les fragments d'un registre d'écrous de 1412.
Contenu
Titre
Le Châtelet de Paris au début du XVe siècle, d'après les fragments d'un registre d'écrous de 1412.
Auteur
GAUVARD, Claude
ROUSE, Mary et Richard
SOMAN, Alfred
ROUSE, Mary et Richard
SOMAN, Alfred
Résumé
Résumé de l'article :
Six feuillets sauvés par leur remploi dans une reliure ancienne et aujourd'hui conservés à l'Université de Californie, livrent les épaves d'un registre d'écrous du Châtelet de Paris, entre le 24 avril et le 24 mai 1412. Les fragments comptent soixante et onze articles, pour un total de cent sept prisonniers et sept oppositions. La tenue du registre montre un exercice méticuleux de la justice criminelle par le prévôt de Paris, en dépit des critiques que suggère la réforme du Châtelet en 1425. La police parisienne tentait de faire respecter les cris et ordonnances destinés à maintenir l'ordre, en particulier en matière de port armes. Une comparaison avec les registres d'écrous de 1488 et de l'époque moderne montre que l'action du prévôt n'est pas pour autant coercitive : les prisonniers sont vite relâchés et les peines sont légères. Cela tient à la nature des délits et à la condition de ceux qui les ont commis : dettes non payées, actes de violence, tapages nocturnes, prostitution ; rares sont les criminels professionnels et inconnus. Seule la guerre civile, dans le Paris bourguignon de l'époque, gauchit légèrement le profil d'une délinquance qui, pour l'essentiel, reste traditionnelle, alors que la population locale collabore volontiers avec les instances judiciaires. Le Châtelet est loin d'être une prison où se pratique seulement la procédure extraordinaire avec recours à la torture.
Six feuillets sauvés par leur remploi dans une reliure ancienne et aujourd'hui conservés à l'Université de Californie, livrent les épaves d'un registre d'écrous du Châtelet de Paris, entre le 24 avril et le 24 mai 1412. Les fragments comptent soixante et onze articles, pour un total de cent sept prisonniers et sept oppositions. La tenue du registre montre un exercice méticuleux de la justice criminelle par le prévôt de Paris, en dépit des critiques que suggère la réforme du Châtelet en 1425. La police parisienne tentait de faire respecter les cris et ordonnances destinés à maintenir l'ordre, en particulier en matière de port armes. Une comparaison avec les registres d'écrous de 1488 et de l'époque moderne montre que l'action du prévôt n'est pas pour autant coercitive : les prisonniers sont vite relâchés et les peines sont légères. Cela tient à la nature des délits et à la condition de ceux qui les ont commis : dettes non payées, actes de violence, tapages nocturnes, prostitution ; rares sont les criminels professionnels et inconnus. Seule la guerre civile, dans le Paris bourguignon de l'époque, gauchit légèrement le profil d'une délinquance qui, pour l'essentiel, reste traditionnelle, alors que la population locale collabore volontiers avec les instances judiciaires. Le Châtelet est loin d'être une prison où se pratique seulement la procédure extraordinaire avec recours à la torture.
Année
1999
Type
Article
Titre du périodique
Titre court
B.E.C.
Numéro
1999, tome 157-2, p. 565-606
Mot-clé
Châtelet de Paris
XVe
XVe
URL
DOI : https://doi.org/10.3406/bec.1999.450994
www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1999_num_157_2_450994
www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1999_num_157_2_450994