Bibliographie d'histoire du droit en langue française

Le déminage : une question toujours d'actualité en Lorraine.

(in) "L'Empreinte de la guerre. De la Grèce antique à la Tchétchénie". Philippe MARTIN et Stephano SIMIZ (sous la dir. de).

DUGAS de la BOISSONNY, Christian
LORMANT, François

Les conflits militaires laissent de nombreuses traces, la première étant bien évidemment démographique ; également, des destructions de villes et villages par les bombardements, une désorganisation totale de la société ou encore des dégâts psychologiques d’une génération perdue. Les conflits laissent également le terrain parfois éventré, souvent pollué. Il est donc indispensable de nettoyer, avant de pouvoir reconstruire. Le déminage, est dès lors une activité vitale . Comme nous allons le voir, cette question est toujours d’actualité, alors que nous avons récemment célébré le 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.Il importe au préalable de définir précisément les termes. Le déminage désigne l’action de neutraliser les mines, les munitions telles que grenades, obus, roquettes,… les bombes terroristes et autres explosifs, ainsi que le nettoyage des champs de mines et la dépollution des terrains. Remarquons que la terminologie générique de déminage, englobe également le débombage et le désobuage. D’une manière générale, nous pouvons considérer l’action de déminage au sens militaire de dépollution .
Les missions des artificiers démineurs sont aussi variées que les explosifs à neutraliser et le lieu de leur intervention. En principe, ce sont les artificiers démineurs de la Sécurité Civile qui sont compétents pour intervenir sur des munitions et engins militaires. Pour les autres explosifs ou bien lorsqu’ils sont situés dans des zones civiles, ce sont les artificiers démineurs de la police qui entrent en scène, pour tout objet, colis, trouvé ou signalé sur la voie publique ou chez des particuliers. Malheureusement, les accidents sont inséparables du déminage. Souvent, ce sont des accidents de travail, dus à la découverte fortuite d’un engin non explosé, causant plaies et fractures lors de terrassements, coups de pelle, de pioche, brûlures aux produits toxiques contenus dans les mines. Dans d’autres situations, ce sont des erreurs de manipulations des démineurs, ou l’instabilité de l’engin explosif, qui provoquent l’accident. Généralement, ce sont des accidents légers qui n’entraînent pas de séquelles après la convalescence. Parfois, les accidents sont plus graves et laissent une invalidité partielle permanente, telle qu’une paralysie des doigts, des fractures mal remises, des amputations, des brûlures plus ou moins étendues, des atteintes aux nerfs optiques ou auditifs. Enfin, il existe les accidents mortels, qui épargnent la dépouille de la victime voire même où il n’en reste rien…
Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le déminage est toujours une question d’actualité. En attestent, les nombreux articles de presse régionale ou nationale parus quotidiennement.

Panazol, Charles Lavauzelle.

2006

Article

p. 397-407

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