Le Bureau des longitudes (1795-1854). De Lalande à Le Verrier. [Thèse].
Contenu
Titre
Le Bureau des longitudes (1795-1854). De Lalande à Le Verrier. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 2005].
Introduction de la thèse :
La création du Bureau des longitudes par la Convention thermidorienne le 7 messidor an III (25 juin 1795) intervient en plein cœur d’une période de bouillonnement culturel et de reconstruction institutionnelle prenant pour cadre le Paris savant. Tandis que l’Académie des sciences n’avait pas encore connu sa première résurrection au sein de l’Institut national, l’astronomie française se voyait dotée d’une entité propre, ayant tutelle directe sur les observatoires de Paris et de l’Ecole militaire, et responsable de la publication des éphémérides officielles de la Connaissance des temps et d’un Annuaire. Le Bureau devait également tenir le rôle de conseiller auprès des observatoires français et de correspondant avec les astronomes étrangers et était chargé de mettre sur pied un cours d’astronomie. Choisis parmi les grands noms de la science française de la fin du XVIIIe siècle, deux géomètres, quatre astronomes, deux anciens navigateurs, un géographe et un artiste spécialiste des instruments d’astronomie formèrent le premier noyau du Bureau, auquel furent ajoutés quatre astronomes adjoints. Le Bureau fut d’abord placé sous la tutelle du Comité d’Instruction publique, puis du ministère de l’Intérieur, jusqu’en mars 1831 ; après un bref passage dans les attributions du département du Commerce, il échut en octobre 1832 au ministère de l’Instruction publique.
L’étude du contexte institutionnel dans lequel évoluaient ces savants, objet premier de ce travail, ne saurait se suffire à elle-même, au risque de répéter les articles centenaires et thématiques de G. Bigourdan qui s’est principalement concentré sur les évolutions de l’Observatoire de Paris. Il fallait donc aussi dresser la fresque socio-culturelle d’une nébuleuse scientifique s’identifiant essentiellement au cercle du Bureau.
La période qui court de la Révolution au Second Empire permet ainsi de mettre en lumière la surrection et les reconfigurations d’une mosaïque élitaire très homogène, dont certains membres ont été bien étudiés ou demeurent plus superficiellement célèbres. Sans aller jusqu’à une approche prosopographique qui n’aurait eu de sens qu’en étant élargie à des instances connexes comme l’Académie, il s’agit de voir comment s’élaboraient les collaborations scientifiques dans un cénacle aux franges du pouvoir politico-administratif central, de saisir comment le patronage savant et les jeux de pouvoir structuraient un champ scientifique. Administration d’experts et petite académie, le Bureau était un centre privilégié d’élaboration des savoirs au carrefour des « sciences de l’observatoire ». Par la lorgnette d’études de cas et de réseaux, cette étude vise à saisir la nature profonde du creuset parisien, de mieux connaître ses codes et ses figurants.
[Thèse de l'École des chartes, 2005].
Introduction de la thèse :
La création du Bureau des longitudes par la Convention thermidorienne le 7 messidor an III (25 juin 1795) intervient en plein cœur d’une période de bouillonnement culturel et de reconstruction institutionnelle prenant pour cadre le Paris savant. Tandis que l’Académie des sciences n’avait pas encore connu sa première résurrection au sein de l’Institut national, l’astronomie française se voyait dotée d’une entité propre, ayant tutelle directe sur les observatoires de Paris et de l’Ecole militaire, et responsable de la publication des éphémérides officielles de la Connaissance des temps et d’un Annuaire. Le Bureau devait également tenir le rôle de conseiller auprès des observatoires français et de correspondant avec les astronomes étrangers et était chargé de mettre sur pied un cours d’astronomie. Choisis parmi les grands noms de la science française de la fin du XVIIIe siècle, deux géomètres, quatre astronomes, deux anciens navigateurs, un géographe et un artiste spécialiste des instruments d’astronomie formèrent le premier noyau du Bureau, auquel furent ajoutés quatre astronomes adjoints. Le Bureau fut d’abord placé sous la tutelle du Comité d’Instruction publique, puis du ministère de l’Intérieur, jusqu’en mars 1831 ; après un bref passage dans les attributions du département du Commerce, il échut en octobre 1832 au ministère de l’Instruction publique.
L’étude du contexte institutionnel dans lequel évoluaient ces savants, objet premier de ce travail, ne saurait se suffire à elle-même, au risque de répéter les articles centenaires et thématiques de G. Bigourdan qui s’est principalement concentré sur les évolutions de l’Observatoire de Paris. Il fallait donc aussi dresser la fresque socio-culturelle d’une nébuleuse scientifique s’identifiant essentiellement au cercle du Bureau.
La période qui court de la Révolution au Second Empire permet ainsi de mettre en lumière la surrection et les reconfigurations d’une mosaïque élitaire très homogène, dont certains membres ont été bien étudiés ou demeurent plus superficiellement célèbres. Sans aller jusqu’à une approche prosopographique qui n’aurait eu de sens qu’en étant élargie à des instances connexes comme l’Académie, il s’agit de voir comment s’élaboraient les collaborations scientifiques dans un cénacle aux franges du pouvoir politico-administratif central, de saisir comment le patronage savant et les jeux de pouvoir structuraient un champ scientifique. Administration d’experts et petite académie, le Bureau était un centre privilégié d’élaboration des savoirs au carrefour des « sciences de l’observatoire ». Par la lorgnette d’études de cas et de réseaux, cette étude vise à saisir la nature profonde du creuset parisien, de mieux connaître ses codes et ses figurants.
Auteur
FEURTET, Jean-Marie
Année
2005
Type
Thèse
Mot-clé
Bureau des longitudes
Astronomie - Astronomes
Observatoires astronomiques
Convention nationale
XVIIIe, XIXe
Astronomie - Astronomes
Observatoires astronomiques
Convention nationale
XVIIIe, XIXe