« Les plaintes en séparation sont éternelles ». La séparation de biens dans la haute société parisienne au milieu du XVIIIe siècle (1730-1761). [Thèse].
Contenu
Titre
« Les plaintes en séparation sont éternelles ». La séparation de biens dans la haute société parisienne au milieu du XVIIIe siècle (1730-1761). [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 2012].
Introduction de la thèse :
L’histoire de la rupture du lien conjugal a fait l’objet de nombreuses recherches depuis une vingtaine d’années dans le cadre d’un renouveau historiographique dans le domaine de la famille et de l’intime. Dans la majorité des enquêtes, séparation de corps et séparation de biens ont été évoquées indifféremment : les historiens les ont abordées comme des manifestations du désordre conjugal et de la violence masculine sous l’Ancien Régime. Or, les deux procédures sous-tendent des logiques différentes : la première dispense les conjoints de la vie commune à la suite de violences subies par l’épouse, tandis que la seconde intervient sur le seul plan économique, en provoquant la dissolution de la communauté de biens. Ces recherches ont d’autre part porté sur des groupes sociaux bien précis, du petit peuple parisien – étudié par Arlette Farge –, à la bourgeoise marchande de Paris – examinée par Laurence Croq –, en passant par la population de la Nouvelle-France – analysée par Sylvie Savoie. Aucune étude ne s’était encore intéressée à la séparation de biens dans la noblesse ; il a donc paru intéressant de se pencher sur le recours à cette procédure dans ce groupe. Or, le second ordre étant loin d’être socialement et économiquement homogène à l’époque moderne, il a été décidé, en partie pour des raisons documentaires, d’en privilégier l’étude de la tranche supérieure, sur une période et dans une aire géographique précises. La ville de Paris, qui héberge un grand nombre de nobles de haut rang, en raison de sa proximité avec la Cour et de son statut de capitale concentrant les grandes cours et institutions du royaume, s’est naturellement imposée. Le choix du milieu du XVIIIe siècle s’est justifié par la volonté de saisir les évolutions survenant au tournant du siècle, les années 1740-1750 ayant été présentées comme charnières dans les études précédentes.
La prise en compte d’une documentation ne se limitant pas aux seuls documents de procédure, mais incluant des actes antérieurs et postérieurs à la séparation de biens permet d’interroger la vie des couples séparés sur le long terme. Cette étude s’est donc donné pour but d’interroger les circonstances de la demande en séparation de biens et de la mise en œuvre des droits des épouses au cours de la procédure. Il a également été question d’examiner la perception que la société du siècle des Lumières a pu avoir des couples séparés et, de façon plus générale, de la séparation de biens.
[Thèse de l'École des chartes, 2012].
Introduction de la thèse :
L’histoire de la rupture du lien conjugal a fait l’objet de nombreuses recherches depuis une vingtaine d’années dans le cadre d’un renouveau historiographique dans le domaine de la famille et de l’intime. Dans la majorité des enquêtes, séparation de corps et séparation de biens ont été évoquées indifféremment : les historiens les ont abordées comme des manifestations du désordre conjugal et de la violence masculine sous l’Ancien Régime. Or, les deux procédures sous-tendent des logiques différentes : la première dispense les conjoints de la vie commune à la suite de violences subies par l’épouse, tandis que la seconde intervient sur le seul plan économique, en provoquant la dissolution de la communauté de biens. Ces recherches ont d’autre part porté sur des groupes sociaux bien précis, du petit peuple parisien – étudié par Arlette Farge –, à la bourgeoise marchande de Paris – examinée par Laurence Croq –, en passant par la population de la Nouvelle-France – analysée par Sylvie Savoie. Aucune étude ne s’était encore intéressée à la séparation de biens dans la noblesse ; il a donc paru intéressant de se pencher sur le recours à cette procédure dans ce groupe. Or, le second ordre étant loin d’être socialement et économiquement homogène à l’époque moderne, il a été décidé, en partie pour des raisons documentaires, d’en privilégier l’étude de la tranche supérieure, sur une période et dans une aire géographique précises. La ville de Paris, qui héberge un grand nombre de nobles de haut rang, en raison de sa proximité avec la Cour et de son statut de capitale concentrant les grandes cours et institutions du royaume, s’est naturellement imposée. Le choix du milieu du XVIIIe siècle s’est justifié par la volonté de saisir les évolutions survenant au tournant du siècle, les années 1740-1750 ayant été présentées comme charnières dans les études précédentes.
La prise en compte d’une documentation ne se limitant pas aux seuls documents de procédure, mais incluant des actes antérieurs et postérieurs à la séparation de biens permet d’interroger la vie des couples séparés sur le long terme. Cette étude s’est donc donné pour but d’interroger les circonstances de la demande en séparation de biens et de la mise en œuvre des droits des épouses au cours de la procédure. Il a également été question d’examiner la perception que la société du siècle des Lumières a pu avoir des couples séparés et, de façon plus générale, de la séparation de biens.
Auteur
LANDELLE, Marie
Année
2012
Type
Thèse
Mot-clé
Séparation de corps
Séparation de biens
Paris
Nobles - Noblesse
Histoire sociale
Condition de la femme
XVIIIe
Séparation de biens
Paris
Nobles - Noblesse
Histoire sociale
Condition de la femme
XVIIIe