Hiérarchies sociales et ennoblissement au XVIIIe siècle : l'exemple des commissaires des guerres de la Maison du roi (1691-1790). [Thèse].
Contenu
Titre
Hiérarchies sociales et ennoblissement au XVIIIe siècle : l'exemple des commissaires des guerres de la Maison du roi (1691-1790). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire moderne, École pratique des Hautes Études, 2001. Texte remanié d'une thèse de l'École des chartes, 1996 : <i>La militarisation des commissaires des guerres à la fin de l’Ancien Régime (1767-1791). Étude prosopographique, institutionnelle et sociale</i>].
Résumé de la thèse :
De 1691 à 1790, les cent dix-sept commissaires des guerres de la Maison militaire du roi de France ont illustré le modèle social emblématique et pérenne de l'ennoblissement par la fusion dans la société militaire. Titulaires d'une charge commensale essentiellement honorifique et souvent proche de la sinécure, ces officiers de plume se sont progressivement enfermés dans un univers de représentations, où les revues de subsistances des corps de troupe de la Maison militaire du roi -qui constituait le principe même de leur autorité- devinrent un jeu symbolique, où était supposée s'exercer la fonction illusoire de " juge et police ". Ainsi la Maison du roi formait-elle un microcosme du second ordre, dans lequel l'aristocratie de cour recevait le monopole des fonctions de commandement mais aussi d'administration des corps, et offrait-elle un exemple frappant de la transposition étroite de la hiérarchie sociale au sein de la hiérarchie professionnelle. L'histoire des offices, en dépit de similitudes avec l'essor général de marché des charges de chancellerie et de finance, est surtout révélatrice de la faculté remarquable d'adaptation et de perpétuation d'un groupe hétérogène, dépourvu de culture professionnelle et peu structuré, au travers de l'émergence tardive d'un esprit de corps exclusivement fondé sur la défense de privilèges et de prérogatives communes. Cependant, la hiérarchie de vingt offices entre eux témoigne en permanence, au sein d'un corps peu nombreux, d'une logique de classe, qui se superposait à la hiérarchie du rang, caractéristique de la société d'ordres. En dépit de l'hétérogénéité de l'origine des familles et des nivaux de richesse, la convergence des pratiques matrimoniales conduite tant par les parents des commissaires que par ces derniers montre leur attachement à l'ancienne hiérarchie des valeurs, en épit de la remise en cause des vertus de la naissance et du sang noble et malgré l'ascendant pris par le monde des financiers dans le recrutement du corps. Ainsi les commissaires des guerres de la Maison du roi incarnent-ils l'archétype d'une lite de second rang, non capitaliste. Ils formaient assurément le creuset d'une dynamique sociale lente, où la réussite de l'ascension était conditionnée par la stratégie matrimoniale des familles et restait étroitement tributaire de la fortune héritée.
[Thèse de doctorat, Histoire moderne, École pratique des Hautes Études, 2001. Texte remanié d'une thèse de l'École des chartes, 1996 : <i>La militarisation des commissaires des guerres à la fin de l’Ancien Régime (1767-1791). Étude prosopographique, institutionnelle et sociale</i>].
Résumé de la thèse :
De 1691 à 1790, les cent dix-sept commissaires des guerres de la Maison militaire du roi de France ont illustré le modèle social emblématique et pérenne de l'ennoblissement par la fusion dans la société militaire. Titulaires d'une charge commensale essentiellement honorifique et souvent proche de la sinécure, ces officiers de plume se sont progressivement enfermés dans un univers de représentations, où les revues de subsistances des corps de troupe de la Maison militaire du roi -qui constituait le principe même de leur autorité- devinrent un jeu symbolique, où était supposée s'exercer la fonction illusoire de " juge et police ". Ainsi la Maison du roi formait-elle un microcosme du second ordre, dans lequel l'aristocratie de cour recevait le monopole des fonctions de commandement mais aussi d'administration des corps, et offrait-elle un exemple frappant de la transposition étroite de la hiérarchie sociale au sein de la hiérarchie professionnelle. L'histoire des offices, en dépit de similitudes avec l'essor général de marché des charges de chancellerie et de finance, est surtout révélatrice de la faculté remarquable d'adaptation et de perpétuation d'un groupe hétérogène, dépourvu de culture professionnelle et peu structuré, au travers de l'émergence tardive d'un esprit de corps exclusivement fondé sur la défense de privilèges et de prérogatives communes. Cependant, la hiérarchie de vingt offices entre eux témoigne en permanence, au sein d'un corps peu nombreux, d'une logique de classe, qui se superposait à la hiérarchie du rang, caractéristique de la société d'ordres. En dépit de l'hétérogénéité de l'origine des familles et des nivaux de richesse, la convergence des pratiques matrimoniales conduite tant par les parents des commissaires que par ces derniers montre leur attachement à l'ancienne hiérarchie des valeurs, en épit de la remise en cause des vertus de la naissance et du sang noble et malgré l'ascendant pris par le monde des financiers dans le recrutement du corps. Ainsi les commissaires des guerres de la Maison du roi incarnent-ils l'archétype d'une lite de second rang, non capitaliste. Ils formaient assurément le creuset d'une dynamique sociale lente, où la réussite de l'ascension était conditionnée par la stratégie matrimoniale des familles et restait étroitement tributaire de la fortune héritée.
Auteur
GIBIAT, Samuel
Année
2001
Type
Thèse
Mot-clé
Histoire militaire
Maison du roi
Commissaires des guerres
Nobles - Noblesse
Anoblissement
Histoire sociale
XVIIe, XVIIIe
Maison du roi
Commissaires des guerres
Nobles - Noblesse
Anoblissement
Histoire sociale
XVIIe, XVIIIe