« Mon cher frère… » L’affection adelphique dans les familles élitaires du Midi toulousain (XVIIIe-XIXe siècle). [Haute-Garonne].
Contenu
Titre
« Mon cher frère… » L’affection adelphique dans les familles élitaires du Midi toulousain (XVIIIe-XIXe siècle). [Haute-Garonne].
Présentation de l'article :
C’est à travers un large corpus de lettres datant des XVIIIe et XIXe siècles que les relations entre frères et soeurs, dites adelphiques, sont ici abordées dans leur dimension affective. Les prendre en compte dans notre compréhension de l’institution familiale peut éclairer d’un jour nouveau les évolutions que celle-ci a connues en France à la charnière des périodes moderne et contemporaine. Les nombreuses correspondances entre frères et soeurs qui datent de cette époque témoignent, par leur fréquence et leur intensité, de l’implication souvent décisive des fratries dans l’entretien des liens familiaux et leur organisation en réseau, à une époque où le processus de nucléarisation de la famille entraînait la dispersion du groupe familial d’origine en divers ménages mononucléaires. Une étude stylistique des lettres montre en particulier que les relations adelphiques ont facilité l’adaptation des familles élitaires de Toulouse et de sa région face à l’essor de l’individualisme et au développement de l’intimité, puisqu’elles y ont introduit les pratiques de la prénomination et du tutoiement qui en étaient des manifestations et des vecteurs. Par ailleurs, une analyse plus circonstanciée des correspondances adelphiques hétérosexuées dévoile l’intimité privilégiée qui pouvait se développer entre frères et soeurs sur un modèle inspiré de l’amitié, nous permettant d’affirmer que la fratrie constituait alors un contexte particulièrement favorable à l’échange entre hommes et femmes, et donc un lieu fondamental et fantasmatique de génération des identités sexuelles et de genre.
Présentation de l'article :
C’est à travers un large corpus de lettres datant des XVIIIe et XIXe siècles que les relations entre frères et soeurs, dites adelphiques, sont ici abordées dans leur dimension affective. Les prendre en compte dans notre compréhension de l’institution familiale peut éclairer d’un jour nouveau les évolutions que celle-ci a connues en France à la charnière des périodes moderne et contemporaine. Les nombreuses correspondances entre frères et soeurs qui datent de cette époque témoignent, par leur fréquence et leur intensité, de l’implication souvent décisive des fratries dans l’entretien des liens familiaux et leur organisation en réseau, à une époque où le processus de nucléarisation de la famille entraînait la dispersion du groupe familial d’origine en divers ménages mononucléaires. Une étude stylistique des lettres montre en particulier que les relations adelphiques ont facilité l’adaptation des familles élitaires de Toulouse et de sa région face à l’essor de l’individualisme et au développement de l’intimité, puisqu’elles y ont introduit les pratiques de la prénomination et du tutoiement qui en étaient des manifestations et des vecteurs. Par ailleurs, une analyse plus circonstanciée des correspondances adelphiques hétérosexuées dévoile l’intimité privilégiée qui pouvait se développer entre frères et soeurs sur un modèle inspiré de l’amitié, nous permettant d’affirmer que la fratrie constituait alors un contexte particulièrement favorable à l’échange entre hommes et femmes, et donc un lieu fondamental et fantasmatique de génération des identités sexuelles et de genre.
Auteur
LAGARDE, Damien
Année
2014
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2014, tome 126, n° 288 (<i>Mémoires de Toulouse</i>), p. 467-488
Mot-clé
Toulousain (Haute-Garonne)
Languedoc
Histoire de la famille
Parenté
Histoire sociale
XVIIIe, XIXe
Languedoc
Histoire de la famille
Parenté
Histoire sociale
XVIIIe, XIXe
URL
DOI : https://doi.org/10.3406/anami.2014.8738
www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_2014_num_126_288_8738
www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_2014_num_126_288_8738