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Naissance et essor d’un espace d’échanges au Moyen Âge : le réseau des bourgs marchands du Midi toulousain (XIe-milieu du XIVe siècle). [Thèse].

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Titre

Naissance et essor d’un espace d’échanges au Moyen Âge : le réseau des bourgs marchands du Midi toulousain (XIe-milieu du XIVe siècle). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Toulouse II - Le Mirail, 2007].
Entre le début du XIe et le milieu du XIVe siècle, l'ensemble de l'Occident se couvrit, à un rythme rapide, d'un semis parfois assez dense de petites bourgades marchandes dont l'empreinte demeure forte sur les paysages actuels. En raison de la large diffusion de ces dernières sur l'espace régional, dont les fameuses bastides constituent aujourd'hui encore la marque tangible, et de la relative richesse de ses fonds documentaires, le Midi toulousain fournit à l'historien un terrain privilégié pour l'analyse des origines du phénomène, de ses modalités et de sa place dans la conjoncture d'expansion qui caractérisait alors le monde latin. Elle montre que c'est au cours du XIe siècle, et en liaison étroite avec les conditions de l'avènement du système seigneurial, qu'apparut le bourg au sens où Fernand Braudel l'entendait, se définissant par ses fonctions d'encadrement, tout particulièrement commerciales, à l'égard d'un arrière-pays rural subordonné. Grâce à la concentration des hommes et de leurs activités dans de prospères petites cellules économiques étroitement assujetties aux prérogatives banales, ces agglomérations permirent en effet aux nouveaux <i>potentes</i> de canaliser à leur profit le dynamisme contemporain des échanges. Pour la même raison, l'affirmation des pouvoirs princiers passa dès la seconde moitié du XIIe siècle par le déploiement de vastes politiques territoriales largement fondées sur la multiplication des bourgs, qui en vertu d'une évolution entamée dès la fondation de Montauban en 1144 développèrent toujours plus la spécificité commerciale qui faisait leur succès. Car la floraison de ces petits centres tout au long de la période dans l'ensemble du pays et la vigueur de leurs affaires rendent également compte d'un renforcement constant de la pratique marchande des populations, notamment rurales, sur lequel purent s'appuyer les projets domaniaux. La construction d'une économie régionale de relations, favorisée par l'essor des activités manufacturières et commerciales des bourgs et leur implication croissante dans des circuits supralocaux de distribution, multipliait pour la paysannerie des environs les opportunités d'une valorisation marchande de ses productions. Elle faisait ainsi de l'expansion des marchés locaux un régulateur essentiel des équilibres économiques ruraux, qui finit même par s'affirmer comme une des clés de la pérennité de la croissance dès lors que la généralisation des cultures spéculatives devint un des principaux palliatifs des conséquences du surpeuplement des campagnes induit par le plafonnement des possibilités d'extension des terroirs. De quoi conduire à un véritable apogée du dispositif marchand régional dès le dernier tiers du XIIIe siècle, lorsque l'on constate le fonctionnement d'un réseau dense et hiérarchisé de villes, bourgs et villages aux fonctions commerciales complémentaires, structuré par un écheveau complexe d'interrelations mercantiles. Ce remarquable espace d'échanges, dont l'organisation transparaît de l'instauration de cycles de foires et marchés promue et encadrée par les autorités, manifeste alors combien, en vertu même de ses fondements agraires, l'économie médiévale était alors devenue une économie des marchés.

Auteur

PETROWISTE, Judicaël

Année

2007

Type

Thèse

Mot-clé

Petites villes
Toulousain (Haute-Garonne)
Histoire économique
Foires et marchés
Bastides
XIe, XIIe, XIIIe, XIVe

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