Le gaullisme : un patrimoine culturel immatériel. La patrimonialisation du politique dans le discours français. [Thèse].
Contenu
Titre
Le gaullisme : un patrimoine culturel immatériel. La patrimonialisation du politique dans le discours français. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Science politique, Bordeaux, 2021].
Résumé de la thèse :
Défini du point de vue de la Science politique à la fois comme doctrine politico-constitutionnelle, mouvement politique et régime, le gaullisme est historiquement compris en termes d’un « nationalisme apolitique » issu d’une « certaine idée » de la France, caractérisé par l’affirmation prioritaire de la grandeur nationale (Serge Berstein, 2001). Sujet passionnant car lié à la personnalité exceptionnelle de Charles de Gaulle, l’étude du gaullisme n’a pratiquement jamais cessé de progresser. Néanmoins, l’historiographie - dans sa grande majorité -, qu’elle traite du Général de Gaulle, de sa personnalité, de son style, de sa politique ou de sa vision du monde, produit un discours consensuel sur le gaullisme, s’accordant constamment sur le bilan positif de son héritage : pour ceux chargés aujourd’hui d’enseigner l’Histoire, « enseigner de Gaulle, c’est enseigner la France » (Tristan Lecoq, 2018) et « le gaullisme constitue désormais un lieu de mémoire qui participe de l’identité culturelle collective française » (François Audigier, 2018) comme « la dernière grande religion laïque nationale » (Sudir Hazareesingh, 2018). En même temps, l’histoire de Charles de Gaulle comme « le plus illustre des Français » et du gaullisme comme « acquis précieux pour la France » s’explique par la métamorphose du personnage gaullien dans l’imaginaire national français. « Mort comme un saint », l’image du Général de Gaulle acquiert aujourd’hui une dimension « transhistorique » : « sacralisé, icônifié », le personnage gaullien se serait à ce point confondu avec la mémoire collective des Français qu’il en est dépersonnalisé, passant du statut de grande figure historique à celui de mythe politique (Pierre Nora, 2010). Dans ce contexte, notre étude ambitionne de sortir du discours historiographique classique, qui débouche toujours sur la confirmation de l’apport positif du gaullisme à l’histoire de la France - un récit devenu dorénavant vérité historique. Tout en y contribuant, notre thèse propose une approche interdisciplinaire, qui dépasse la lecture purement politique ou historique, pour redécouvrir le gaullisme - par le biais du discours - sous un angle patrimonial : la façon dont il est, d’abord, élaboré, en ayant réussi à concilier les diverses spécificités françaises, parfois contradictoires (comme le mythe du pouvoir incarné et l’attachement aux valeurs républicaines issues de la Révolution) et en ayant été reconnu, préservé, transmis, instrumentalisé et célébré comme « acquis précieux » pour la France, impose une nouvelle conceptualisation du gaullisme comme patrimoine culturel immatériel français (tel que le concept est défini et encadré officiellement dans la Convention de l’UNESCO de 2003). Prenant acte que la mémoire sociale constitue le savoir légitime qui permet aux objets immatériels d’acquérir leur statut de patrimoine, notre thèse s’articule, ainsi, autour de plusieurs versants de cette mémoire agissante. Ceux-ci se fondent dans la mémoire sociale comme vecteurs de la mise en patrimoine du gaullisme en tant qu’ensemble de valeurs, renforçant l’identité nationale, confortant les particularismes français et assurant, en définitive, la continuité historique de la nation française.
[Thèse de doctorat, Science politique, Bordeaux, 2021].
Résumé de la thèse :
Défini du point de vue de la Science politique à la fois comme doctrine politico-constitutionnelle, mouvement politique et régime, le gaullisme est historiquement compris en termes d’un « nationalisme apolitique » issu d’une « certaine idée » de la France, caractérisé par l’affirmation prioritaire de la grandeur nationale (Serge Berstein, 2001). Sujet passionnant car lié à la personnalité exceptionnelle de Charles de Gaulle, l’étude du gaullisme n’a pratiquement jamais cessé de progresser. Néanmoins, l’historiographie - dans sa grande majorité -, qu’elle traite du Général de Gaulle, de sa personnalité, de son style, de sa politique ou de sa vision du monde, produit un discours consensuel sur le gaullisme, s’accordant constamment sur le bilan positif de son héritage : pour ceux chargés aujourd’hui d’enseigner l’Histoire, « enseigner de Gaulle, c’est enseigner la France » (Tristan Lecoq, 2018) et « le gaullisme constitue désormais un lieu de mémoire qui participe de l’identité culturelle collective française » (François Audigier, 2018) comme « la dernière grande religion laïque nationale » (Sudir Hazareesingh, 2018). En même temps, l’histoire de Charles de Gaulle comme « le plus illustre des Français » et du gaullisme comme « acquis précieux pour la France » s’explique par la métamorphose du personnage gaullien dans l’imaginaire national français. « Mort comme un saint », l’image du Général de Gaulle acquiert aujourd’hui une dimension « transhistorique » : « sacralisé, icônifié », le personnage gaullien se serait à ce point confondu avec la mémoire collective des Français qu’il en est dépersonnalisé, passant du statut de grande figure historique à celui de mythe politique (Pierre Nora, 2010). Dans ce contexte, notre étude ambitionne de sortir du discours historiographique classique, qui débouche toujours sur la confirmation de l’apport positif du gaullisme à l’histoire de la France - un récit devenu dorénavant vérité historique. Tout en y contribuant, notre thèse propose une approche interdisciplinaire, qui dépasse la lecture purement politique ou historique, pour redécouvrir le gaullisme - par le biais du discours - sous un angle patrimonial : la façon dont il est, d’abord, élaboré, en ayant réussi à concilier les diverses spécificités françaises, parfois contradictoires (comme le mythe du pouvoir incarné et l’attachement aux valeurs républicaines issues de la Révolution) et en ayant été reconnu, préservé, transmis, instrumentalisé et célébré comme « acquis précieux » pour la France, impose une nouvelle conceptualisation du gaullisme comme patrimoine culturel immatériel français (tel que le concept est défini et encadré officiellement dans la Convention de l’UNESCO de 2003). Prenant acte que la mémoire sociale constitue le savoir légitime qui permet aux objets immatériels d’acquérir leur statut de patrimoine, notre thèse s’articule, ainsi, autour de plusieurs versants de cette mémoire agissante. Ceux-ci se fondent dans la mémoire sociale comme vecteurs de la mise en patrimoine du gaullisme en tant qu’ensemble de valeurs, renforçant l’identité nationale, confortant les particularismes français et assurant, en définitive, la continuité historique de la nation française.
Auteur
CRETANU, Andrana
Année
2021
Type
Thèse
Mot-clé
Charles de Gaulle (1890-1970)
Gaullisme - Gaullistes
Cinquième République
Patrimoine culturel immatériel
Mémoire collective
Mythes politiques
Gaullisme - Gaullistes
Cinquième République
Patrimoine culturel immatériel
Mémoire collective
Mythes politiques