L'aristocratie à main armée : violences, distinction et contre-révolution dans le Paris révolutionnaire (1789-1800). [Thèse].
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Titre
L'aristocratie à main armée : violences, distinction et contre-révolution dans le Paris révolutionnaire (1789-1800). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Historie contemporaine, Paris I, 2021].
Résumé de la thèse :
« Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » affirme l’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Dans la pensée révolutionnaire, l’aristocratie apparaît comme la distinction la plus inutile et la plus parasite qui soit. Évincée par la perte de son hégémonie politique et de ses privilèges héréditaires, elle devient subitement une condition marginalisée et assiégée qui, pour maintenir sa distinction, doit s’armer et se défendre. L’imaginaire (référence chevaleresque, modèle féodal) qui légitime cette auto-défense aristocratique illustre la croyance en une violence plus « modérée » que la violence révolutionnaire tout en justifiant des choix tactiques et opérationnels pour le moins dépassés. À Paris, l’opposition armée à la Révolution prend, dès juillet 1789, une dimension aristocratique – à la fois élitiste et antipopulaire – qui ne s’est jamais démentie. Cette caractéristique a orienté le recrutement et le comportement des combattants et empêché la capitale de devenir un véritable champ de bataille contre-révolutionnaire ou le cadre d’un soulèvement massif sur le modèle vendéen. Elle a aussi contribué à transformer l’aristocratie en une conjuration armée : les combattants « royalistes », « contre-révolutionnaires » ou « réactionnaires » en action à Paris œuvrent autant à la défense d’une cause politique qu’à celle d’une distinction personnelle perçue comme identitaire. L’aristocratie dont il est question ici est donc davantage une « disposition d’esprit » qu’une caste fermée. Elle ne se définit pas par une appartenance sociale et lignagère à un second ordre désormais révolu, mais par une aspiration à la distinction et à la domination qui peut être vindicative – pour les nobles déclassés – ou mimétique – pour les roturiers fascinés. En termes méthodologiques, faire l’histoire par le bas des acteurs de l’opposition violente à la Révolution est un moyen de réfléchir aux usages des grandes catégories de « royalisme » ou de « contrerévolution » en montrant la complexité des logiques individuelles qu’elles généralisent. Le choix d’une approche centrée sur les combats et leurs combattants est également un moyen de proposer une relecture opérationnelle de certaines insurrections (5-6 octobre 1789, 10 août 1792, 13 vendémiaire an IV), de certaines luttes territoriales (la défense des Tuileries en 1791- 1792, la reconquête réactionnaire de la rue entre l’été 1794 et l’été 1797) ou de certaines modes subversives (le duel, la résistance au service militaire, les bandes de jeunes).
[Thèse de doctorat, Historie contemporaine, Paris I, 2021].
Résumé de la thèse :
« Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » affirme l’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Dans la pensée révolutionnaire, l’aristocratie apparaît comme la distinction la plus inutile et la plus parasite qui soit. Évincée par la perte de son hégémonie politique et de ses privilèges héréditaires, elle devient subitement une condition marginalisée et assiégée qui, pour maintenir sa distinction, doit s’armer et se défendre. L’imaginaire (référence chevaleresque, modèle féodal) qui légitime cette auto-défense aristocratique illustre la croyance en une violence plus « modérée » que la violence révolutionnaire tout en justifiant des choix tactiques et opérationnels pour le moins dépassés. À Paris, l’opposition armée à la Révolution prend, dès juillet 1789, une dimension aristocratique – à la fois élitiste et antipopulaire – qui ne s’est jamais démentie. Cette caractéristique a orienté le recrutement et le comportement des combattants et empêché la capitale de devenir un véritable champ de bataille contre-révolutionnaire ou le cadre d’un soulèvement massif sur le modèle vendéen. Elle a aussi contribué à transformer l’aristocratie en une conjuration armée : les combattants « royalistes », « contre-révolutionnaires » ou « réactionnaires » en action à Paris œuvrent autant à la défense d’une cause politique qu’à celle d’une distinction personnelle perçue comme identitaire. L’aristocratie dont il est question ici est donc davantage une « disposition d’esprit » qu’une caste fermée. Elle ne se définit pas par une appartenance sociale et lignagère à un second ordre désormais révolu, mais par une aspiration à la distinction et à la domination qui peut être vindicative – pour les nobles déclassés – ou mimétique – pour les roturiers fascinés. En termes méthodologiques, faire l’histoire par le bas des acteurs de l’opposition violente à la Révolution est un moyen de réfléchir aux usages des grandes catégories de « royalisme » ou de « contrerévolution » en montrant la complexité des logiques individuelles qu’elles généralisent. Le choix d’une approche centrée sur les combats et leurs combattants est également un moyen de proposer une relecture opérationnelle de certaines insurrections (5-6 octobre 1789, 10 août 1792, 13 vendémiaire an IV), de certaines luttes territoriales (la défense des Tuileries en 1791- 1792, la reconquête réactionnaire de la rue entre l’été 1794 et l’été 1797) ou de certaines modes subversives (le duel, la résistance au service militaire, les bandes de jeunes).
Auteur
WEISS, Clément
Année
2021
Type
Thèse
Mot-clé
Révolution française
Contre-révolution
Royalisme
Aristocratie
Nobles - Noblesse
Violences
Paris
Histoire sociale
XVIIIe
Contre-révolution
Royalisme
Aristocratie
Nobles - Noblesse
Violences
Paris
Histoire sociale
XVIIIe