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États, Églises, étrangers. Favoriser, contrôler et exclure dans la France du premier âge moderne (XVe-XVIIe siècle). [Thèse].

Contenu

Titre

États, Églises, étrangers. Favoriser, contrôler et exclure dans la France du premier âge moderne (XVe-XVIIe siècle). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire moderne, Paris Est, 2015].
Résumé de la thèse :
Alors que la division religieuse de l'Europe entraîne des processus de confessionnalisation associant étroitement structures politiques et religieuses dans la production et le contrôle des identités collectives, la coexistence confessionnelle instaurée par l'édit de Nantes fait du royaume de France un cas singulier. La politique du pouvoir royal à l'égard des gens d'Églises étrangers, clercs et des pasteurs, témoigne du rôle joué par l'État dans la nouvelle hiérarchisation des appartenances nationales et confessionnelles et, plus largement, dans la disciplinarisation du corps social. Cette politique repose cependant sur des dispositifs datant du XVe siècle, l'exclusion des étrangers de l'accès aux bénéfices du royaume et la création d'un dispositif dérogatoire contrôlé par le pouvoir royal, d'où le choix de la longue durée pour mesurer l'évolution des usages et des significations de ces dispositions. La genèse de la catégorie des clercs étrangers dans le cadre bénéficial puis son élargissement forment la première partie de la thèse. Après la confrontation entre la formulation de la norme dans le cadre bénéficial et son application jusqu'au concordat de Bologne, puis l'analyse de l'usage par le pouvoir royal de son contrôle sur les clercs étrangers, élément de sa politique italienne dans la première moitié du XVIe siècle. Au fil des guerres de Religion émerge une catégorie inédite, celle des pasteurs étrangers, alors même que l'exclusion des étrangers, revendication du pouvoir royal, est retournée contre lui dans la seconde moitié du XVIe siècle. L'avènement d'Henri IV inaugure une reformulation des exigences gallicanes au service du souverain (2ème partie). Les jésuites forment le paradigme d'une exclusion mise au service de la monarchie. Les érudits gallicans font de l'exclusion des étrangers une des libertés de l'Église gallicane et l'expression d'un contrôle sur le royaume dans lequel la conformité nationale devient le gage de l'obéissance au souverain. Leur défaut de conformité nationale et confessionnelle fait des pasteurs étrangers dans les années 1620 des cibles pour le pouvoir royal. Centrée sur le XVIIe siècle, la troisième partie analyse la mise en œuvre concrète de ces politiques d'exclusion : à l'encontre des pasteurs étrangers, puis à travers les limites du contrôle exercé sur les clercs étrangers et enfin à travers les mutations de ce contrôle reflétées par les dérogations octroyées par le pouvoir royal. Construction du pouvoir royal, la catégorie des gens d'Églises étrangers permet ainsi de saisir sur le long terme une facette du « travail de la monarchie sur elle-même ». À travers son traitement comme problème, s'élabore une définition de la souveraineté fondée sur une double orthodoxie, nationale et religieuse, au service de la monarchie.

Auteur

PLASMAN-LABRUNE, Irène

Année

2015

Type

Thèse

Mot-clé

Condition des personnes
Étrangers
Clercs - Clergé
Concordat de Bologne
Protestants - Protestantisme - Réforme
Pasteurs (Église réformée)
Bénéfices ecclésiastiques
XVe, XVIe, XVIIe

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