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Gouverner, intégrer, participer : le duché de Luxembourg sous les princes bourguignons et habsbourgeois (milieu XVe – début XVIe s.). [Thèse].

Contenu

Titre

Gouverner, intégrer, participer : le duché de Luxembourg sous les princes bourguignons et habsbourgeois (milieu XVe – début XVIe s.). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Études médiévales, Paris Sciences et Lettres, 2019].
Résumé de la thèse :
Cette thèse a pour objet l’exercice du pouvoir des princes bourguignons et habsbourgeois dans le duché de Luxembourg depuis la prise définitive de pouvoir des Bourguignons jusque, <i>grosso modo</i>, aux années 1530. L’intégration politique et sociale du duché de Luxembourg et de ses sujets dans le complexe territorial bourguignon, puis habsbourgeois, se présente comme un lent processus qui a commencé dès le début du XVe siècle. Dans un premier temps, l’historiographie, la mémoire et l’état de la recherche (ch. I) ont été considérés dans la longue durée (XVe-XXIe s.). Cette étude a permis de présenter les fondements ainsi que l’évolution du récit « national » et de contextualiser l’état de la recherche avec toutes les précautions nécessaires. Les trois chapitres qui suivent tentent d’éclairer les questions d’intégration et de participation ainsi que de formations identitaires sous différents points de vue. L’étude portant sur les vecteurs de l’idéologie princière (ch. II) a d’abord retracé les véhicules (« armes idéologiques ») de la politique symbolique déployée par les princes bourguignons et habsbourgeois dans le Luxembourg. La panoplie d’exemples n’a laissé aucun doute quant au recours systématique à une multitude de médias (processions, rumeurs, images, ...) dont l’efficacité réelle doit, toutefois, souvent rester sujet à caution. La rumeur et la désinformation ont été identifiées comme un outil de légitimation du pouvoir politique. Ensuite, nous passons au crible la question de l’intégration des sujets, nobles ou non, dans le groupement de domination (ch. III). Il convient d’insister sur le fait que l’intégration du duché de Luxembourg dans la souveraineté bourguignonne, puis habsbourgeoise, était un processus d’incorporation politique fondé sur une participation et une collaboration au sein du duché qui ne doivent pas être sous-estimées. Les moments de contestation étaient l’exception, non la règle. En ce sens, nos recherches ont surtout permis de tracer l’image d’un pays qui s’était rapidement habitué aux ordres et rallié aux projets politiques de ses nouveaux maîtres. La fidélité au prince était contractuelle et l’attribution de faveurs (pensions, biens, fonctions, etc.) était vue comme une marque de reconnaissance. Au niveau local, les institutions intermédiaires tout comme les individus et/ou les groupes sociaux (urbains, nobiliaires) défendaient leurs propres intérêts (avantages économiques et fiscaux, droits et privilèges…), mais étaient tout aussi demandeurs de sécurité, de réglementation ou encore de professionnalisation. Avec le quatrième chapitre, nous proposons une étude des enjeux identitaires à l’aube des temps modernes. Nous partons du postulat que les identités sont toujours des « constructions » et non pas des réalités concrètes, nous avons procédé d’abord à une étude terminologique, puis, conformément à une approche constructiviste, nous avons cherché à identifier les référents identitaires à l’échelle principautaire, c’est-à-dire du duché du Luxembourg, et à l’échelle régionale à partir de l’exemple des anciens comtés de Chiny et de La Roche-en-Ardenne. Incontestablement, il n’existait pas une et une seule identité, et seul un fragment de la pluralité des référents identitaires se dévoile à l’historien d’aujourd’hui.

Auteur

GENOT, Gilles-Robert

Année

2019

Type

Thèse

Mot-clé

Duché de Luxembourg
États bourguignons
Maison de Habsbourg
Histoire politique
Histoire sociale
Grands ducs de Bourgogne (Valois)
XVe, XVe

Thésaurus