De Servus à Sclavus : l’évolution des conditions serviles en Europe occidentale continentale (371-918). [Thèse].

Contenu

Titre

De Servus à Sclavus : l’évolution des conditions serviles en Europe occidentale continentale (371-918). [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Paris IV, 2010].
Résumé de la thèse :
La question de l’évolution des conditions serviles depuis la fin du Bas-Empire jusqu’au Xe siècle a suscité depuis la seconde moitié du XIXe siècle un foisonnement de positions contrastées tant sur les plans de l’idéologie, de la chronologie que du vocabulaire. À cet immense problème ont d’abord répondu l’école historique de la fin du XIXE siècle, puis l’apport des idées nouvelles de Marc Bloch et l’essai de synthèse de Charles Verlinden. La perspective néo-marxiste, l’école fiscaliste, les historiens allemands, de même que quelques positions isolées et régionales, comme celles de Paul Veyne, ont nourri le débat ultérieur. La présente étude s’est donc donnée pour ambition de tenter un nouvel examen d’un grand nombre de sources permettant de reconsidérer ce grand mouvement. Le mot « esclave » n’exprime pas la à lui seul la réalité de ce phénomène. Le cadre chronologique, 371-918, exprime ce paradoxe au travers de deux événements : le premier le décret de Valentinien Ier généralisant la fixation au sol des paysans d’ Illyricum, et le second la première mention du terme « sclavus » dans un diplôme de Konrad Ier en 918. Ainsi donc, jusqu’à l’avènement des Carolingiens, la période romano-barbare semble maintenir une conception romaine de l’asservissement, avec toutefois l’apport des pratiques barbares et des balbutiements de l’action de l’Église. Au delà, dans un cadre politique stabilisé, les bases de la transformation vers le servage se fortifient grâce à son rôle croissant. Au Xe siècle, l’asservi est un homme différent de celui du IXe siècle. Il est devenu un paysan vivant de ses propres biens sur un sol appartenant au roi, à l’Église ou à la noblesse.