L'alchimie de la preuve.
Contenu
Titre
L'alchimie de la preuve.
Résumé de l'article :
Ces dernières années, les historiens ont utilisé les sources relatant des litiges fonciers pour comprendre les origines des conflits dans les communautés médiévales, pour dévoiler les institutions qui réglaient ces conflits et pour constituer une typologie des résolutions les plus courantes. Ces documents apportaient aussi des éléments sur l’administration de la preuve dans ces communautés. Dans les assemblées judiciaires, juges, parties, témoins et <i>boni homines</i> s’efforçaient de formuler des interprétations du passé en examinant diverses preuves. Un examen de plus de 500 conflits des IXe, Xe et XIe siècles, du nord de l’Espagne et du sud de la France montre que la plupart des plaideurs faisait appel à des sources écrites et au témoignage de témoins pour appuyer leurs plaintes. Les cours avaient très rarement recours à ce que l’on appelle les preuves irrationnelles (comme les duels judiciaires), seulement lorsque les autres formes de preuve faisaient défaut ou étaient insuffisantes. Les types de preuve privilégiés variaient selon les temps et les lieux, mais les documents écrits et les témoignages prédominaient dans le processus probatoire pendant toute la période. Les parties s’efforçaient souvent de présenter plusieurs preuves de différents types. Elles pouvaient, par exemple, appeler des témoins pour valider un acte de vente ou un testament. L’issue du procès dépendait de la production d’une version autoritaire du passé et la meilleure façon d’y arriver était de présenter et d’articuler des preuves multiples et interdépendantes.
Résumé de l'article :
Ces dernières années, les historiens ont utilisé les sources relatant des litiges fonciers pour comprendre les origines des conflits dans les communautés médiévales, pour dévoiler les institutions qui réglaient ces conflits et pour constituer une typologie des résolutions les plus courantes. Ces documents apportaient aussi des éléments sur l’administration de la preuve dans ces communautés. Dans les assemblées judiciaires, juges, parties, témoins et <i>boni homines</i> s’efforçaient de formuler des interprétations du passé en examinant diverses preuves. Un examen de plus de 500 conflits des IXe, Xe et XIe siècles, du nord de l’Espagne et du sud de la France montre que la plupart des plaideurs faisait appel à des sources écrites et au témoignage de témoins pour appuyer leurs plaintes. Les cours avaient très rarement recours à ce que l’on appelle les preuves irrationnelles (comme les duels judiciaires), seulement lorsque les autres formes de preuve faisaient défaut ou étaient insuffisantes. Les types de preuve privilégiés variaient selon les temps et les lieux, mais les documents écrits et les témoignages prédominaient dans le processus probatoire pendant toute la période. Les parties s’efforçaient souvent de présenter plusieurs preuves de différents types. Elles pouvaient, par exemple, appeler des témoins pour valider un acte de vente ou un testament. L’issue du procès dépendait de la production d’une version autoritaire du passé et la meilleure façon d’y arriver était de présenter et d’articuler des preuves multiples et interdépendantes.
Auteur
BOWMAN, Jeffrey
Année
2006
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2006, tome 118, n° 255 (Numéro thématique : <i>Regards américains sur le midi médiéval</i>), p. 333-351
Mot-clé
Preuves
Droit médiéval
Témoins - Témoignages
Droit médiéval
Témoins - Témoignages
URL
www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_2006_num_118_255_7133
DOI : https://doi.org/10.3406/anami.2006.7133
DOI : https://doi.org/10.3406/anami.2006.7133