Contentieux et différends. Stratégies littéraires pour donner voix aux sans-voix
Contenu
Titre
Contentieux et différends. Stratégies littéraires pour donner voix aux sans-voix
Auteur
OST, François
Résumé
Le cadre de ma réflexion est constitué par la théorie du différend que J.-F. Lyotard développe sur un plan philosophique et L. Boltanski et L. Thévenot sur un plan sociologique. Qu’il suffise de préciser, dans cette introduction, qu’à la différence du litige ordinaire, le différend est un contentieux à propos duquel les parties ne partagent pas un langage et un code communs susceptibles de le résoudre. Dans ces conditions, le règlement qui intervient ou la décision d’irrecevabilité qui est prononcée apparaîtront nécessairement à la victime comme une violence que lui fait un pouvoir à laquelle la justice prête sa voix et qui a pour résultat de la réduire elle-même au silence.
À l’aide de nombreux exemples littéraires, je voudrais réaliser une typologie des diverses modulations des voix des victimes qui s’expriment à l’occasion des différends. Une grande attention sera portée à ces variations, depuis le silence jusqu’au cri, en passant par la divagation, l’oratorio, la pétition ou la sublimation littéraire.3. Cette typologie reste, à ce stade, fort sommaire, tel un tableau de Mendeleïev encore complet, tant dans sa structure que dans ses exemples. À ce stade, je distingue quatre rubriques générales :
le silence de la victime incapable de se défendre ou d’en appeler au juge – à distinguer de divers silences volontaires ; la parole disqualifiée de la victime : son langage est jugé barbare, animal, « possédé » par une puissance surnaturelle, signe d’un dérangement mental …
À l’aide de nombreux exemples littéraires, je voudrais réaliser une typologie des diverses modulations des voix des victimes qui s’expriment à l’occasion des différends. Une grande attention sera portée à ces variations, depuis le silence jusqu’au cri, en passant par la divagation, l’oratorio, la pétition ou la sublimation littéraire.3. Cette typologie reste, à ce stade, fort sommaire, tel un tableau de Mendeleïev encore complet, tant dans sa structure que dans ses exemples. À ce stade, je distingue quatre rubriques générales :
le silence de la victime incapable de se défendre ou d’en appeler au juge – à distinguer de divers silences volontaires ; la parole disqualifiée de la victime : son langage est jugé barbare, animal, « possédé » par une puissance surnaturelle, signe d’un dérangement mental …
Editeur
LGDJ
Année
2018
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°2
Pages
pp. 225-242
ISBN
978 2 275 05606 8
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-225.htm